Chapitre 8 : Elizabeth

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Mercredi 15 décembre 2021


Après que tout le monde ait prit son petit-déjeuner, chacun part à ses occupations, me laissant seule avec Elizabeth dans la maison.

-Alors, maintenant que la cuisine est propre, je te propose qu'on cherche où on va mettre le lit qu'on ira acheter cet après-midi, parce que je suis désolée de te prévenir, la maison ne contient que cinq chambres, et elles sont toutes prises.

Je hoche la tête et la suis à travers les pièces. Evan m'avait prévenu que je n'apprendrai surement pas à utiliser ma magie aujourd'hui, alors je ne suis pas trop déçue quand Elizabeth m'annonce le programme de la journée.

On entre dans chaque chambre pour voir si on peut ranger un deuxième lit, mais toutes les pièces sont petites et ne peuvent contenir qu'un lit simple à chaque fois.

-Mince, pourtant je ne vais pas te mettre à la porte ! Et je refuse que tu dormes encore sur le canapé pourris du salon !

-C'est pas grave, je peux faire un effort, et on trouvera un moyen ce soir avec le reste des gens !

Je vois qu'Elizabeth n'est pas vraiment d'accord avec moi, mais comme il n'y a pas vraiment d'autres solutions, elle décide de préparer le déjeuner.

Une fois qu'on a toutes les deux finit de manger, on fait la vaisselle, et elle me laisse finir pour aller prendre quelque chose dans le salon. Elle revient au bout de cinq minutes avec un porte-monnaie qui teinte bien, et cela m'intrigue.

-Vous payez en pièce dans le royaume ?

-Oui, on a notre propre monnaie mais la plupart des trucs qu'on achète, ils ont déjà été achetés dans le monde humain, et ce n'est qu'un transfert d'argent à l'intérieur d'Islya.

Elle me sort une pièce de couleur argenté du porte-monnaie, tandis que je m'essuie les mains dans le torchon attaché au-dessus de l'évier.

Je la prends dans la main et je m'étonne de son poids.

-Mais c'est hyper léger !

Elizabeth rigole à côté de moi en remettant la pièce dans le porte-monnaie.

-Oui, c'est un métal d'Islya : le gnyx. C'est comme le carbone de chez vous, mais avec la valeur de l'or.

-Bref, un métal dont vous n'avez pas envie qu'il tombe entre les mains des humains qui viendraient détruire le royaume pour l'extraire des sols.

-Exactement !

On sort de la maison après qu'Elizabeth m'ait bien répéter dix fois qu'il fallait que je reste près d'elle et que je ne devais pas laisser d'autres magiciens me toucher à aucun prix.

-Si ce sont des magiciens de la température, ils se rendront compte que tu es plus chaude que la normale, et ils voudront savoir pourquoi.

Du coup je me presse derrière elle dans les ruelles, faisant attention à ne toucher personne par hasard, même si j'ai bien fait attention à mettre des gants avant de partir.

On descend lentement, et au bout de quinze minutes on arrive sur les docs, où je me trouvais hier soir avec Alexandre.

Elizabeth me prends par le bras et me mène le long des quais sur plusieurs dizaines de mètres avant de nous arrêter devant un grand entrepôt  ouvert devant nous, dans lequel j'entends des hommes crier.

On entre toutes les deux dans l'entrepôt par la grande porte ouverte, et on se dirige vers un bureau sur lequel sont posés des tonnes de piles de dossiers remplis de feuilles volantes qui dépassent et menacent de tomber par terre. Derrière les piles, une vieille femme est en train de grommeler et de ranger comme elle peu certaines feuilles parmi les dossiers.

-Bonjour, on vient acheter un lit !

La vieille femme ressort de derrière son bureau, et nous sourit gentiment.

-Oui, bien sûr ! On en a une centaine en stock, les derniers arrivages datent de la fin de semaine dernière !

Elle nous mène un peu plus loin dans l'entrepôt, derrière la zone de stockage temporaire où sont posées les arrivées du matin-même et de la veille. Et là, sur des étagères de grandes taille qui montent jusqu'au plafond, ce qui doit bien faire dix mètres, sont calés contre le mur des dizaines de lits, tous en modèle unique.

-Prenez votre temps pour choisir, et demandez à un des gars de vous le descendre une fois que vous saurez celui que vous voulez acheter !

Je hoche la tête et me tourne pour examiner tous les lits qui se trouvent face à nous. On met bien une bonne heure à choisir le lit qui nous plait, et en même temps, qui est assez petit pour qu'on puisse le mettre dans un coin à la maison.

Deux employés nous le descendent et nous propose de le ramener chez nous si on leur donne un pourboire.

-Non merci, je vais ramener des copains qui vont s'en occuper !

Nous retournons à l'entrer de l'entrepôt pour payer, tandis que les deux mecs nous amènent le lit près de la porte.

-Comment tu vas les prévenir qu'on est là ?

-J'vais te montrer à quoi ça sert la magie !

Et elle se met à chuchoter, tout en... emprisonnant ses mots dans une boule de vents, différemment de la mini-tornade d'Alexandre, mais avec la même procédure. Puis une fois qu'Elizabeth a finit de parler et que la boule de vents est bien ronde, elle la lève légèrement dans les airs et me dit :

-Tu vois cette boule, elle contient un message qui dit qu'on est toutes les deux aux docs, qu'on vient d'acheter un lit et qu'on a besoin de bras pour le ramener à la maison.

Elle me fait un clin d'œil alors que je suis toujours aussi abasourdie et assez choquée pour ne pas parler, et je la vois, d'un geste ample de la main, envoyée la bulle de vent comme un frisbee au-dessus des toits des docs et des maisons.

Nous attendons un peu moins de vingt minutes, avant de voir Titouan et Evan apparaitre au détour de l'entrepôt.

-Alors comme ça en tant que femmes indépendantes, vous pouvez pas ramener un lit à la maison ?

Titouan sourit à la phrase d'Evan, et je ne peux m'empêcher de les charrier.

-Pourquoi s'embêter à le faire quand on a des hommes à notre disposition ?

-Alors comme ça tu penses qu'on est à vos ordres ? T'as pas l'impression d'exagérer, sachant que tu es arrivée juste hier ?

-Si je ne me fais pas une place moi-même, je vais me faire marcher dessus, ce qui est hors de question, Tu me l'as dis toi-même ce matin !

Les garçons rigolent gentiment tout en se moquant de moi à voix basse, et nous rentrons à la maison, le lit sur leurs dos, dans les rires et la bonne humeur.


Princesse du FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant