Chapitre 13

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🎵: My life is Going On- Cecilia Krull 

Je cours me réfugier sur la plage, non loin de notre suite. Non. De ma suite. Mes coups d'œil incessants derrière moi me permettent de vérifier que ce trou du cul ne m'a pas suivi. Alice je te déteste. C'est entièrement de sa faute s'il est au courant de ma situation.

Je trouve un coin tranquille, derrière un hibiscus en fleur et hésite à m'y installer. J'ai besoin de marcher... de beaucoup, beaucoup marcher. Alors je repars en direction du bord de mer, retire mes chaussures et laisse l'eau me lécher les orteils.

J'inspire longuement pour tenter de décompresser, sans grand succès.

- Quel connard ! m'exclamais-je avant de vérifier les alentours.

Heureusement pour moi, c'est l'heure du dîner, il n'y a pas grand monde sur la plage.

Je grogne encore et encore sans parvenir à faire redescendre la température. Je n'ai jamais été trop impulsive ou trop tête brûlée auparavant mais ce mec a le don de me faire sortir de mes gonds !

Je continue de marcher une bonne dizaine de minutes en pestant contre ma satanée meilleure amie en carton. Si jamais elle lui a parlé du mariage, elle est morte. Et à ce moment-là, elle verra que j'ai écouté toutes ces foutues informations sur « comment faire disparaitre un corps. »

Je finis par m'asseoir sur la plage, les pieds dans l'eau, les jambes épuisées d'avoir marché avec cet air énervé. Je me laisse tomber en arrière et le sable amortit trop peu ma chute alors j'insulte à nouveau tout ce qui me tombe sous la main pour parfaire mon côté Française chieuse.

Un rire étouffé me fait sursauter et je me redresse d'un coup.

Malheureusement pour moi, c'est la silhouette de l'autre idiot qui se distingue au loin.

Je souffle fortement pour lui montrer que je ne veux pas le voir mais il fait semblant de rien et s'approche pour s'asseoir à mes côtés.

Je ne bouge pas, non seulement parce que son odeur est bien trop agréable mais surtout pour ne pas lui donner la satisfaction de me voir déstabiliser.

C'est un peu tard pour ça June...

Je chasse cette pensée néfaste comme un moustique sur ma peau et me contente de me rallonger dans le sable- doucement cette fois- et de contempler les étoiles.

Son regard me scrute silencieusement et je m'efforce de l'ignorer.

- Je suis désolé, il murmure doucement.

Ses mots m'atteignent dans une caresse tendre et mes yeux partent déjà à la rencontre des siens. J'attends.

- Je suis désolé, répète-t-il plus fortement comme pour se convaincre lui-même.

Je hausse un sourcil, pas le moins convaincu.

Il passe une main dans sa légère barbe puis secoue sa tête.

- J'aurais dû être... plus délicat dans mes paroles.

Je soupire puis pousse un bâillement d'ennui. Un fin sourire étire ses lèvres quelques secondes avant qu'il ne le perde. Dommage, j'aime bien sa fossette.

- Je ne connais pas votre vie, il commence avec une certaine hésitation, mais votre meilleure amie m'a fait part des grandes lignes.

Je me crispe à la mention d'Alice. Cette sale traître va m'entendre.

- - C'est votre comportement envers moi qui m'a mis la puce à l'oreille tout à l'heure... Je vous promets qu'Alice n'a rien dit de compromettant à votre sujet.

Au cours de sa tirade, mes yeux se sont automatiquement plissés et le froncement de sourcil doit accentuer ma ride du lion. Je recentre mon regard sur les étoiles qui habitent le ciel et trouvent facilement la Grande Ours.

J'inspire longuement avant de prendre, finalement, la parole:

- Alors, que vous a-t-elle dit ?

Il me fixe et esquisse un vague sourire.

- Que vous étiez la personne la plus chère à ses yeux et qu'elle voulait vous aidez.

Je m'esclaffe mais ne répond rien.

- Elle a dit que vous aviez eu une... période difficile et que vous aviez besoin de renouveau.

Je me redresse sur les coudes pour admirer la lune qui se reflète dans la mer. Malgré ce paysage absolument divin, le regard de Nathan reste fixé sur moi. Il ne m'a pas quitté des yeux depuis son arrivée.

- Elle a raison. Disais-je enfin. Moi-même je ne sais pas comment j'ai réussi à m'en sortir.

Je lance un rire sans joie avant de me relever entièrement. Mes pieds s'enfoncent légèrement dans le sable et le vent s'engouffre dans mes cheveux agréablement. Nathan se lève aussi et se place à mes côtés. Son visage est toujours tourné vers le mien et cette fois, l'intensité de son regard me fait rougir alors je lance doucement :

- Admirez le paysage au lieu de me fixer ainsi... je vais finir par croire que vous avez un toc, ajoutais-je avec un sourire.

- Mais je l'admire déjà, murmure-t-il.

Je souffle en rougissant encore plus et commence à marcher à nouveau pour m'éloigner de lui.

- Désolé, prononce-t-il tout bas avant de me suivre.

Le temps passe et nous marchons toujours- en ayant fait demi-tour entre-temps- dans le silence. C'est reposant de ne pas devoir lancer des piques à tout bout de champ. Ma langue de vipère se repose.

Je baille, une main devant la bouche, fatiguée de cette journée éreintante. J'ai presque l'impression d'être là depuis plusieurs jours au lieu de plusieurs heures.

Nous arrivons devant l'hôtel, notre suite en bord de plage m'appelle de tout son cœur et semble crier : « viens ! j'ai un lit incroyable pour toi ! ». Mais à cet appel s'interpose l'image de Nathan, allongé nonchalamment en travers de ce même lit. Une chaleur agréable naît au creux de mon ventre que je tente de faire taire.

Nous contournons la terrasse, notre silence bercé par le son des vagues, puis j'ouvre le portillon. Je stoppe tout mouvement en découvrant une table dressée à la place du petit salon extérieur. Nos spaghettis à l'italienne nous attendent sagement, de la fumée s'échappant des plats, et je salive à l'idée de pouvoir y goûter. Un petit chandelier trône sur cette table ronde, nappé de blanc et surtout... un joli hibiscus qui se pavane sur le côté de mon assiette.

Je me mords la lèvre pour m'empêcher de sourire. Il est fort... vraiment fort. Je ravale mon air béat et me retourne vers lui, impassible.

- Bien vu. Lançais-je en le regardant droit dans les yeux.

Ses yeux se plissent lorsqu'un beau sourire se dessine sur sa bouche.

- Je me suis dit que vous aimeriez manger votre plat... il avance et se passe une main dans les cheveux, j'ai dû soudoyer le personnel de l'hôtel pour faire dresser une table directement dans la suite.

Je ricane en l'imaginant supplier le serveur de tout à l'heure.

- Et qu'avez-vous dit pour qu'ils acceptent ?

Il s'approche de moi comme un prédateur mais garde une distance raisonnable. Distance qui ne l'empêche pas de tendre sa main et d'effleurer mon bras jusqu'à m'en faire frissonner. J'humidifie mes lèvres devenues sèches puis le regarde. Le vent marin fait bouclés ses cheveux qui retombent légèrement sur son front.

- La vérité, il sourit, J'ai dit que j'avais merdé avec ma femme pendant notre lune de miel et qu'il fallait absolument qu'elle me pardonne.

Ses mots font chauffer mes joues mais cette fois, je ne détourne pas le regard. 

The Honeymoon's rematch (Find It #1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant