FOREVER AND EVER [ TERMINÉ ]

19 ✩ Une étoile dans l'obscurité.

CHAPITRE 19

𝄞 THE ARCHER, by TAYLOR SWIFT. 𝄞
« And when we go crashing down, we come back every time,
'Cause we never go out of style, we never go out of style.»

  ARYA

— Je te fais la promesse de faire briller les étoiles de ton désespoir Arya. Sinon, je me noierai avec toi, d'accord ?

Le bruit des vagues s'écrasant contre le sable, il avait laissé s'échapper ces quelques mots de ses lèvres, dans un simple murmure. Doucement, ma respiration se calmait, les larmes qui embuaient mes yeux disparaissaient pour laisser place à un timide sourire.

Son regard rivé au mien me faisait perdre le contrôle. Pour une fois, je n'étais pas seule, je n'affrontais pas mes démons seule. Il était là.

Ma crise d'angoisse disparaissait grâce à la douceur de sa main sur ma joue. Les étoiles brillaient dans l'obscurité, pourtant, ce sont ses pupilles qui illuminaient ma soirée.

Entre ses doigts, il attrapa une mèche de cheveux rebelle et la glissa derrière mon oreille.

Au creux de mon estomac, j'avais toujours cette impression imminente de mourir.

Néanmoins, je n'étais plus aussi sûr de vouloir me noyer.

La panique qui envahissait mon corps fut stoppée par ses lèvres qui se posèrent sur les miennes.

✩✩✩

Quelques heures plus tôt.

OAKLAND

Malgré les faibles larmes qui embuent ma vue, je continue de rouler droit vers chez grand-mère. Les pleurs incessants d'Elliot me rappellent à quel point la vie que nous offrent nos parents n'est pas juste.

Combien de fois ai-je dû fuir ma propre maison ?

Combien de fois les disputes de mes parents étaient-elles si violentes que j'ai préféré m'enfuir ?

Je ne cesse de me répéter que lorsque je partirai, ce cauchemar s'arrêtera, mais j'ai tort. Même dans mon sommeil, leurs cris me poursuivront. Il suffit que j'entende quelqu'un hausser le ton pour que les souvenirs resurgissent.

Parce que ces hurlements, ces disputes, sont ancrés en moi, pour l'éternité.

Ma cage thoracique se soulève au rythme des battements irréguliers de mon cœur. Je manque plusieurs fois de dévier sur la voie de gauche, mais je parviens à atteindre la maison de grand-mère en sécurité.

Lorsque nous arrivons finalement chez elle, je n'ai pas besoin de lui expliquer puisqu'elle sait toujours ce qui se passe. Une fois mon petit frère en sûreté, j'embrasse tendrement celle qui a toujours tout fait pour me faire sourire, puis abandonne une nouvelle fois Elliot.

Lorsque pour la première fois, j'ai fugué de la maison, j'avais neuf ans. Elliot n'était qu'un enfant en bas-âge, il ne comprenait pas ce qu'il se passait.

Mon père avait trompé ma mère. C'est l'une des premières disputes dont je me souviens, et elle me poursuit encore dans mon sommeil. Des verres avaient été cassés, le canapé renversé et nos âmes tourmentées à jamais.

Depuis, ça ne s'est jamais arrêté.

Mon bonheur vit à travers mes parents.

Mon bonheur dépend d'eux et seulement d'eux.