El Dragón ( En Correction )

Adieux

Je me retourne sur le ventre le sourire aux lèvres, mais le visage qu'il arbore est moins joyeux que je ne l'aurais pensé, je lui demande un peu moins enjouée :

- Et je peux savoir qu'est-ce que c'est ?

Il prend un air sérieux avant de me répondre :

- Tu te souviens quand on avait parlé de jeter les cendres de Carlos ?

- Oui bien-sûr. Pourquoi ?

- Parce qu'on va le faire aujourd'hui. Je sais que je t'avais dit vouloir le faire à une autre plage mais je pense qu'il aurait préféré le faire d'ici. Avec toi et moi dans cette maison où il s'est donné tant de mal. Alors ce soir au coucher du soleil, on ira disperser ses cendres du haut de la petite falaise.

Je me blottis contre lui, et il se ressert aussi autour de moi pour me soutenir sachant que c'est un cap très dur à passer pour moi. Je lui répond mollement :

- D'accord.

Armaàn a la bonne idée de mettre un film pour me changer les idées et ça fonctionne. Blottis l'un contre l'autre, lui m'entourant de ses bras et de ses jambes et moi recroquevillée comme une enfant contre lui. On passe un bon moment et nous rigolons beaucoup. Mais après avoir regardé un second film je commence à avoir des difficultés à garder les yeux ouverts alors je me blottis plus confortablement en me hissant assez haut sur ses genoux pour mettre ma tête dans son cou. Il prend la télécommande et éteint la télé avant de me souffler au creux de l'oreille :

- Allez viens mon ange.

Il passe ses bras autour de mon corps de manière à me soulever délicatement puis il se dirige vers les escaliers et je n'ai pour l'instant pas la force de découvrir l'étage. Il me dépose sur un lit pendant que je râle de ne plus l'avoir contre moi. Il rigole avant de venir retirer mon short de ses mains habiles. Je ne dis rien, après tout il m'a vu plus d'une fois dans cette tenue. Je l'entend retirer ses vêtements à son tour et il soulève la couverture pour nous glisser tous les deux à l'intérieur tandis que moi je retrouve ma place contre son torse chaud. Il m'embrasse le front avant que le sommeil ne s'empare de moi.

Une douce caresse sur ma joue me réveille. J'entrouvre les paupières pour voir Armaàn me caresser la joue d'une main, je pose à mon tour la main sur sa joue et il me dit :

- Il va bientôt être l'heure, mon ange.

Malgré cette nouvelle je ressens quand même une certaine impatience à déverser les cendres de Carlos. C'est vrai à force de me morfondre à cause de cela j'en ai finis par beaucoup trop appréhender ce moment. Mais avec Armaàn tout me paraît moins effrayant et je serais enfin soulager de l'avoir fait. Quand je l'aurais fait je pourrais de nouveau avancer plus librement dans ma nouvelle vie.

Nous nous levons et je remets mon short ainsi que mes sandales. Pendant que je vais faire un tour dans la salle de bain Armaàn s'éclipse certainement pour aller chercher les cendres de mon frère. Après m'être rafraîchi je retrouve Armaàn dehors à l'endroit où il était tout à l'heure. C'est pour ça que je l'avais trouvé si pensif. Il tient une urne couleur argent dans ses mains :

- Je peux la prendre, s'il te plaît.

- Évidemment, il me la tend.

Je lui demande :

- Est-ce que tu pourrais me laisser seule un instant ?