FOREVER AND EVER [ TERMINÉ ]

22 ★ Complémentaires.

CHAPITRE 22

𝄞 FOURTH OF JULY, by SUFJAN STEVENS. 𝄞

«Oh brother, we'll go deeper than the ink,
Beneath the skin of our tattoos.»

  ARYA

Je suis une personne très sensible dans la vie de tous les jours. Mes larmes sont souvent la conséquence de ma dépression. Toutefois, il arrive que des événements chamboulent le cours de notre vie.

L'accident a changé la vie d'Elliot, ma tentative de suicide a bousculé la mienne, mais également celle de mes proches. Peu de personnes faisant partie de ma famille m'apprécient, et c'est réciproque. Néanmoins, elle a toujours été là pour moi, de mon enfance à aujourd'hui, sans jamais me juger, sans jamais m'abandonner.

Alors, mon monde s'écroule quand la peur qu'elle s'échappe dans les étoiles attaque violemment mon corps et mon esprit.

Je crois que j'ai perdu la notion du temps après avoir reçu cet appel. C'est la main de Tyler sur ma cuisse qui me rappelle à la triste réalité.

Ma grand-mère est entre la vie et la mort, à l'hôpital. Tout ça est arrivé pendant que je profitais de la vie avec Tyler, et je me sens terriblement coupable d'avoir pensé, ne serait-ce qu'une seule seconde, que tout pouvait s'arranger dans ma vie.

Nous ne sommes pas dans un conte de fée, et certainement pas un dessin animé.

Mes jambes tremblent et Tyler tente en vain de doubler les voitures nous bloquant le passage. Quand, enfin, j'aperçois l'hôpital au loin, je détache d'ores et déjà ma ceinture.

Le moteur arrête de gronder et je m'empresse de sortir de la voiture pour rejoindre mes parents déjà sur place.

Le brun me supplie de ralentir la cadence, de l'attendre, mais je ne l'entends déjà plus. Je traverse les portes battantes de l'hôpital et me rue vers mon père, qui se tient la tête entre les mains, debout dans la salle d'attente.

— Papa !

Elle ne peut pas être morte, n'est-ce pas ?

Pas comme ça, pas sans moi.

— Dis-moi qu'elle va bien, je t'en prie !, sangloté-je entre les bras de mon géniteur.

Aussi étrange que cela puisse paraître, mon père caresse mes cheveux, avant de murmurer faiblement :

— Ils ont stabilisé son état, elle va bien.

J'expire profondément tandis que mes muscles se détendent. J'essuie d'un revers de main les larmes trempant mon visage et jette une œillade à Tyler, qui m'attend à l'entrée.

D'un signe de tête, je lui signifie que tout va bien, en tout cas, pour l'instant.

La bulle d'angoisse dans laquelle j'étais, explose, laissant seulement le moment présent compter. J'ai l'impression de retrouver mon papa et c'est extrêmement douloureux. Cela comprime ma poitrine. Il m'explique finalement que ma grand-mère est tombée dans ses escaliers, et... aussi banal que cet accident peut être, pour une personne aussi fragile que Maria, cela peut s'avérer dangereux.

Mon père dépose un baiser sur mon front, et s'installe aux côtés de ma mère, sur les sièges bleus de l'hôpital. Cette dernière est sur son téléphone, ne prêtant même pas attention à moi.

— Tu pourras aller voir ta grand-mère dans deux heures, tout au plus. Les médecins disent qu'elle a besoin de repos pour l'instant, m'informe mon géniteur en retirant sa veste de costard.