layer 22- hurt us more and more, no matter what.

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L'enfance, je ne m'en rappelle plus. C'est comme si je n'étais jamais née, comme si je n'avais jamais vécu. Je n'ai aucun souvenirs de notre père, des amants abusifs de ma mère, de ma sœur, de la petite école. Rien. Simplement une sensation de déjà vue.

Mikey avait quitté la pièce en une phrase "Je vais me laver

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Mikey avait quitté la pièce en une phrase "Je vais me laver." Le grand-père est assis en face de moi à présent, un léger sourire collé au visage. Il me regarde manger avec appétit ce qu'il a préparé.

"Il a dû t'arriver beaucoup de choses pour que tu te retrouves ici, au Japon." dit l'homme en repliant la veste de Mikey qu'il a laissé traîner derrière lui.

"Mhm... Je suis ici depuis un certain temps, mais ma mère... enfin bon rien de nouveau avec elle." je réponds en finissant ma bouchée.

Il me lance un regard complice, l'air heureux de comprendre que moi non plus, je ne porte pas ma mère dans mon cœur.

"C'est triste que tu rencontres Mikey maintenant." dit-il, attirant mon attention. "Mais j'aurais dû l'arrêter plus tôt, le jour où il a commis une terrible erreur, alors encore en primaire...", continue-t-il.

Je pose mes couverts à côté de mon assiette vide, écoutant attentivement le récit du vieil homme.

"Ils n'étaient que des gamins et dieu sait à quel point les enfant peuvent être cruel, mais lui... c'était différent."

L'atmosphère s'alourdi alors qu'il continue de parler. L'homme semble avoir besoin de le dire, j'imagine qu'il ne reçoit pas beaucoup de visite et une chose est sûre, ce n'est pas avec Mikey qu'il va discuter.

"Manjiro était très ami avec deux autres garçons de son école, avant qu'il rencontre Ken." dit-il d'un ton triste.

Ken, ce nom me dit quelque chose, mais impossible de mettre un visage sur ce prénom.

"Baji et Haruchiyo..." Dit-il.

J'écarquille les yeux en entendant le nom de Sanzu. Ils se connaissent depuis si longtemps ? Je retrouve une expression normale, impatiente d'entendre la suite de cette histoire.

"Mais un jour, Manjiro a complétement vriller... Pour un simple jeu de gosses, il a tailladé les joues de ce pauvre gosse, Haruchiyo."

Mon sang se glace, mon cœur accélère subitement et je sens mes oreilles bourdonner. Je tente de dissimuler ma respiration saccadée derrière le col de ma veste.

"Depuis, ce jour, plus rien n'est comme avant." dit tristement le vieil homme. "Manjiro, Haruchiyo sont les derniers que j'aie connus aussi jeune à être en vie."

Une larme se fraye un passage sur ma joue, je l'écrase contre ma manche sous le regard du vieillard. Il saisit mon assiette et mon verre, marchant jusqu'à l'évier.

"Mais ça me fait plaisir qu'il t'ait ramené ici, c'est la première fois depuis bien longtemps que Manjiro ramène quelqu'un. Après tout... C'est ton frère Ary."

Le bruit de la porte coulissante de la salle de la cuisine m'alerte, je me retourne et croise le regard de Mikey. J'aimerais le frapper, l'étrangler, le tuer pour ce qu'il a fait a Sanzu. La descente aux enfers de celui que j'aime, c'est sa faute.

Mais Mikey est ma seule famille. Manjiro plante son regard dans le mien, ses cheveux encore trempé retombant sur ses épaules nues. Il me fait signe de le suivre. Je me lève péniblement, remerciant du fond du cœur le vielle homme, qui m'adresse ce qui sera le premier sourire sincère de ma vie.

Je suis Mikey dans le couloir, puis dehors et enfin dans la dépendance de la cour. Il ouvre la porte et allume les lumières, un vrai petit appartement, a l'image de Mikey. Sur l'un des murs, j'observe des photos de lui et plein d'autre jeune en uniforme de gang.

Il semble si heureux sur ces photos. Manjiro referme la porte, coupant l'air froid qui se frayait un passage jusqu'à mes chevilles.

"Si tu veux te laver, y a une douche juste ici." dit-il en pointant du doigt une porte au fond de la pièce.

"Je dors sur le canapé, t'aura qu'à prendre mon lit." continue-t-il.

Son regard, il est affreusement triste, pour une fois, il n'est pas juste sombre et insondable, non, il est juste triste. Sans réfléchir, je m'avance vers lui, et le prends dans mes bras. Mikey, mon frère, toi que je devrais haïr au plus profond de mon être, je t'aime.

Il reste figé tandis que je le serre dans mes bras, la tête contre son torse.

"Mikey. Tu es mon grand frère."

À suivre ...

Anger issues- sanzu Haruchiyo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant