El Dragón ( En Correction )

Semi Vérité

La guerre froide est encore d'actualité. Mais j'ai remporté une bataille personnelle : j'ai retrouvé la vue ! Bon elle est floue et pour que ma vision soit nette je dois me concentrer sur un seul point et par trop longtemps sinon je suis prise d'une affreuse migraine. Évidemment j'ai jugé bon de n'en parler à personne. Après tout si l'individu qui je suppose est venu dans ma chambre la dernière fois, s'il revient je pourrais le voir de mes propres yeux. Puisqu'ils penseront que je suis aveugle. En attendant je joue toujours la comédie. Et puis la vision est tellement floue que ce n'est pas si compliqué.

Néanmoins je suis vraiment déçue de ne pouvoir partagé cette victoire avec personne. Je m'imaginais prendre dans mes bras tout le monde, reprendre mes activités habituelles. Mais je me retrouve à faire semblant et à être seule. La bonne chose c'est que j'ai retrouvé goût à la musique et plus précisément à la composition. Je jouais du violon petite, après la mort de Carlos j'ai mis mon violon dans un coin. J'écoute des morceaux de musique que j'imagine rejouer plus tard à ma façon. Beaucoup de musiques existent mais n'ont jamais été interprétées au violon. Je suis curieuse d'en jouer certaines.

Dans deux mois ça fera un an que j'ai débarqué dans ce monde de fou. Que ma vie a pris un tournant inattendu. Que je les aies rencontrés, que je l'ai rencontré, lui. Qu'il m'a détruite pour me reconstruire. Qu'il a illuminé ma vue pour la replonger dans la noirceur.

Je vis littéralement en autarcie, je suis informée de rien, je ne parle a personne, je suis recluse dans un espace délimité. C'est très dur et ça me pèse de plus en plus et je ne sais pas combien de temps je pourrais tenir encore. Et puis ça me blesse réellement que les personnes que j'avais fini par considérer comme ma famille me mettent à l'écart sans aucun scrupule. J'ai l'impression que c'est comme si, leur secret était plus important que moi. Et aussi que je ne mérite pas de connaître la vérité. En fait je me sens trahie et abandonnée. Je sais que ça peut paraître exagéré mais c'est comme ça que je le ressens. Je pensais avoir été assez abandonné mais je me disais que c'était une famille qui ne m'avait pas choisit et que je n'avais pas choisit alors je m'étais dit que plus tard les personnes que je choisirais pour famille ne feront pas pareil mais...
Le pire c'est que j'ai été assez bête pour y croire. Croire que je pouvais m'immiscer dans leur groupe qu'il ont consolidé pendant des années, croire que je pouvais devenir un membre à part entière de leur famille. Qu'est ce que je peux être naïve.

Et me voilà de nouveau en train de pleurer pathétiquement sur mon lit pendant qu'il doive sûrement être ensemble en bas, à rire, à se parler, à se chamailler pendant que je suis exclue. Et certains diront que c'est moi qui est choisit de ne pas accepter leur choix de ne rien me dire et qui me suis exclue moi-même mais leur choix, je ne l'accepte pas.

Je prend un carnet et un stylo et je couche sur le papier ce que je ne peux pas exprimer. Ça m'inspire d'écrire et ça met les choses au clair dans ma tête. J'écris à travers mes larmes, que j'ai retenue durant des semaines. Je m'endors quelques heures après pour encore une longue nuit, peuplée d'insécurité et d'incertitude.

Le lendemain après-midi, ma vision est nettement plus nette, quelques fois lorsque que je force trop ça se brouille mais sinon j'ai récupéré ma vision d'origine. Vers seize heures, j'entends toquer à ma porte, je suis surprise il est rare que l'on vienne à cette heure-ci. Je répond à la personne d'entrer et je ferme les yeux, en rentrant dans mon rôle. La voix d'Armaán me parvient :

- J'ai décidé de venir te donner ceci. C'est la surprise que j'ai ramené de chez toi. J'en avais marre de le voir dans ma chambre depuis des semaines sans pouvoir te le donner. Alors, je l'entend s'approcher de mon lit, je vais le déposer là sur ton lit. Tu le toucheras et je ne doute pas que tu te rappelles de quoi il s'agit.