Layer 2 asphyxie

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Le vent glacial fait virevolter mes cheveux noirs dans l'épais brouillard qui anime cette matinée froide, personne ici, pas une âme qui vive, juste moi, le silence de ma tête et la froideur de mon corps plongée dans une apathie destructrice depuis...

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Le vent glacial fait virevolter mes cheveux noirs dans l'épais brouillard qui anime cette matinée froide, personne ici, pas une âme qui vive, juste moi, le silence de ma tête et la froideur de mon corps plongée dans une apathie destructrice depuis tant d'années...

Me voilà à nouveau assise sur la barrière de ce pont rouge, j'aime cet endroit, personne n'y viens si ce n'est les chats errants, je renifle bruyamment, enrhumé par le vent froid qui balaye mon visage, la pluie s'abat contre mon parapluie noir que...

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Me voilà à nouveau assise sur la barrière de ce pont rouge, j'aime cet endroit, personne n'y viens si ce n'est les chats errants, je renifle bruyamment, enrhumé par le vent froid qui balaye mon visage, la pluie s'abat contre mon parapluie noir que je porte presque poser sur le haut de ma tête, me cachant de l'immensité des cieux.  J'ai une peur panique du ciel, cette espace vide et gigantesque, quand on y pense, ce n'est qu'une question de temps avant que l'humain ne trouve un moyen de le remplir, de l'exploiter, de l'utiliser Tout finit toujours par être souillé dans ce monde.

Les pieds dans le vide, j'observe l'eau qui coule doucement, emportant quelques déchets avec elle, ses reflets se retrouvent brouillés par l'impact des gouttes de pluie qui se font de plus en plus nombreuses Je ne sors que quand il pleut, la pluie efface les bruits, masque les odeur, elle anesthésie le monde froid et violent qui m'entoure, elle me permet de penser sans être dérangé par le vacarme de mon crâne. Mais de temps en temps, j'en viens à la détester, cette pluie qui me suit et qui tourmente mes jours. Mon regard se pose sur un arbuste accroché au dernier morceau de terre qui subsiste encore. Je me dis que nous sommes un peu pareils lui et moi, s'accrochant au seuls souvenirs qui parviennent à subsister dernière nous, lutant contre l'envie de se laisser sombrer dans le torrent d'eau froide et sombre qui coule à nos côtés, nous plongeant dans une tentation permanente. Ce petit arbuste verdâtre, dont les dernières feuille se meuvent sous les gouttes de pluie me semble familier, j'attache une importance aux objets et aux plantes, ils sont muets, mais en disent tant.

À cet instant précis, la couleur de l'eau me paraît indescriptible, elle est claire, mais sombre à la fois, impossible de déterminé sa véritable nature. Est-elle verte ou bleue ? impossible de savoir mais elle pénètre mon âme comme une lame tranchante le ferait dans ma chaire. Min regard bifurque jusqu'à la rive et longe le petit chemin qui passe sous le pont puis continue le long de l'eau avant de s'arrêter sur cet homme. Debout devant l'eau, paraissant y porter la même importance que moi, tenant un parapluie transparent au-dessus de lui. Il n'est vêtu que de noir, je discerne quelques mèches roses sur ses épaules. L'homme remonte à remonter le col de sa veste sur son visage, impossible de le discerner dans ce brouillard.

Lui aussi, son âme est teintée d'un rouge noirâtre Peut-être que nous sommes pareils, sa peau est si pâle dans ses vêtements sombres Mon regard croise subitement le sien, il y a quelque chose d'étrange dans son regard, mais de loin, impossible de savoir quoi. Du coin de l'il, je peux deviner sa silhouette continuer sa route le long du chemin, comme absorbé par cette scène hors du temps, je ne peux détacher mes yeux de lui, il marche calmement me tournant le dos, son parapluie transparent le protégeant. Il marche calmement, suivis par son tas de noirceur qui s'accroche a lui, le tirant en arrière, rendent sa marche lourde et lancinante, ça doit lui faire si mal Son ombre disparait dans la brume de la rive, je parviens à le quitter des yeux, découvrant une petite chose blanche à l'endroit où, il se tenait quelques secondes au paravent.

Je me laisse glisser du béton humide, marchant en direction de l'étrange tâche blanche. Mes pas s'accélèrent, et s'accélèrent encore, comme si une voie me susurrerait de courir. Je descends les escaliers menant au bord de l'eau, frôlant plusieurs fois la chute sur le sol trempé et glissant, mon corps tout entier semble bouillir d'une énergie nouvelle. Je cherche la chose blanche des yeux avant de finalement l'apercevoir, cette lettre, se faisant de plus en plus trempé par la pluie. Je ne parviens à distinguer l'écriture présente sur son verso, elle a déjà été effacé par la pluie.

Je dois lui rendre, je ne sais pas pourquoi, en vérité rien ne me pousse à le faire, je pourrais la prendre avec moi et laisser place à ma curiosité, mais je sens en moi la même énergie bouillonnante qui me supplie de le faire. Les interactions avec mes tiers ne m'ont pourtant jamais vraiment fait rêver Mes jambes s'élancent presque toutes seules sur le chemin de terre qui longe l'eau, et me voilà courir sous la pluie battante que je me prends maintenant en plein visage, ralentie par l'envergure de mon parapluie qui parait rester accroché dans l'air, je le replie sans pour autant arrêter ma course, la pluie trempe ma veste sombre, elle s'écoule les longues mèches noires qui traversent mon visage.

Cette sensation brulante et virevoltante qui s'empare de mon estomac me fait oublier le froid, la pluie et le vent, elle me pousse au meilleur de ma performance. Je plaque la lettre humide contre mon torse en voyant se dessiner sa silhouette dans la brume

                                                    À suivre...

Anger issues- sanzu Haruchiyo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant