layer 44 before the final assault

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Une main sur la poignée de la porte, le regard posé sur Sanzu, assis de dos, l'air de sangloter, la tête entre ses mains, j'hésite. J'hésite à courir vers lui, à le prendre dans mes bras, à l'embrasser, lui dire que tout vas bien, mais c'est trop tard, il n'y a plus de retour en arrière possible. J'ouvre la porte ouvrant mon parapluie noir face aux trombes d'eau qui tombe du ciel sombre et nuageux.

Le bruit de mes pas résonne entre les murs gris de l'impasse, le visage dans le col de ma veste, je sens une boule se former entre mes viscères, c'est douloureux, douloureux de devoir partir en le laissant derrière moi

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Le bruit de mes pas résonne entre les murs gris de l'impasse, le visage dans le col de ma veste, je sens une boule se former entre mes viscères, c'est douloureux, douloureux de devoir partir en le laissant derrière moi. Lui qui a construit cet avenir pour nous deux, et moi qui ai anéanti les rêves qu'il avait concrétisés.

J'avance silencieusement, sillonnant les ruelles étroites, mon casque sous le bras, grisé par l'atmosphère froide et lointaine qui s'empare de moi. Je dois continuer, avancer dans le plan, sans sauter d'étapes, sans reculer. Je dégaine mon téléphone, saisissant le numéro de Wakasa, un cadre du Wukon. La sonnerie de son portable doit probablement se perdre dans ses poches, toujours pleine d'objets improbables.

"Ouais..." Souffle sa voie endormit dans le micro.

"Rassemble les troupes de la troisième ligne, le plan chaos débutera demain soir." Dit ma voix tremblante, comme étouffé par le son de la pluie battante sur mon parapluie.

"D'accord Boss " grogne-t-il à contre cur.

Ses mots me font frémir, ces frissons me rappelle pourquoi je me bats, pourquoi j'avance, imposant ma froideur et ma personnalité tranchante a l'intégralité du monde, bravant les limite que l'on impose à une femme en étant doublement plus cruel au moins que ce que peut l'être un homme.

Rien ne peut me faire reculer, des acharnées comme moi, il y en a peu, ou peut-être qu'il y en a des milliers et que je finirai dans la liste interminable de petit chef incontrôlable échappant à leur propre limites, a leurs propres règles. La différence entre ceux qui n'ont simplement pas d'honneur et moi, c'est que je n'ai ni règles ni limites, je ne suis sous les commandes de personne, je suis libre.

Je raccroche en prenant un expirant longuement, formant un nuage de buée devant mon visage. Libre ? N'est-ce dont pas un grand mot pour ce que je suis ?... Après tout, je ne fais que suivre le chemin d'Izana, guider par des chimères de puissance, je ne suis qu'une cabocharde de plus. Mes mains froides se serrent autour du manche du parapluie.

J'ai plus ou moins quartier libre jusqu'à demain soir, l'assaut aura lieu à 2 heures du matin lors de la réunion des exécutifs du Bonten dont j'ai été informer par Wakasa, principal espion infiltré, nous pénétrerons d'abords discrètement le bâtiment jusqu'au final, l'attaque des exécutifs et surtout, du Boss, Mikey

Mikey, celui qui m'a fait croire à une famille. Il paiera. Il reste un détail, Sanzu. Lui aussi sera là, probablement assis au côté de Mikey comme d'habitude, à faire tournoyer un stylo entre ses doigts d'un air désintéressé, ou peut-être se montrerait-il plus investit en vue de la dégringolade du Bonten. Mais peu importe, la machine est lancée maintenant

Ce soir, j'ai prévu d'aller  passer la soirée dans l'ancien appartement de Sanzu, je sais qu'il avait continué de faire payer le loyer et les facture au cas où. J'ai toujours la clé, je sais où c'est, et j'ai ma moto.

Je saisis la clé du cadenas qui bloque la roue avant et met le contacte, je repris mon parapluie, le plaçant au fond de mon sac à dos. J'enfile le casque noir et rouge sur ma tête avant de faire face au torrent de pluie qui trempe les routes.

Doublant les voitures, m'évadant dans la vitesse et le vrombissement du moteur. Le comportement presque sauvage de la moto me fait frémir, je joue avec les limites comme d'habitude, je cherche le bout du bout, comme d'habitude, les genoux fléchit, la tête rentrée entre mes épaules, le regard planté vers la ligne d'horizon, slalomant dangereusement entre les voitures, je me laisse porter par la dangerosité de ma conduite.

Plus rien n'a vraiment d'importance, j'aimerais lâcher le guidon, me laisser écraser, me laisser disparaître. Je n'ai plus le temps de me dire tout ça, je n'ai plus le temps d'aller mal, et puis de toute façon, je suis là, devant cet immeuble, sous une pluie battante, un peu comme cette matinée-là, celle où, j'avais couru derrière une voiture jusqu'à perdre mon souffle cherchant désespérément son regard dans le rétro viseur. Je me sens étonnement proche de cette matinée ces derniers temps sauf que cette fois si c'est lui qui court derrière la voiture.

Je m'avance vers l'immeuble ne prenant pas la peine de me presser, de toute manière, je suis déjà trempée, je retire mon casque au milieu du parking, le regard vers le ciel, la tête en arrière et les cheveux ruisselants, je me bats pour garder les yeux ouverts malgré les gouttes de pluie froides qui percute mon visage

Je finis par marcher lentement jusqu'à la porte de l'immeuble dont je me souviens du code, j'entre dans le hall, le regard vide, les pensées silencieuses. J'entre dans ce fameux ascenseur, tapant sur  le bouton de l'étage. Les portes s'ouvrent sur le même couloir qu'il y a 5 ans lorsque je l'ai quitté pour vivre avec mon abruti d'ex.

J'avance sur le sol froid avant de porter la clé à la serrure de la porte, la serrure n'a effectivement pas changer ce qui veut dire qu'il est resté vide depuis tout ce temps. J'entre. La même odeur imprègne encore ces murs, je me sens frisonne, de froid ou peut être d'autres choses. Je referme la porte derrière moi sentant une vague de chaleur, le chauffage à continuer de tourner, les factures d'électricité sont toujours payés

Je m'avance jusqu'au canapé poussiéreux, je me laisse tomber, fatiguée de vivre Et les paupières closes, toutes les nuits, j'aperçois leurs visages. Le trou béant de ma poitrine saigne un peu plus chaque seconde que je passe sans lui. La douleur de cette solitude est pure et belle, mais je ne veux pas d'elle, je ne veux plus avoir à être seule et triste, alors je m'occuperais l'esprit, je me bâterai, je trouverai des problèmes à résoudre, je flirterai avec la mort, j'effleurerai les limites humaine du bout de mes doigts, car après tout, je ne vis que pour attendre de mourir.

                                                                     À suivre...

Anger issues- sanzu Haruchiyo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant