La période "M"(fin): Daphnée

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Le 31 mai 1997, j'allai avec Alain à une représentation théâtrale. C'était une pièce de théâtre que jouait la classe de ma mère avec celle de 5e primaire. Là-bas, une vision chamboula mon esprit. Une fille d'une rarissime beauté. Elle était belle à en tomber par terre. Elle s'appelait Daphnée, avait 14 ans et était dans la classe de ma mère. Cette fille, que j'avais vue deux fois auparavant (la fameuse jeune fille que j'avais vu à la rentrée, mais trop défoncé pour bien la remarquer), était amoureuse de moi, mais jusqu'à ce moment-là, je n'avais eu aucun sentiment amoureux pour elle. Pourtant, je le savais bien ce qu'elle ressentait. Elle en parlait à ma mère, disant que plus tard elle serait sa belle-maman ! J'avais commencé à la connaître par maman qui me racontait ses journées à l'école, mais sans vraiment m'y intéresser. De plus, j'aidais de temps à autre ma mère à corriger les devoirs de ses élèves. Elle avait rendu une feuille blanche, et c'était moi qui avais vu cela. Ma mère me raconta qu'elle avait été super gênée. À cette représentation, je commençai à ressentir des choses. Mais je ne voulais pas y croire. En plus, on avait trois ans de différence d'âge, c'était beaucoup pour moi.

Il fallait cependant que je mette toutes ces pensées de côté. Les examens allaient arriver. Avec mon année chaotique, il fallait bosser dur. J'eus trois échecs, mais les profs décidèrent de me laisser passer, à une seule condition. Je devais arrêter le latin, mon option principale. Pour les deux autres, j'avais des travaux de vacances. Si je les ratais, et que je ratais ces branches je doublerais directement sans aucune seconde chance. Avec cette année difficile, je ne m'en sortais pas trop mal.

Presqu'un mois plus tard après cette pièce, le dimanche 22 juin, je revis Daphnée. Avec le succès de la première représentation, l'école décida d'en reprogrammer une, et j'y allai. Elle était encore plus belle que la fois précédente. Le mardi 24, étant en vacances, je retournai à l'école de ma mère juste pour la revoir. Ce jour-là, elle me demanda si je voulais sortir avec elle, mais je lui répondis que je lui écrirais pour lui donner ma réponse. J'aurais pu lui dire oui tout de suite, mais le bruit aurait pu se répandre jusque chez ma mère. En effet, celle-ci était contre que je sorte, ou que je fréquente un (ou une) de ses élèves. Ce qui fait que je dus cacher mon amour, que je dus encore mentir, alors que cela me fatigue et m'exaspère.

Le lendemain, je lui écrivis une lettre, pour lui avouer mon amour. Elle me téléphona le lendemain et on s'arrangea pour se voir le mardi suivant, le premier juillet. Je dus vraiment faire des combines pour éviter tout soupçon, téléphoner à des copains pour faire croire que j'étais invité, mais mon père me dit directement : « Tu n'as pas intérêt à aller chez Daphnée, sinon ça ira mal ! » J'y allai quand-même, et pour la première fois depuis deux ans, je goûtai réellement au bonheur.

J'ai réussi, je suis sorti du tunnel du désespoir. Maintenant, il va falloir que je réapprenne la vie, que je réapprenne tout ce que la drogue m'a enlevé. Mais je n'ai plus peur parce que Daphnée est là pour m'aider, ainsi que Damien, Alex, et Gilles. Je me rends vraiment compte maintenant que j'ai des vrais amis, sur lesquels je peux compter à n'importe quel moment. Maintenant, le bonheur a vaincu le désespoir, je n'ai plus peur et je peux croquer la vie à pleines dents. Avec un lourd combat, j'ai réussi à atteindre la lueur.

Achevé à Clervaux, le 9 juillet 1997 (avec des légères modifications en 2015)

Salut, moi c'est Greg [édité chez Atramenta]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant