42 ★ Symbolique.

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CHAPITRE 42

★ (Mention de mutilation)

𝄞 MY TEARS RICOCHET by TAYLOR SWIFT𝄞

« I realize that it's much too late,
And you deserve someone better. »

  ARYA

  Léonard contracte la mâchoire alors que la fine aiguille s'enfonce dans sa peau, avec un bruit plutôt sourd. Il nous jette un regard désemparé pendant que le tatoueur s'applique à la tâche.

Najma et moi nous esclaffons de rire en l'apercevant se dandiner sur le siège. J'en profite pour attacher mes cheveux dans un chignon haut, pour que le tatoueur puisse clairement voir ma nuque lorsque ce sera mon tour.

— Rigole bien Arya, c'est ton tour après !, se vexe mon meilleur ami tandis que le professionnel pouffe de rire devant les paupières fermées de son client.

Sur un coup d'impulsivité, nous avons tous les trois choisi de se tatouer aujourd'hui, après une discussion autour d'une gaufre hier après-midi. Par chance, le tatoueur le plus proche était disponible et nous avons pris rendez-vous dans la foulée.

Si Najma et moi étions super excitées à l'idée d'enfin marquer notre amitié sur notre peau, Léonard était un peu plus réticent en comprenant que tout ça était bien réel.

Ma meilleure amie à était la première à être tatouée, et a décidé de représenter le dessin que nous avions choisi plusieurs mois auparavant en dessous sa clavicule gauche. Léo', lui, a préféré le faire sur son avant-bras droit, car c'est un des endroits où cela fait le moins mal.

Je passe en dernière, puisqu'en réalité, je veux réaliser deux tatouages. Celui en commun avec mes amis, et un autre qui représente parfaitement ma vie. J'ai même demandé à Najma de dessiner ce que je voulais.

C'est une citation que j'ai moi-même écrite : « The star in chaos. ». Elle est entourée d'étoiles ainsi qu'une petite lune. C'est symbolique pour moi, c'est une manière de me rassurer, et de me dire que même dans le chaos, il peut y avoir une lumière.

C'est représentatif de ma lutte contre la dépression.

— Et voilà ! Plus besoin de serrer les poings, déclare le tatoueur à Léo', tout en essuyant d'un coup de tissu les dernières traces de sang et d'encre.

Une certaine stimulation agite mes membres en réalisant que c'est mon tour. Le stress d'avoir mal disparaît, remplacé alors par l'excitation.

Je prends la place qu'occupait mon ami quelques secondes plus tôt et l'homme à la grande barbe commence par tracer au stylo les traits fins du tatouage représentant un soleil, une étoile, et une Lune après avoir désinfecté ma peau.

Je suis concentrée sur la discussion de Najma et Léonard, qui prennent des photos de leur nouveau tatouage quand soudain, de minuscules picotements se font ressentir contre mon épiderme.

Ce n'est pas si douloureux que je l'imaginais. J'ai même honte d'avouer que l'algie que cela me procure est agréable pour quelqu'un comme moi.

En vérité, cette douleur est davantage plaisante que celle de la mutilation.

Un sourire étire les commissures de mes lèvres lorsque le souvenir de la dernière fois que je me suis fait du mal se matérialise dans mon esprit. C'était lors de ma crise d'angoisse chez Najma, il y a près de trois semaines et demie.

J'en suis fière, car chaque fois que je me sens au bord de la rechute, j'attrape mon carnet et écris ce qui me passe par la tête. Il m'arrive de griffonner les pages, de les déchirer, de les brûler en espérant que ma souffrance s'évade avec les cendres de ces dernières.

FOREVER AND EVER [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant