Layer 19- saturne retrograde

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Une histoire d'amour dans laquelle on soigne nos plaies respectives. Il voit en moi ce que je ne vois plus et je vois en sa présence un apaisement sans précédent. J'ai besoin de lui, plus jamais je ne pourrais vivre sans lui en sachant qu'une personne comme lui a existé.

Recroqueviller sur moi-même dans l'escalier menant au toit de ce qui a été mon habitat, j'observe ma respiration se changer en buée

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Recroqueviller sur moi-même dans l'escalier menant au toit de ce qui a été mon habitat, j'observe ma respiration se changer en buée... Le froid de la cage d'escalier m'enveloppe, l'environnement grisant qui m'entoure écrase mes pensées.

Les mains dans les poches, le visage caché derrière mes genoux et le dos contre le mur gris et humide, j'observe. J'observe l'insecte qui rampe le long de la dernière marche, les traces d'usure de la porte du toit, les barreaux rouillés de la rampe d'escalier.

Puis je m'égare dans les couleurs, le gris sombre et salle de ces murs, la couleur brunâtre du métal dont la peinture s'en est allée, le sol bleu sombre lui aussi écaillé. Puis la couleur grise de mes baskets initialement blanche.

Puis mes mains, elles n'ont plus de couleurs, elles ont déteint comme le reste de mon corps. J'ai perdu toute trace de vie, ma solitude, mon ennui et ma rage ont dû absorber toute couleur de ma peau.

Je suis un fantôme blafard arpentant ruelles et couloirs, une entité coincée dans une sauvegarde bloquante. L'ombre de ce que j'ai cru être, la réflexion livide d'une âme en peine. Et j'attends, j'attends que l'existence elle-même m'assigne un rôle.

L'éclaboussure rougeâtre de mes erreurs passées a effacé petit à petit tout trait de personnalité. Mes mensonges mêlés aux siens forment un océan d'illusion dans lequel j'ai longtemps cru nager, mais en vérité, j'ai toujours suffoqué dans ses tréfonds obscurs...

Le son d'une notification me tira de mes songes, je n'allais bientôt plus avoir de batterie, et Probablement plus de forfait. Je le saisis d'une main lasse et saisi mon code. Un message d'un numéro inconnu me réveille brusquement.

"J'ai réussi a trouvé ton numéro. Je t'attends au ancien port du Kanto à partir de 19 heures soit y. Manjiro."

Mes yeux s'écarquillent, Manjiro... Bizarrement, je ne sens aucun étant de colère, étonnant, la sympathie est pourtant la dernière chose que je lui attribuerais. Je réfléchis quelques instants à ma décision, qui fut vite décidé.

Bien sûr que je vais venir. Une pensée traverse mon esprit, Mikey est mon demi-frère. Mon frère... Quel mot lourd de sens comparé au peu de liens qui nous unissent. Cependant, maintenant, je ne le déteste pas, au plutôt plus. Quelque chose à changer dans mon esprit. Comme un éclaircissement.

"Je vais voir mon frère." Cette phrase réchauffe mon corps tout entier, ai-je vraiment encore une famille ? Est-il la seule famille qu'il me reste ? Mon frère est mon frère...

Mes jambes dévalent les marchent de l'escalier, je n'ai que 5 000 yens en poches, je ne sais même pas exactement ou ce situ le port, mais j'ai hâte, je sens un élan d'énergie m'animer. Mon corps s'élance, fendant l'air humide et renfermer de cet immeuble.

Je sors de l'immeuble, essoufflé de ma descente, je ne prends pourtant pas le temps de me reposé. J'arpente les rues en courant, posant de temps en temps mon regard sur le plan qu'affiche mon téléphone.

La pluie s'abat sur mon corps, ruisselant le long de mon visage, brouillant ma vision et trempant mes cheveux sombres. Mes vêtements dégoulinants gouttent jusqu'au sol lorsque je finis ma course devant un taxi.

Le chauffeur ouvre la vitre dans un bruit presque mécanique, le regard de l'homme se pose sur moi presque dédaigneux. Ma voix penne à parvenir à ses oreilles, noyé dans le bruit de la circulation, la pluie, et du moteur tournant du véhicule.

Après une légère discussion concernant mon état déplorable, le prix du trajet et la destination, je finis finalement par atteindre le siège arrière. Je pose ma tête contre la vitre, épuisé par ma course. Le son du moteur et des gouttes contre le ver me berce.

Cette foule mouvante qui avance puis s'arrête à chaque passage piéton me fait frémir, je suis tellement loin de ce monde en mouvement permanent. En perpétuelle évolution, ce monde qui, pourtant, est en parfait déclin. Chacun semble avoir trouvé un moyen de s'isoler de la réalité.

Chaque être même directement concerné par la guerre, les catastrophe naturel ou bien d'autre atrocité, tous semble avoir trouvé un moyen d'oublié, un moyen de se dédouaner de toute responsabilité.

Tous oublient, se plaignent puis finissent par passer à autre chose. Moi, rien ne m'atteint, rien n'a vraiment d'importance à mes yeux, tout est d'une froideur et d'une distance cauchemardesque, absolument rien ne change quoique ce soit dans cette façon d'exister. Sauf lui. Lui qui semble être imperméable, il semble immortel. Il ne sent ni couteaux ni balles. Il est fort.

Je ne sens rien non plus pourtant, je ne suis pas forte. Je dois simplement être ignorante. Simplement trop bête pour mesurer la profondeur des choses. peut-être que c'est la seule raison...

Ce que je sens au contraire, c'est le sommeil qui m'enveloppe et m'anesthésier. Mon regard se perd une dernière fois dans la foule ondulant sous la pluie avant de sombrer dans les régions obscure de mes rêves et pensées.

"J'arrive mon frère..."

À suivre...

Anger issues- sanzu Haruchiyo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant