Layer 48- taste of reality

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Ma main dans la sienne, j'observe son regard encore flou, plus aucune douleur dans mon torse, plus de sang sur le sien, nous sommes simplement là, debout l'un en face de l'autre, sous cette habituelle pluie. Mon souffle tremblant se mêle au sien, il n'avait pas menti, cette histoire complètement folle était donc vrai ? Je serre sa main dans la mienne, les yeux écarquillés, m'assurant qu'il est bien là, que tout cela n'est pas une projection de rêve dans la mort. Tout cela semble si réel pour un rêve.

« Je te l'avais dit Ary

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« Je te l'avais dit Ary... » souffle y-il, un léger sourire aux lèvres.

Mon souffle se coupe, je le prends dans mes bras, posant ma tête contre son torse, mes larmes dévale mes joues, il est là, juste là, tout va bien. Tant pis si cela n'est qu'un rêve, je me sens bien. Je sens sa main contre mon dos, son regard se perd dans le ciel nuageux. J'inspire violemment, me redressant soudainement. Je cherche frénétiquement mon téléphone dans ma poche, 22 février 2006 19 heure. Mon regard se plante sans celui de Sanzu encore brumeux.

« Mon frère... » je glisse dans un souffle saccadé.

Sanzu prend une grande inspiration, l'air de réfléchir, ses doigts serrent les miens, je passe une main dans mes cheveux, remarquant leurs couleurs noirs et ma petite taille, nous sommes en 2006, comment est-ce possible, je n'en ai pas la moindre idée, mais cela doit marcher, cela doit fonctionner. Je dévisage Sanzu observant ses cheveux blanc coiffer sur le côté, lui aussi à retrouver son apparence d'avant, il est beau, si beau... ses pupilles claire et indescriptible se posent sur les miennes, l'air sérieux.

« Ary. On peut encore tout changer. Mais il faut faire vite. » finit-il par dire, serrant mes mains dans les siennes.

Je le regarde l'air perdu.

« Ton frère est encore vivant, mais il se ferra abattre dans quelques heures si on ne fait rien. » m'explique-t-il s'avançant encore un peu vers moi.

Je reste silencieuse, la bouche entre ouverte, les yeux écarquillés, que vient t-il de se passer. Je viens d'échapper à la mort, de me retrouver à l'année de mon arrivée au Japon et à la date de mort de mon frère, pourtant mon cœur s'emballe, mon esprit s'égare.  La seule chose que je peux discerner dans mes pensées bruyantes est, « je ne suis qu'à quelque kilomètres de mon frère et à quelques centimètres de Sanzu... »

Haruchiyo réfléchit quelques secondes, il fouille dans ses poches avant de victorieusement en sortie les clés de ce que je devine être une moto. Il me tire vers l'immeuble derrière nous, je le suis, silencieuse, perdue dans les pensées qui s'entrent, mêlent, formant un nœud d'idées embrouillés. Il tape le code du bâtiment me guidant jusqu'à un garage encombré dans lequel trône une moto rose.

Dans ce genre de moment où les lois de la raison ne valent plus rien, nous développons une capacité d'adaptation or normes. Je monte à l'arrière de la moto, complètement sonné, il démarre le moteur devant la porte de garage qui s'ouvre doucement. Je passe mes bras autour de sa taille, laissant mes cheveux flotter dans l'air. Fléchit sur sa moto, Sanzu roule à toute vitesse sur les petites routes qui chemine dans le quartier qui n'a pas tellement changé.

Mon esprit embrouillé me joue des tours, je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il se passe, mais tout ce que je sais, c'est que mon frère est vivant. Et pour cet amputé fraternel, je donnerais tout, et tant pis si je dois suivre un voyageur temporel ahurit. Mes cheveux s'emmêlent dans l'air froid de cette journée de février, je pense à ma vie à l'époque dans la quel, je viens sent projetée, elle était particulièrement triste, je porte une veste large noir et un pantalon trop grand d'un gris usé, mes éternelles baskets et des mitaines chauds. Je rentre le bas de mon visage dans le col de ma veste de sport. 

Le bruit du moteur couvre celui du trafic tokyoïte. Je serre Sanzu comme pour m'assurer qu'il ne s'évapore pas, que tout ça ne soit pas les rêves de mon somme éternel. Les jambes fléchies à l'arrière de la moto, je sens le froid sur mes jambes, ce rêve semble si vrai, mais c'est impossible, absolument impossible. Le moteur s'arrête, je relève la tête. Nous sommes sur la baie du port de Yokohama, entre les cargos, je descends de la moto, attendant Sanzu qui enlève son casque. Je fronce les sourcils en entendant des cris d'hommes au loin.

« On doit faire vite Ary. » murmure Sanzu en prenant ma main, le tirant en direction des cris de foule.

Entre les cargos se dessine une foule d'homme en uniforme rouge. Je cours derrière Sanzu, mes jambes refroidissent par le vent froid de février le font souffrir. Nous arrivons dans la masse de gens, Sanzu se faufile entre les hommes, tous concentrés sur un point que je n'arrive pas encore à discerner, perdu dans la masse de gens. Soudain, mon cœur rate un battement, mon souffle se coupe, mon regard se pose sur le centre de l'attention.

« Izana... »je souffle dans une respiration fébrile.

Il est là, juste là, il me tourne le dos, hurlant à plein poumon sur ce que je devine être Mikey.

Je m'effondre sur mes genoux, impuissante. Sanzu se retourne vers moi, glissant un « c'est pas le moment Ary ! » en essayant de me relever. Je reste au sol, les yeux brouillés par mes larmes chaudes, mon frère...

Un homme de petit, au visage sérieux, orné de lunette, s'avance vers Izana. Il pointe une arme à feu sur Kakucho que je reconnais grave à la cicatrice qui traverse son crâne, c'est là, c'est maintenant, Izana vas se sacrifier pour kakucho. Je regarde désespérément Sanzu qui fronce les sourcils. Le son d'un coup de feu me fait sursauter, je regarde l'air apeuré Izana qui est toujours debout derrière kakucho. La balle à frapper l'épaule de kakucho, l'homme aux lunettes peste contre l'arme avant de la pointer une seconde fois sur l'homme à la cicatrice.

Je me relève brusquement, Sanzu et moi échangeons le même regard, nous nous sommes compris. Haruchiyo s'élance vers l'homme aux lunettes tendis que, je cours vers Izana. Je heurte le torse d'Izana à l'instant au trois coups de feu se font entendre, l'homme aux lunettes s'écrase au sol sous le poids de Sanzu. Je tombe à la renverse, surplombant Izana.

Mon regard se plante dans le sien, ses pupilles bleutés se plante dans les miennes, sa bouche s'entre ouvre, mais rien n'en sort. Plusieurs secondes s'écoulent, les larmes dévalent mes joues, mais je reste silencieuse, incapable de prononcer le moindre mot.

Sa main remonte doucement à mon visage, toujours à califourchon sur son torse. Je saisis ses doigts froids entre les miens silencieusement. La haine dans son regard se dissipe, plus rien n'a d'importance, autour de nous tout disparaît, il n'y a plu que son regard. Il le tire vers lui soudainement, je tombe dans ses bras, allongé sur lui, son étreinte réveille en moi une chaleur qui m'est encore inconnue.

Mon frère... Je sais maintenant que je ne rêve pas, car jamais mon esprit noirâtre ne saurait imaginer un telle douceur...

À suivre...

Anger issues- sanzu Haruchiyo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant