Chapitre 6 : Mirasi

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Mercredi 15 décembre 2021


Le bateau s'arrête le long du quai, et j'admire avec joie l'équipage stopper les vents et redresser les voiles lentement alors que le navire se fait amarrer. Alexandre met sur son dos deux de mes sacs, et je prends le dernier tandis qu'on descend sur la passerelle.

Enfin la terre ferme !

Je suis le magicien du vent sur les quais et le long des docs, jusqu'à un barrage de soldats qui se tient devant la porte d'entrée côté mer de la ville.

Ils lancent un coup d'œil à Alexandre et nous laissent passer sans rien dire. Je me rapproche de lui pour lui parler :

-Il servent vraiment à quelque chose ces gardent ?

Il sourit à côté de moi et me répond.

-Ils sont surtout là pour empêcher les magiciens de l'amour d'entrer dans Mirasi, la capitale, mais vu qu'ils ont disparus depuis plus de vingt ans, tu ne verras aucun autre soldat dans la ville, ni ailleurs dans le royaume. Ceux-là forment la moitié de l'armée d'Islya.

-Pourquoi les magiciens de l'amour sont interdits d'entrer dans la ville ? Et pourquoi ils ont disparus ?

Alexandre me guide à travers les ruelles de la capitale tout en me répondant, et je m'émerveille de voir ces rues comme je me les imaginais au temps du Moyen-Age, mais en plus propre.

-Les magiciens de l'amour ont disparus dans le sens où ils sont sortit de toute vie urbaine. Il en reste forcément malgré le fait qu'ils aient été chassés durant plusieurs années à travers le royaume, mais ils sont cachés, quelque part dans ce monde, mais on ne sait pas où. Et... Je ne cautionne pas la raison de leur chasse, mais je vais te donner les explications que le roi à donner à l'époque.

Je hoche la tête même s'il ne me voit pas, et je le suis alors qu'on passe devant des bars, ou plutôt des pubs, pleins de gens qui crient et qui rigolent.

-Les magiciens de l'amour sont vus par certains comme une menace, car, selon eux, ils seraient dangereux pour la "reproduction" des magiciens, et pourraient mettre à mal le futur de nos générations.

-Pourquoi ?

Alexandre me regarde en souriant.

-Attends deux secondes que je t'explique !

Je rigole.

-Désolée, je veux comprendre pourquoi des magiciens qui ont un nom aussi incroyables peuvent être chassés de leur monde !

-Alors en fait, las magiciens de l'amour peuvent donner ou enlever l'amour... Attends, on entre là.

Il toque à une porte sur notre gauche, et immédiatement une voix de mec gueule dans la baraque.

-C'EST ALEX ! PLANQUEZ L'ALCOOL ET LES JOINTS !

Je rigole tandis qu'Alexandre soupire. Il se tourne vers moi et me dit :

-Je finirais de t'expliquer plus tard, là tu vas surement être occupée à rencontrer mes potes...

La porte s'ouvre face à nous et un mec souriant me fait entrer dans la maison.

Il salue Alexandre derrière moi en lâchant :

-Je croyais que tu ramenais pas tes coups d'un soir à la maison ?!

-C'est pas un coup d'un soir, Titouan, j'la ramène du monde humain...

-Hein ?!

Il me jette un coup d'œil intrigué tandis qu'il ferme la porte, et nous guide dans le salon.

Je regarde autour de moi, et je comprends vite que quelque chose est inhabituel dans la vision que j'ai. Je fouille du regard la pièce, et je remarque vite que la lumière vient de blocs de pierre qui brûlent inlassablement.

Mon regard se pose ensuite sur la pièce dans laquelle je viens d'entrer à la suite d'Alexandre et Titouan. Trois autres personnes sont assises dans les canapés : deux filles qui me sourient, et un gars qui ne parait pas encore avoir remarquer ma présence, tellement pris par son livre.

Alexandre prends en main le sac qu'il avait sur son épaule, et le jette sur le gars en train de lire alors que je retiens un cris et que les autres explosent de rire. Le gars laisse tomber son livre en sursautant et en poussant un cris, puis relève la tête et dit :

-Alex, tu m'avais pas manqué, tiens...

Puis il m'aperçoit et fronce les sourcils.

-Tu es qui toi ?

Il n'a pas l'air agressant, mais aucune émotion ne vient traversé son visage alors qu'il m'étudie du regard.

-Je m'appelle Katerina, et je viens du monde humain.

Je ne sais pas si je peux leur dire ma nature, et je lève les yeux vers Alexandre pour l'interroger en silence.

Il hoche la tête, et je comprends qu'il ma laisse parler. Après tout, c'est un peu de moi qu'on parle.

-Et je suis une magicienne du feu.

Je les vois tous ouvrir grands les yeux et se figer sur place. Puis une des filles se tourne vers Alexandre et lui dit :

-Tu... tu sais ce qu'on risque si elle est la fille du prince, et qu'on la garde chez nous ?

Alexandre ne prends pas la peine de répondre, et va s'asseoir dans le canapé à côté du gars à qui il a lancé le coussin. Il prend au hasard un des verres qui sont posé sur la table basse devant lui, et bois une gorgée avant de dire :

-Et tu aurais fait quoi toi ? Elle avait déjà mis en feu tout sont lycée !

La fille le regarde en ouvrant la bouche, mais se ravise au dernier moment et se tourne plutôt vers moi.

-Non... c'est pas ce que je voulais dire... bien sûr qu'Alex avait une raison de te ramener... mais... on risque gros si on se fait prendre...

Elle me lance un sourire d'excuse, et je lui souris en retour, même si je ne sais pas trop quoi penser d'elle pour le moment.

-C'est bien pour ça qu'il va falloir qu'on lui apprenne à maitriser sa magie.

Sur ce coup, Titouan qui est resté debout à mes côté jusqu'ici sursaute et dit à Alexandre en me pointant du doigt :

-Tu veux dire qu'on prends le risque qu'elle mette le feu à l'appart ? Tu sais que c'est tout ce qu'on a et que si on perd l'appart on se retrouve à la rue ?!

Je sens que les gens ici ne veulent pas vraiment de moi, il n'y a qu'à les écouter. Alors maintenant qu'Alexandre m'a amené à Islya, pourquoi je ne chercherais pas par moi-même à trouver les réponses à mes questions ?

-Ne vous inquiétez pas, si vous ne voulez pas de moi je le comprends parfaitement, et je peux m'en aller, je trouverai bien quelqu'un chez qui dormir cette nuit, et je me débrouillerai demain pour trouver de la nourriture et quelqu'un pour m'apprendre la magie...

-Nan mais t'es folle ?! Jamais je te laisse sortir de cette baraque toute seule !

La seule personne qui n'avait pas encore dit un mot, une des deux filles, et qui m'évaluait du regard depuis le début vient de parler.

Je la regarde interloquée.

-Et d'ailleurs, vu que je suis légalement la seule proprio de l'appart, si je décide que tu peux rester, les autres n'ont rien à dire. Alors prends tes sacs, tu vas les poser dans ma chambre le temps qu'on trouve un endroit où te faire dormir.


Princesse du FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant