🎵: What you do- James Gillespie
Je soupire en me tournant sur le transat pour laisser mon dos bronzer à son tour. Après notre sortie Tyrolienne la veille et notre randonnée dans les hauteurs de l'île, nous avons décidé, d'un commun accord, de nous laisser une journée de repos total. Qui dit repos, dit massage et sauna à volonté avant de se prélasser en bord de mer. Le massage était absolument exquis et je me suis complètement endormie face aux doigts de fée qui détendaient mon corps.
Nathan a refusé de m'accompagner sous prétexte qu'il n'avait pas envie de, je cite « se faire palper son corps de rêve au risque de devoir gérer l'évanouissement du personnel face à tant de beauté ». Autant dire que j'ai vérifié trois fois si ces chevilles n'avaient pas quadruplé de volumes entre-temps. Je ricane sur mon transat en y repensant. Nous n'avons pas rediscuté de la scène « je te saute dans les bras et on se fait un gros câlin » et j'avoue que j'en suis soulagée. Je ne sais pas si j'aurais pu survivre à un surplus de gêne.
Ma retraite spirituelle dans le sauna m'a permis de me remettre les idées d'aplomb. Ainsi, j'ai décidé de limiter nos contacts physiques pour éviter tout moment de gêne similaire à celui d'hier, de réduire nos temps de paroles à de simples échanges de banalités et... cesser les provocations inutiles. Si Alice était là, elle me frapperait l'arrière du crâne en m'ordonnant de coucher avec. Mais elle n'est pas là et je suis une grande fille qui sait prendre ses décisions toutes seules.
Je souffle, m'essuie le front et me redresse sur les coudes. La chaleur de l'après-midi est étouffante et j'ai beau me mouiller la tête quatorze fois par heure, je redoute une insolation alors je préfère regrouper mes affaires et retourner à la suite avant de le regretter.
Les insolations et moi, nous sommes devenus ennemies dès l'âge de quatorze ans, après m'être fait bronzer au soleil comme une saucisse grillée, je suis restée couchée quatre jours. Jours durant lesquels, j'ai eu la totale : vomi, diarrhée, fièvre, hallucinations et tout le tintouin. Un vrai plaisir.
Je n'ai pas demandé à Nathan ce qu'il comptait faire de sa journée, à vrai dire, je pensais qu'on la passerait ensemble mais apparemment il en avait décidé autrement. J'arrive à la suite, transpirante bien que la plage ne soit qu'à vingt mètres à peine. Je balance mon sac au pied du lit et appelle Nathan. J'attends quelques secondes dans l'espoir d'avoir une réponse, mais malheureusement- ou heureusement ? – il n'est pas là.
Une rapide douche à l'eau froide et me voilà comme neuve. Je reste en serviette, m'installe sur mon lit et profite du calme de la chambre pour appeler mon père et envoyer quelques photos à ma mère. Depuis le fiasco du mariage, nous nous sommes encore éloignés et je n'arrive pas vraiment à oublier son comportement. Alice était carrément à deux doigts de dessiner une croix sataniste, une moustache et un pénis sur une photo d'elle. Je pouffe en repensant à ce moment et lui envoie un petit message pour prendre de ses nouvelles.
***
- June ?
Une voix grave m'appelle au loin. Je gémis pour protester et me retourne dans le lit. Des mains calleuses viennent me décaler, je sens le matelas s'affaisser à côté de mon visage. J'ouvre un œil et tombe sur le sourire tendre de Nathan. Pourquoi est-il toujours si beau, hum ?
- Il est dix-neuf heures... tu veux aller manger ?
À ces mots, mon estomac se réveille et grogne. Je cache mon visage dans l'oreiller mais l'entends rire dans sa barbe. Je me souviens soudainement que je suis toujours en serviette et me redresse d'un seul coup. Je soupire de soulagement lorsque je constate que j'ai surement dû tirer la couverture vers moi lors de ma sieste.
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The Honeymoon's rematch (Find It #1)
Romance*Anciennement Find It !* *Réécriture soumise à l'édition* June est scénographe dans une grande agence parisienne depuis sa sortie d'étude. C'était son rêve, il était là, au creux de ses mains... Jusqu'à ce qu'elle sorte avec Will, son patron. Quand...