layer 3- take it

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Ma gorge me brûle, je sens la fatigue gagner mes jambes, puis mon corps tout entier, mes pas ralentisses, j'y suis presque, je m'aperçois, marchant paisiblement devant moi...Il est juste là ! J'y suis presque ! je m'élance une dernière fois, essoufflé, vers sa silhouette avant de le voir se retourner.

  Ma gorge me brûle, je sens la fatigue gagner mes jambes, puis mon corps tout entier, mes pas ralentisses, j'y suis presque, je m'aperçois, marchant paisiblement devant moi

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  Ma gorge me brûle, je sens la fatigue gagner mes jambes, puis mon corps tout entier, mes pas ralentisses, j'y suis presque, je m'aperçois, marchant paisiblement devant moi...Il est juste là ! J'y suis presque ! je m'élance une dernière fois, essoufflé, vers sa silhouette avant de le voir se retourner.Son regard étonné se fiche dans le mien, un frisson parcours ma peau. Ces pupilles-là sont celle d'une personne qui connaît la douleur, je ne saurai comment l'expliquer, mais il sait, j'en suis sûre, il connait la douleur de vivre.Il ne dit rien, nos regards reste planter l'un dans l'autre, ses yeux, sont comme l'eau de ce pont, ni bleu, ni vert, ni brun, ils sont indescriptibles, ce regard surpris lui va si bien, cette scène, je l'ai gravé dans ma mémoire, je ne veux pas qu'elle bouge.

"- Tiens, tu es celle du pont ?", m'a-t-il dit calmement.

Je peux deviner un léger sourire sous son masque. Je n'ai rien à dire, juste à lui tendre ce qu'il a perdue et m'en aller, mais pourtant, je veux rester là pour toujours, pour la première fois depuis que j'habite ici, je me sens à la maison.Je lui tends la lettre sans rien dire, sans détacher mon regard du sien, je sais que je n'arrive pas à m'adresser aux gens.

"-Oh, merci, tu as couru jusqu'à là juste pour cette lettre ?", me demande-t-il sans pour autant prendre la lettre de mes mains.

J'allais être obligé de parler, mais pourquoi ne prends t-il pas la lettre, j'ai fait quelque chose de mal, il n'a pas l'air fâché et le rouge n'a pas bougé de place.

"-oui." dis-je simplement toujours en tendent la lettre vers lui.

À présent, c'est sûr, il sourit sous son masque, je le vois à son regard. Il me tend son parapluie avant de pousser sa lettre contre mon torse.

"-Tu vas prendre froid sans capuche ni parapluie." dit-il d'une fois presque tendre.

"-mais, et ta lettre ?" demandais-je sans rien comprendre.

Il pencha la tête avant de me tapoter le dessus de la tête.

"-garde là s'il te plaît ça me ferait très plaisir, je ne veux pas la garder et je suppose que tu ne lis pas je japonnais, j'ai envie qu'elle disparaisse quelque par où je ne la reverrais pas cette lettre. " ria t-il doucement

il a dû remarquer mon accent. Sans un mot, il se tourna vers la brume et à nouveau s'évanoui dans l'humidité de cette après midi. Mais il s'était trompé sur une chose, je sais lire...

Recroqueviller dans les draps sombre de mon lit, je manipule avec douceur la lettre encore humide, éclairé par la lumière blafarde de la petite lampe de bureau posé sur ma table de chevet encombré, j'observe les inscriptions qui ont bavé sous la pluie sur le dessus de la lettre. Le bruit de la pluie contre mes volets roulants et du vent qui s'infiltre dans la pièce par la fenêtre entre ouverte anime ma chambre... Je lève la tête, laissant mon regard se perdre sur le sol jonché d'objets de ma chambre, pas un bruit, c'est étonnent, d'habitude, ma mère regarde la télé dans la pièce d'à côtés jusque tard dans la nuit... Je déchire minutieusement l'ouverture de l'enveloppe, prête à en découvrir le contenu...

À suivre...



Anger issues- sanzu Haruchiyo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant