layers 24- smell of gasoline

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Cette sensation atroce de frustration, j'aimerais apprendre à l'aimer... Cette remontée de colère restée coincée en travers de la gorge, cette excitation malsaine qui brouille mes pensées, cette haine du vivant, j'aimerais apprendre à la trouvée belle... J'ai abandonné l'idée de ne plus la rencontrer, je veux simplement qu'elle soit pure pour que plus jamais, je ne me sente salit par ce sentiment.

Le vent balaye mes cheveux sombres le long de ma nuque, assise sur mes chevilles, les bras autour de mes genoux et la tête posé sur le dos de mes mains, j'attends

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Le vent balaye mes cheveux sombres le long de ma nuque, assise sur mes chevilles, les bras autour de mes genoux et la tête posé sur le dos de mes mains, j'attends. Je ne sais pas quoi, peut-être qu'il arrive peut-être le déluge ou l'orage.

Cette brise froide retrace le chemin de mes larmes sur mes joues, la couleur orangé de la lumière qui m'éclaire faiblit de plus en plus, ou peut être est-ce juste moi qui ne parviens plus à la capter.

Le bruit et l'odeur de la pluie virevolte autour de moi, tel deux nuées de couleur qui s'emmêlent, se démêlent et s'enlace à nouveau. Je sens ce sentiment impur se balader en moi, pourtant tout allait bien ?

Non, rien n'a jamais fonctionné en réalité, Mikey a tué celui que j'aime, et celui sans qui je ne peux pas vivre semble avoir perdu ce qui faisait de lui un être vivant. Pourquoi ? J'échangerais volontiers tout ce que j'ai contre des réponses, mais je n'ai rien, rien du tout.

Alors Sanzu, prends ce que tu veux de moi, je ne sais comment te le dire autrement. Jamais je ne trouverais le moment la force de te dire que je vis pour toi et que mourir pour toi n'est même plus une option à mes yeux.

Le son des cigales accompagne mes pensées désordonnées... Le blanc total, puis à nouveau le chaos, mes songes sont loin d'être les plus agréables. Je comprends les gens qui s'abandonnent à leurs démons, j'aimerais le faire aussi, mais mon esprit se force à garder la tête en dehors de l'océan noir et profond qui s'étend autour de moi.

J'aimerais m'y noyer, j'aimerais toucher le fond de cet océan, me laisser porter par ses remous, j'aimerais laisser cette eau sombre et noirâtre s'infiltrer dans mes voies respiratoires, je veux sentir tout mon corps suffoquer.

J'ai besoin d'avoir mal, la douleur de mon corps fait taire celle de mes pensées.

La porte s'ouvre dans un léger grincement, j'aimerais me retourner, me relever ou au moins sécher mes larmes, mais finalement, je reste là, sans bouger, sans même tourner la tête. Je sens Mikey s'assoir à côté de moi, il ne dit rien non plus.

Il est affreusement, finit son âme d'enfant, ses pensées, ses souvenirs, sa vie, tout a disparu sous une couche de venin qui embaume son existence. Il est un peu comme moi finalement, perdu dans un monde fictif, réel uniquement à travers les yeux de gens qu'il massacre...

"Souvent, je me dis que les étoiles sont notre reflet..." commence-t-il.

Je relève la tête, il est assis à côté de moi, les jambes écartées et les mains posées sur ses genoux. Son regard tente de discerné ces astres lumineux dont il me parle à travers les nuages de pluie qui envahissent le ciel.

"Elles sont mortes, tout simplement morte et pourtant, elles sont si belles, si brillante... Elle parcourt l'infini de l'univers comme des fantômes, des fantômes inatteignables qui dérivent dans le vide spatial à la recherche de la fin de leurs mondes." dit-il doucement...

"Elles dérivent seule, animé par le silence et le froid de l'univers, et quand l'une d'entre elles se retrouve face à un obstacle, elle ne peut rien faire, seulement le voir venir et anticiper la chute..."

Une brise fraîche fait virevolter ses cheveux blonds et les dégage de son regard.

"Dans leurs chutes, elles n'ont pas de nom, pas d'importance, pas de réelles significations ni d'objectifs... Elles acceptent simplement leur sort tels les astres morts qu'elles sont... Un peu comme nous." finit-il.

Un frisson parcours mon corps, si je devais arrêter le temps ce serais sûrement là... La beauté de ses mots, la précision de son regard, le vent, la pluie, le froid... Je veux graver tous les détails de ces instants. Je ne veux pas oublier un mot de ce qu'il m'a dit, pas un élément de ce tableau magnifique.

Manjiro se relève silencieusement sous mon regard troublé, il entre, ouvre la porte et après un court instant d'hésitation, il me tend la main. Un moment précis flash dans mon esprit, le jour de mon anniversaire sur le toit, Sanzu m'avait tendu les mains de la même façon, plongeant ce même regard dans le mien.

J'attrape sa main froide et pâle avant de me relever, rentrant au chaud, dans ses appartements. La chaleur d'un foyer ? Je n'ai jamais connu ça, pourtant, ici et maintenant, je pourrais jurer que je me sens parfaitement à ma place...

Je me dirige vers le lit me couchant en boule sous la couette, cette odeur embaume ses draps, celle de mon frère. Celle du frère que je n'ai jamais vraiment eu. Mes paupières se ferment toutes seules, la chaleur d'un lit douillet réchauffe mon corps.

La douceur du sommeil me rattrape, jamais le pays des rêves ne m'avait semblé si doux.

À suivre...

Désolé d'avance la suite fait mal....

Anger issues- sanzu Haruchiyo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant