J'ai un frère, voilà de quoi perturber ma matière grise pendent quelques mois. Un frère de sang, un frère qui est un frère. Une famille ? Peu importe s'il me déteste, nous sommes les deux derniers. Nous sommes le peu qu'il nous reste..."Mademoiselle ! Hé ?", articule une voix rauque.
J'ouvre péniblement les yeux, le moteur encore tournant de la voiture anime le silence du véhicule. Nous y sommes. La lumière du couché de soleil illumine le port plongé dans une obscurité presque menaçante.
Le chauffeur tend sa main vers moi, me demandant 4 500 yens. Je tends mon argent en attendent qu'il me rende ma monnaie.
"Je garde la monnaie pour le risque. Normalement, moi, je ne mets pas un pied ici...", râle le chauffeur.
Aucune importance. Je pose ma main sur la poignée argentée et froide. Je sors de la voiture qui ne tarde pas à s'en allé. Une légère bruine humidifie ma peau. Les derniers rayons de soleils qui passent encore entre les nuages donnent un teint orangé à ma peau pâle.
J'avance sur le sol humide, faisant retentir le bruit de mes pas dans le silence glacial de la zone désaffecté. Mes doigts froids logés dans le creux de mes poches et le bas du visage emmitouflé dans le col de ma veste.
Je grimpe péniblement au-dessus d'un vieux centenaire rouillé et observe plus attentivement l'endroit que j'arpente. Debout au-dessus d'une pille de cargo, les cheveux flottant au vent faisant rougir le bout de mon nez.
Des rails encore visiblement utilisables jonchent le sol. Je lève la tête pour remarquer la présence d'un vieux train de transport de cargaison au fond du chemin de fer. Des bouts de métal recouvrent le sol.
Je m'assois sur l'un de centenaire ad doser contre le cargo derrière moi. En boule, je finis par fermer les yeux, bercer par le silence de cet endroit pourtant si près de l'effervescence de Tokyo. Le vent souffle légèrement sur mon visage.
Le bruit d'une moto vient perturber le silence de ce lieu. Je relève la tête avant de discerner une chevelure blonde au bout des rails. Je reste figé quelques secondes, observant Manjiro parcourir du regard les lignes du décor.
Il pose son casque sur sa moto et avance vers le bord du port. Il ne semble pas m'avoir remarqué, Manjiro marque une pose, au bord de l'eau, le regard planter vers le soleil couchant. Il finit par s'assoir au bord du port.
Je me décide à bouger, je me redresse sur mes deux jambes péniblement avant de descendre de la pile de centenaire. Le bruit de mes pas sur le métal est pour sûr parvenu aux oreilles de Mikey, pourtant, aucune réaction.
J'atteins le sol et m'avance vers lui, ses cheveux pour une fois lâches flottent dans l'air humide de cette soirée. Je m'assois à côté de lui, fixant l'horizon à ses côtés. Je suis là mon frère, juste à côté de toi.
"Tu es là depuis longtemps ?..." demande Manjiro sans pour autant me regarder.
"Non, dix minutes, pas plus." Je réponds sans lâcher l'horizon du regard.
Le bruit de l'eau se heurtant contre le béton du port résonne jusqu'à mes oreilles. J'aimerais lui dire que je veux apprendre à faire de lui un vrai frère, mais rien ne sort de ma bouche.
"Où est-ce que tu vis Ary ?" demande-t-il calmement.
"Maintenant ? Je ne sais pas... En fait, je comptais dormir dans la cage d'escalier de mon ancien immeuble ce soit." Ma voix se perd dans cette odeur si particulière qui envahit l'air après une averse.
"Tu ne vis pas chez lui ?"
"Sanzu ? Ben... Tu sais, je suis sûrement qu'une distraction de plus dont il s'est lassé à ses yeux alors..." Je réponds d'un ton presque ironique.
"Je ne pense pas. C'est ça qui est bizarre avec toi." Commence-t-il.
"Sanzu n'a jamais voulu de personne dans sa vie, c'est un chien solitaire qui ne répond qu'à un seul maître." Il marque une pose. "Alors, j'ai du mal à comprendre pourquoi il te garde auprès de lui comme ça."
"Il m'a déjà jeté, tu le vois bien." Je lui réponds d'un ton nostalgique.
"Sanzu ne laisse rien derrière lui. Si tu es toujours vivante, c'est qu'il va revenir." Dit Manjiro.
Bizarrement ses paroles me rassurent, elles ne devraient pourtant pas, mais peu importe s'il finit par me tuer, je préfère que ce soit de sa main plutôt que de la mienne...
"Rejoint le Kanto." Dit-il soudainement.
Rejoindre le Kanto ? À vrai dire, ça ne me fait ni chaud ni froid. Mais je veux faire de Mikey un vrai frère à mes yeux, et je ne veux plus jamais avoir à quitter Sanzu des yeux ne serais-ce un instant. Après tout... Ce n'est pas comme si rejoindre un gang allait gâcher quelconques projets d'avenirs, je n'en ai aucun, même envisagé demain est impossible.
"D'accord."
Son regard se pose sur moi, il semble étonner, ne pas avoir dû insister. Nos iris se croisent puis se noient l'une dans l'autre. Son regard et le même que je croise dans la glace,
Pas de doute Manjiro, tu es mon frère.
À suivre...
la suite me fait chialer voilà comme ça au moins c'est claire pour tout le monde.
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Anger issues- sanzu Haruchiyo
Fanfictionᴀɴɢᴇʀ ɪssᴜᴇs sᴀɴᴢᴜ x ᴏᴄ •Tiraillé par sa rage, Ary finit par se jeter toute entière dans l'enfer que représente Sanzu. •Mais, la porte qui retiens cette rage s'avère être bien trop fragile, et bien trop t...