Explication nécessaire

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J'entends mes oreilles bourdonner, j'entends quelqu'un crier jusqu'à ce que je me rende compte que c'est moi la personne qui crie. Je plaque mes mains sur ma bouche et m'efforce de me calmer. Mais je n'arrive pas à détacher mes yeux de l'homme allongé par terre d'où du sang coule abondamment sur le sol près de sa tête. Et ce qui me tyrannise le plus, ce sont ses yeux grands ouverts. Je sens mes yeux me piquer. J'arrête de crier quand je vois Armaàn s'approcher de moi alors qu'il vient de ranger l'arme qui vient de tuer un homme, dans sa ceinture. Je recule de deux pas instinctivement et il chuchote mon prénom comme pour calmer un enfant apeuré.

- Angelica, regarde moi.

Sauf que je suis incapable de le regarder. Je comprend enfin la mesure de la noirceur de son âme. Il vient de tuer un homme de sang froid et il ne regrette pas son geste. Je l'ai vue dans son regard il avait l'air satisfait et c'est terrifiant. Il s'approche encore plus de moi alors que je suis désormais collée à la porte des toilettes. Je le supplie :

- Ne t'approche pas de moi. Ne me touche pas.

Je commence à trembler d'appréhension, mes yeux sont toujours bordés par des larmes. Je fixe le sol pour ne pas avoir à le regarder.

- Angelica, tu savais qui je suis. Tu...

Je le coupe secouée maintenant par une colère sourde.

- Tu plaisantes j'espère ?! Je savais que tu n'étais pas le parfait petit ami mais... bon sang, tu viens de tuer quelqu'un sous mes yeux ! C'est une chose que je pense que tu es un trafiquant de drogue. Je me doutais bien que tu avais déjà tué mais pas comme ça. J'ai vu dans tes yeux, tu as eu l'air satisfait. Ta main n'a tremblé ni hésitée. Tu as été satisfait d'ôter la vie à un être humain. Alors ne t'avises pas d'être surpris de ma réaction. Donc je le répète : ne t'approche pas de moi.

Malgré ce que je viens de lui dire, il se poste juste en face de moi, tellement proche que nos souffles se croisent et nos vêtements se frôlent. Il pose brutalement ses bras sur la porte derrière moi, ses poings serrés heurte la porte dans un bruit sourd. Je sursaute et un gémissement s'échappe de ma bouche.  Ses avant bras se détachent de la porte et il recule d'un pas avant de faire un tour sur lui-même, en jurant. Il se rapproche de nouveau de moi vivement mais il voit la peur sur mon visage et il s'arrête. Il lève soudainement son bras et instinctivement je cherche a protéger mon visage et prête à parer un nouveau coup. Mais le coup n'arrive pas alors je baisse mon bras et vois sa main dans ses cheveux. Il me dit plus qu'énervé :

- Tu as crues que j'allais te frapper ?! Après tout ce qui s'est passé tu as crues que j'allais de nouveau porter la main sur toi ?!

- Après tout ce qui s'est passé ?! Tu veux parler de la fois où tu as décidé de me noyer à mainte et mainte reprise ou peut-être celle où tu m'as fouettée ? Non tu dois certainement parler de la fois où tu m'as tellement frappé que j'ai failli mourir si tu n'étais pas redescendu contempler ton œuvre ?!

Ça y'est je l'ai dit. Tout ce que je devais lui dire et qu'il sache que je n'ai pas oublié ce qu'il m'a fait. Je vois à son visage que ce que je viens de lui dire ne le laisse pas indifférent mais il cache ses émotions encore une fois, il se renferme. Je continue plus calmement :

- Alors oui, quand tu viens de tuer un homme devant moi, quand tu te montres brusque et énervé, oui j'ai cru que tu allais me frapper. Et tu ne peux pas t'en étonner.

Je sors du magasin précipitamment et m'engouffre dans la voiture. Je l'attend et il mets une vingtaine de minutes à refaire surface, il n'a pas l'air totalement calmé mais il est moins énervé. Il monte dans la voiture et démarre sans s'attacher mais je me retiens de tout commentaire. Après une heure de route dans le silence le plus complet. Nous parcourrons une ville magnifique mais surtout très luxueuse. Il s'arrête devant un hôtel plutôt haut de gamme et se tourne vers moi pour me dire :

El  Dragón ( En Correction ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant