Chapitre 37

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Un brouhaha peu habituel régnait autour de moi. Tout comme mon père en son temps préférait le silence, j'appréciais moi aussi le calme, celui-ci faisant ressortir ma simple présence, intimidant le plus souvent mes sujets. Malgré les échanges de vive voix qui se faisaient dans tous les sens autour de la table, je savais que chacun gardait un œil sur moi, toujours sur le qui-vive lorsqu'ils étaient à mes côtés. Je soupirais dans un grognement en jetant la lettre sur la table, ainsi tout le monde se tut.

« - Le prince Yvan est jeune, il pourra consolider nos alliances grâce à des mariages ultérieurs. »

Une opposition confuse et peu véhémente se fit entendre après mes mots, mais le silence se fit de nouveau lorsque le vicomte Ramiel se leva et s'éclaircit la gorge.

« - Votre majesté, le prince Yvan est votre fils ainé, l'héritier du trône, sa première femme est un choix stratégique censé mettre un terme au conflit opposant les royaumes de Forion et Catiers en ce moment crucial du développement de nos relations commerciales avec eux. »

Plusieurs voix autour de la table s'élevèrent pour soutenir le vicomte dans ses propos, et celui-ci se rassit. Forion et Catiers étant les deux seuls royaumes de l'ouest partageant une frontière terrestre commune avec notre empire, ils étaient sans cesse en compétition l'un contre l'autre au sujet du commerce, malgré nos tentatives de traitements égaux des deux. Cependant, leur conflit avait récemment atteint un point culminant à cause d'une politique de contrôle qualité des marchandises que nous nous permettions d'appliquer suite à une course à la quantité ayant eu lieu juste avant.

« - Mon empereur, le prince Yvan a déjà prouvé maintes fois son intelligence en siégeant à ce conseil même, il est possible que ce mariage soit un stratagème visant à ne choisir aucun des deux royaumes, afin que l'un des deux s'impose de lui-même par ses qualités commerciales et non par celles de ses femme. »

Un murmure d'approbation circula autour de la table, alors que le marquis Vastenov se rasseyait. Ne pas m'opposer aux décisions de mon fils serait bien plus simple pour moi, mais en tant qu'empereur il me fallait obtenir son respect total afin qu'il poursuive mes projets à l'avenir, c'était ce que mon père m'avait appris à l'époque et qui me paraissait on ne peut plus clair maintenant que cela devenait compliqué. Mon conseiller principal se rapprocha pour s'adresser à moi, tout en étant certain que chacun l'écoutait.

« - Peut-être sire, qu'il serait possible d'approuver ce mariage, mais aussi de faire revenir votre fils pour l'accouchement prochain de votre femme, afin qu'il nous présente cette jeune fille. »

Je souris. Evidemment, mon conseiller principal avait trouvé la bonne solution, comme toujours.

« - Parfait, faisons cela, vous enverrez de ma part un courrier à mon fils le félicitant pour son premier mariage, et lui demandant de revenir aussi vite que possible, au travail cher conseiller principal.

- Bien sûr sire, tout de suite. »

Sur ces mots je me levai, concluant la réunion de ce geste, et contournai mon siège pour franchir la porte derrière moi qui menait directement au palais.

Ce mariage signifiait pour moi qu'Yvan devenait un adulte, et je devais ainsi lui enseigner dès maintenant tout ce que m'avait enseigné mon père en son temps, et l'accouchement de ma femme serait déjà une occasion parfaite. Le médecin en chef du palais me disait que plus j'obtenais d'enfants de sexe féminin, plus mes chances d'avoir un garçon augmentait, et cela faisait quatorze ans, depuis la naissance de Victor, que je n'avais pas eu d'héritier mâle, j'étais alors confiant sur le sexe du bébé à naitre, ce serait une bonne nouvelle pour moi qui n'avait que trois héritiers pour le moment.

Et encore, Evelyn était toujours très jeune, plus jeune que Victor, elle avait reçu ses pouvoirs il y a peu... Ou il me semble. Je me rappelle bien être allé au dôme avec lui... à quoi ressemble-t-il déjà ?






Mention honorable à Pénélope, collaboratrice dans l'écriture du scénario, qui a aujourd'hui réussi son bac de latin avec brio.

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