layer 39- Before the storm

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Le papier photo glisse entre mes doigts tremblants, je ne comprends pas. Je ne comprends comment c'est possible. Voilà un mois que je suis là, aux côtés de Sanzu, à torturer des gens dont je ne me souviens ni du visage ni du nom en échange de réponse.

Izana, il est devenu le noyau de ma vie, tout finit par se retrouver en liens avec lui, j'ai le sentiment de tourner en rond, de ne pas savoir quelque choses que d'autre savent

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Izana, il est devenu le noyau de ma vie, tout finit par se retrouver en liens avec lui, j'ai le sentiment de tourner en rond, de ne pas savoir quelque choses que d'autre savent. En boule dans le lit vide de Sanzu, je passe en boucle les trois photos dont de lui dont je dispose.

Ses cheveux blancs, son teint bronzé, son regard, tout me fascine. J'ai l'intime sentiment d'être lié a cet homme, sa date de mort corresponds à mon arrivée au Japon, il a deux ans de plus que moi. Izana Kurokawa... Quel sont nos liens ?

Le poids de Sanzu s'asseyant à mes côtés me tire de mes songes, mon regard perturbé se perd dans l'océan bleuté de ses iris.

"Ary... Je ne sais pas ce que tu cherches à savoir, mais arrête de te perdre dans les souvenirs d'un défunt. Regarde ce qu'est devenu ton frère, il faut-"

"Mais tais-toi ? Tu ne sais rien de ce que je ressens ! Il me manque alors que je ne l'ai jamais connu et c'est le pire sentiment que je n'ai jamais eu à expérimenter ! Toi, tout est plus simple pour toi... Tu cours derrière tes idées de barge et laisse tout derrière toi en pensant que rien ne suffira à tout faire rentrer dans l'ordre..."

Son regard reste fiché dans le mien, je l'ai enfin, ce regard froid et distends.

"Ce gars" dis-je en le pointant mon doigt sûr l'une des photos "Je suis sûre de l'avoir déjà vue. Je le sais. Au plus profond de mes souvenirs, je sais que je l'ai déjà vue..." J'éclate en sanglot, emporté par la fatigue et la rage.

Me tenant le ventre, recroquevillée sur mes cuisses, je sens la main de Sanzu sur mon dos. Izana, je suis sûre de te connaître... Toi et moi nous nous connaissons n'est-ce pas ? J'en suis si sûre !...

"Je n'ai aucun souvenirs de mon enfance si ce n'est des cauchemars... Mais lui... je l'ai déjà vue Sanzu... Izana, je le connais. J'en suis sûre, lui et moi, on s'est croisé enfant." je souffle toujours en boule.

Je puise dans mes souvenirs, flou et sinueux, mais rien sauf un goût amer d'inachevé. Son visage, la manière qu'on les autres de le décrire, je le connais. Izana, on se connait, on s'est croisé quand j'étais môme, pas d'autres solutions.

"Ary... Tu dois l'admettre, dans tous les cas, il est mort, et crois-moi, personne ne pouvait plus rien pour lui." Souffle-t-il en sortant une cigarette, se dirigeant vers la grande fenêtre de sa chambre.

Je l'observe du coin de l'œil écarter le grand rideau noir pour souffler son épaisse fumée à l'extérieur. Toujours recroquevillé sur moi-même, je sens la mélancolie s'emparer de moi, elle rigidifie mes membres, paralyse mon souffle, je reste figé, confortée par les bras de cette douce tristesse.

"Sanzu qu'est-ce que tu sais que je ne sais pas..." je demande, le regard vide.

Il se tourne vers moi, sa cigarette aux lèvres, son regard est agité, il a quelque chose à dire, je le sais, à force, j'ai su le cerner.

"Ary... Pourquoi tout est toujours si compliqué avec toi..."

Je sens un poids dans ma poitrine me frapper de plein fouet, c'est vrai, tout ça, toutes ces choses, cette solitude, cette mélancolie constante, cette mémoire comme effacé, cette rage incontrôlable, cette douleur permanente, personne ne vie ça.

Personne ne voit ses pensés s'embrouiller, se faire tâcher par l'apathie qui envahit mon corps dans chaque instant de perditions, personne n'observe sa vie éclater en morceau devant ses yeux sans rien faire, pire que ça, en appréciant la vue. À part moi.

Une larme chaude frôle ma joue, je reste figé, le regard planté dans celui de Sanzu. Finalement personne dans cette pièce ne s'est-ce qu'est vraiment Ary. Personne, je connais ni mon vrai nom de famille, ni mon enfance, aucun souvenirs sur les quel m'appuyer, seulement les dire de ma mère qui n'a toujours fait que de mentir.

"Je ne sais pas... Je sais pas... " je bafouille, perdant mes mots dans le torrent de larmes qui déferle sur mon visage blafard.

Sanzu s'approche, prenant mon visage entre ses mains. Son regard se plante dans mes yeux larmoyant 

"Ary, je ne sais rien que tu ne sais pas, j'ai simplement quelques intuitions que j'aimerais pouvoir partager, mais tu n'es pas en état de les entendre." souffle-t-il.

Je secoue la tête en séchant mes larmes, fronçant les sourcils, je lui adresse un sourire tremblant.

"Si. Je peux écouter. Dit moi."

Sanzu reste muet, cherchant ses mots, il hésite quelques instants, le silence de la pièce bourdonne dans mes oreilles.

"Ary, c'est simplement que... Je connais Mikey depuis toujours, il a toujours vécu au Japon et... Son père a été avec sa femme jusqu'au bout... Et surtout, tu n'est pas asiatique Ary..." commence-t-il.

Je sens mon cœur accélère comprenant peut à peu vers où il m'emmenait.

"Ce que je veux dire, c'est que la femme que j'ai vue, ta mère, n'a rien à voir avec la famille Sano." Continue-t-il.

Mon cœur ratte un battement, mon estomac se serre, au fond, je m'en doutais, je me doutais qu'elle mentait, Emma n'était pas sa fille, mais celle de l'homme avec qui elle avait vécu quelque temps, je ne ressemble en aucun point ni à elle ni à Mikey.

"Par contre, ce que je veux que tu saches aussi, c'est que ta mère, cette femme que j'ai vue, elle a beaucoup de choses garder secret au fond de sa tête." souffle-t-il, un regard compréhensif au visage.

Je dois, la retrouver.

À suivre...

Anger issues- sanzu Haruchiyo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant