10 ★ La thérapie.

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CHAPITRE 10.

𝄞 THE BEACH, by THE NEIGHBOURHOOD . 𝄞
«I'm so sick of myself, I'd rather be, rather be,
Anyone, anyone else. »

ARYA

Oakland. 16h49.

Jeudi, 07, Septembre. 2023.

Chaque jeudi après-midi, c'est la même routine.

Depuis plus d'un an maintenant, j'emprunte la même route pour me rendre chez ma psychologue.
Parfois, ma mère m'y traîne pour être persuadée que j'y aille.

Cependant, mes parents payent cette psychologue pour rien.
Il faut dire que je ne suis pas très coopérative.

Je ne parle quasiment de rien, du moins, je ne parle pas des sujets qui fâchent.

Pendant une heure, chaque jeudi, je m'installe sur ce sofa aux couleurs de l'océan, qui je dois l'avouer, est très confortable et j'attends que le temps passe.

Olivia est une psychologue très bienveillante. Elle doit avoir une quarantaine d'années, pourtant elle fait beaucoup plus jeune avec sa peau d'une clarté sans nom. Ses cheveux blonds coupés au carré lui donnent un air sévère, néanmoins, elle est tout le contraire.

Cette femme est dotée d'une gentillesse pure. Ses lèvres s'étirent toujours pour former un sourire sincère.

Elle est assise en face de moi, sur un fauteuil de couleur beige en cuir. La plupart du temps, Olivia est vêtue d'un blazer dont la couleur peut varier et d'un pantalon tailleur.

C'est la même routine ennuyeuse chaque jeudi. Ma psychologue, armée de son calepin et de son stylo bleu, me pose différentes questions auxquelles je suis censée répondre, mais je me débrouille toujours pour dévier sur d'autres sujets.

Elle analyse chacun de mes gestes, chacune de mes paroles, pour remarquer des changements dans mon attitude. Elle utilise un dessin qu'elle a nommé : Les montagnes de la santé. Quand elle a compris que ma parole ne pouvait pas se délivrer seule, elle a décidé d'installer pour moi un concept qui ne m'obligerait pas à parler. C'est un dessin d'une chaîne de montagne, leurs tailles varient en fonction de mon état mental, si je me sens à peu près bien, voire bien, ou si je me sens au plus bas.

C'est un système qui lui permet de savoir si ma dépression s'est aggravée, ou pas.

Il y a maintenant cinq mois, Olivia m'a diagnostiquée dépressive. Selon elle, c'est une dépression sévère.
Selon moi, je suis juste un peu triste.

Mais, c'est un symptôme de la dépression, le déni. Je n'arrive pas à me faire à l'idée que je suis atteinte de cette maladie. Pourtant, tous les signes sont là, et ils ne trompent pas sur mon état de santé mental.

Ma perte de plaisir, d'intérêt dans les activités qui me plaisaient auparavant. Ma grande difficulté à me concentrer, que ce soit à l'école, ou en dehors.

Chaque activité, même la plus simple, que je parviens à faire me demande un effort considérable.

Je peux prendre l'exemple de simplement me lever de mon lit, ranger mon bureau ou encore, accrocher ce cadre qui est contre mon mur depuis plus de deux semaines.

Mes parents pensent que c'est juste de la flemmardise, mais c'est bien plus que ça, Olivia en est consciente.

Évidemment, la dépression joue énormément sur la confiance en soi. Les personnes atteintes de cette maladie se dévalorisent beaucoup, que ce soit sur leur physique, leurs capacités, leur avenir.

FOREVER AND EVER [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant