FOREVER AND EVER [ TERMINÉ ]

15 ✩ Cinéma et plage.

CHAPITRE 15

𝄞 CRY BABY, by THE NEIGHBOURHOOD. 𝄞

«Don't need those other numbers,
When I got my number one. »

ARYA

C'est après quelques minutes que les premiers adolescents arrivent enfin. Je prends place parmi eux dans le cercle formé par les chaises et attends patiemment en attendant la venue de quelqu'un en particulier.

Néanmoins, alors que je m'attends à ce que Tyler m'offre un sourire narquois comme à son habitude, il ne me regarde pas une seule fois en s'installant. Assis à mon opposé, je peux à peine voir son visage. De peur de le regretter, je n'essaie pas de l'interpeller, et c'est finalement Trevor qui s'assoit à mes côtés.

–– Salut ! Comment tu vas depuis la dernière fois ?

Je me tourne donc dans sa direction, mais en ayant toujours Tyler dans mon champ de vision. Il m'adresse un sourire spontané et je l'imite, appréciant sa compagnie.

–– Je vais bien, et toi ?

Il répond positivement et Alexa commence la séance en interrogeant une certaine Alicia. Mes yeux ne peuvent s'empêcher de fixer Tyler, dont les poings sont serrés et les jointures abîmées.

L'heure passe et Tyler n'ouvre pas la bouche une seule fois.

La séance terminée, le brun se lève en premier et s'enfuit comme un voleur. Les questions qui se bousculent dans ma tête me donnent ainsi assez de force pour le rejoindre sur le parking.

Une force magique me pousse à aller vers lui, malgré le peu de confiance que j'ai en moi.

Pourquoi ressens-je le besoin absolu de l'aider ?

Adossé à sa Ford Mustang, l'air nonchalant, il inhale la nicotine de sa cigarette tout en fixant le béton.

Comme perdu dans ses pensées, je l'interromps, sachant très bien ce qu'il ressent actuellement.

Pour certains, être perdu dans ses pensées ne signifie rien de grave, rien d'important, c'est simplement un moment de calme où l'on peut réfléchir à ce qu'on veut faire le lendemain, ou ce qu'il nous reste à faire sur notre to-do list.

Pour les gens comme moi ou Tyler, c'est plus profond que ceci. Il ne s'agit pas que de penser à des faits basiques, non. Il s'agit de réfléchir sur notre existence entière, peu importe l'endroit, peu importe les personnes qui nous entourent, nos pensées les plus obscures tentent de nous engloutir, semblable à des monstres qui nous étouffent petit à petit.

Nos réflexions les plus intenses se transforment, tels des arbres qui ancrent leurs racines profondes dans notre esprit dans l'unique but de nous oppresser avec leurs branches.

–- Salut... l'abordé-je d'une voix si faible que je doute qu'il m'ait entendu.

Son regard remonte lentement le long de ma silhouette, pour finalement s'accrocher au mien. Ses iris noisette m'observent longuement avant de finalement retomber sur le sol et de marmonner un simple bonjour.

Malgré le froid qui tombe sur Oakland, il a ôté son pull qu'il portait encore lors de l'heure précédente pour dévoiler un tee-shirt noir qui montrer ses bras.

C'est à ce moment précis que je remarque les traces rouges qui parsèment la peau de ses avants bras.

Je ne suis pas stupide, je sais que ce sont des marques violentes de griffures, ou peut-être même d'eau brulante.