El Dragón ( En Correction )

Sélia

Je suis dans ma chambre avec Armaàn, j'attend la visite de mon médecin. Ensuite nous serons conduit pour aller voir notre seconde fille. Sara entre dans la salle et à force de la connaître je sais rien quand la regardant que les nouvelles ne sont pas bonnes. La main d'Armaán se resserre autour de la mienne. Elle s'approche et commence à nous dire :

- Lors de la césarienne, tu as fait une hémorragie. Il fallait intervenir vite. Tu te vidais de ton sang. Il a fallut trouver la source pour l'arrêter. Nous avons tout tenter mais je n'ai pas eu d'autres choix que de te retirer une trompe de Fallope.

- Tu veux dire que...

- Je ne dis pas que vous ne pourrez plus avoir d'enfants naturellement. Mais cela sera très compliqué. En plus d'avoir diminué tes chances de moitié, ton utérus à lui aussi été abîmé par tout cela. Les parois ont été impactées lors de l'opération. L'embryon pourrait avoir du mal à s'implanter.

Je sens le regard d'Armaán et de Sara sur moi attendant certainement une quelconque réaction de ma part mais rien ne vient. Elle finit par s'en aller et Armaàn ose enfin me demander :

- Est-ce que tu vas bien ?

- Oui j'ai juste d'autre chose a penser pour l'instant.

Je l'embrasse sur la joue et une infirmière entre enfin dans notre chambre pour nous emmener voir notre deuxième fille.

Je suis conduite dans ce fauteuil roulant dans le service de néonatalogie. Armaàn me tient la main tandis qu'à travers la vitre nous voyons notre fille dans une boîte en Plexiglas relié à plusieurs fils. Sara nous avait prévenu que ce serait impressionnant mais je ne m'attendais à sentir mon cœur s'arracher de ma poitrine. L'infirmière nous conduit à l'intérieur. Elle s'arrête à côté de la couveuse. Elle est tellement plus petite que Sofia, son crâne est presque dépourvu de cheveux.

Comment est-ce possible ? Comment est-ce que j'ai pu mettre au monde deux petites filles aussi différentes. Pourquoi est-elle si mal en point ? Comment est-ce que je n'ai pas pu sentir sa présence. Si j'avais su on aurait peut-être pu faire plus ? Je ne sais pas ce que je ressens. Je La douleur l'emporte sur la logique. Je ne suis plus en mesure de réfléchir. J'aimerais juste que ma fille aille bien.

L'infirmière interrompt mes pensées :

- Vous pouvez la toucher, en passant votre main ici. Faites seulement attention aux fils. Le contact avec vous lui fera beaucoup de bien.

Mes yeux ne quittent pas la petite créature, recroquevillée, une forme fragile rose. Elle a les yeux clos mais elle gigote comme si elle cherchait quelque chose.

L'infirmière répond à ma question silencieuse.

- Elle doit chercher le contact de sa sœur. Elles sont collées l'une à l'autre depuis toujours et elle se retrouve seule dans une boîte cela est très perturbant. C'est pour cela que le contact avec vous pourrait être bénéfique.

- Elle est si frêle.

- Allez-y n'ayez pas peur. C'est votre bébé elle a besoin de vous.

Je regarde Armaàn qui ne m'a toujours pas lâché. Il est si concentré sur notre fille. Nos regards se croisent et j'y vois pour la première fois de la vulnérabilité. Il parait si peu sûr de lui et pourtant moi non plus je n'en mène pas large malgré tout je me détourne de son regard pour le reporter sur notre fille et je passe délicatement ma main par le hublot j'approche doucement ma main de son ventre.

Son petit corps est chaud et doux. Elle cesse de gigoter et pousse le petit cri le plus mignon que j'ai jamais entendu. Je souris tandis qu'une larme d'émotion m'échappe. Je passe mon doigt sur sa petite joue. Je passe quelques minutes comme cela à caresser mon bébé. Je demande à Armaàn qui est toujours à mes côtés :