FOREVER AND EVER [ TERMINÉ ]

36 ★ Rien à sauver.

CHAPITRE 36

𝄞 YOU'RE LOSING ME , by TAYLOR SWIFT. 𝄞

«We used to be close, but people can go,
From people you know to people you don't.»

✮✮✮✮✮

Une dernière fois.

Il voulait simplement la chérir une dernière fois.

Il voulait posséder son coeur une toute dernière fois.

Avant de lui rendre, définitivement.

Avant que les cartes du jeu ne soient jouées par les mauvaises mains.

Que le compte à rebours s'écoule, que le destin s'échappe de leur pouvoir, et que l'orage s'abat brutalement.

✮✮✮✮✮

ARYA

Les derniers rayons du soleil faiblissent alors que je m'approche du porche de la maison. C'est si difficile de quitter Tyler pour revenir ici.

Le rêve finit toujours par s'effacer, rapidement rattrapé par le cauchemar.

De l'extérieur, je remarque à quel point cette maison semble vide, grise, sans vie. Peut-être qu'à force d'assister à toutes ces disputes familiales, la maison a fini par engloutir la noirceur des Evans.

Je ne pense qu'au moment où je franchirai le pas de cette fichue maison pour la dernière fois. Il ne reste que quelques mois.

Je prends une profonde inspiration avant de retirer mes écouteurs pour les glisser dans la poche de mon jean. J'ai l'impression d'encore entendre les cris mutuels de mes parents, et je ne parviens plus à comprendre s'il s'agit d'illusions, ou de la triste réalité.

J'hésite encore quelques secondes avant d'ouvrir la porte, puis, finalement, je n'ai pas à le faire.

Elle s'ouvre sous mes yeux, sous la poigne de mon père.

Mon souffle se rompt, les yeux écarquillés, je fixe mon père. Derrière lui, ma mère apparaît, furieuse. Elle a toujours cette expression de colère collée au visage. Les sourcils froncés, la bouche tordue dans un mauvais tic et les pupilles dilatés par la haine et la souffrance infligées par ce mariage malheureux.

Mes deux géniteurs se stoppent dans leurs mouvements. Pour une fois, ils me remarquent, à travers leur dispute.

Je ne suis pas sûre d'apprécier ce sentiment. J'ai l'impression de déranger. Comme toujours.

Les répliques cinglantes restent en suspens dans l'air, la tension se concentre sur nos trois ombres.

Quand mon attention est attirée par le gros sac au pied de mon père, je comprends promptement ce qu'il se passe. Il part encore. Ne devrais-je pas y être habituée ?

— Va-t'en.

C'est la voix de ma mère qui me fait réagir. Le sac que je tenais sur mon épaule s'écrase sur le sol humide, et je fixe mon père, les larmes déjà au bord des yeux.

Je suis réellement épuisée, alors, je craque.

— Pars, je t'ai dit.

Ma mère s'adresse à mon père, pourtant, ce simple mot résonne en moi comme s'il m'était destiné. Mon père lance un dernier regard à ma mère avant d'attraper son sac d'une main. Mes lèvres tremblent, je le supplie presque de rester.