Malgré les médicaments, j'allais de plus en plus mal. Debruin changea mes médicaments. Il me donna des antidépresseurs et des somnifères à la place du Melleril. Mais à chaque consultation, Il les augmentait. Le soir, j'étais tellement angoissé que je n'en arrivais pas à dormir, et ce malgré les médocs. J'avais comme une boule de nerfs dans l'estomac. Des fois, c'était tellement fort que j'en arrivais à avoir de fortes difficultés pour respirer. Je me laissais aller complètement. Je ne foutais plus rien, je n'arrêtais pas de brosser les cours. Quand j'étais en classe, je n'arrivais pas à me concentrer. C'était la même chose en dehors de celle-ci, je ne savais pas écrire, je ne savais pas lire, je ne pouvais pas décrypter une tablature et lorsque je jouais à la guitare, je faisais plein de fautes. Isabelle me faisait plein de reproches. Elle disait que ça n'allait plus, que je devais me ressaisir, mordre sur ma chique. Moi, je voulais bien, mais je n'y arrivais pas. Je n'arrivais à rien du tout. J'étais mal, je buvais tous les jours. Pas grand chose, car avec cinq chopes j'étais dans un solide état à cause des doses de médicaments dans le sang. L'avantage, grâce à cela, c'est que je gaspillais beaucoup moins d'argent.
Le mardi 3 février, je n'étais pas très bien. Comme d' habitude je dois dire. Mais là, c'était différent. Isabelle me nia aux cours, elle ne me parlait plus. Elle s'assit à côté d'autres personnes, et moi j'étais tout seul, comme de coutume. J'étais assis sur ma chaise, plié en deux sur mon ventre tellement l'angoisse était forte. Je passais aussi mes nerfs sur mes bics et crayons. Finalement la fin du cours sonna. J'étais soulagé, j'avais fini ma journée. En effet, le mardi je n'ai pas cours l'après-midi. J'attendis ma dulcinée et on s'installa à notre endroit habituel dans la Galerie des Carmes (si on enlève le r de carmes et qu'on met un accent sur le e, ça donne camé. Il faut dire qu'il y avait beaucoup de trafics de drogue dans celle-ci). On parle un peu, Isabelle me fait encore des reproches, moi j'encaisse, je promets encore une fois d'essayer de me ressaisir. Toute la matinée, elle me tirait la gueule. Quand elle était avec quelqu'un d'autre, elle se marrait comme une folle. C'était la même chose dans les Galeries. Elle évitait d'aller dans mes bras, évitait même mes bisous... Pour finir, mademoiselle m'annonça qu'il y avait de fortes chances pour qu'elle soit enceinte de moi ! Elle me dit aussi que sa mère le sachant, ne voulait plus que je lui téléphone, que je fréquente sa fille. Bon, ça m'a foutu un coup ! J'étais sûr que j'allais la perdre, la façon dont elle m'évitait, la façon dont elle se comportait avec moi, différente des autres, me poussait à le croire. Moi, en plus, son histoire de bébé, comme un gros naïf, j'avais tout gobé !
Ma mère voyait bien que j'étais beaucoup plus tourmenté que d' habitude, je voulais lui dire mais je n'osais pas. Je ne savais pas comment elle le prendrait, et j'avais peur de sa réaction. Finalement, j'ai téléphoné à mon père, je lui annonçai la nouvelle. Le soir, il m'emmena chez lui, chez sa compagne. Je compris donc qu'il me mentait ainsi qu'à ma mère et mes sœurs, vu qu'il disait qu'il habitait chez ma grande mère. Au moment même, je m'en foutais. J'avais d'autres chats à fouetter. Il me dit que quoiqu' il arriverait, j'étais désormais dans le monde des adultes. Ils me dirent, lui et sa compagne, que ce qui m' arrivait était une bonne chose, que c' était merveilleux, qu' il fallait que je me retrouve avec Isa pendant un week-end, pour prendre la décision de garder le bébé ou non. Isabelle, elle, voulait se faire avorter. Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est que j'étais prêt à prendre mes responsabilités et à aller jusqu' au bout. Elle pensait sûrement que cette histoire me fasse peur et que je la quitte, parce que j'appris plus tard que ce n'était que des bobards.
Le lendemain, je me suis décidé à changer. Je brossai mes dernières heures de cours et j'ai été me planter dans la nature, sur les hauteurs de Wavre. C'est un endroit que j'aime beaucoup : J'y allais souvent avec Caroline quand nous étions ensemble. J'y retournais assez souvent, quand je n'étais pas bien, pour avoir le calme et pour pouvoir réfléchir. Là, je me suis senti prêt à tout assumer et à même garder le bébé. Ma mère voulait même bien l'adopter. Le soir même, j'étais chez le médecin, car j'étais quand même toujours mal. IL me fit certificat et consort. Depuis lors, je n'ai plus réellement été à l'école. Le soir, malgré la soi-disant interdiction de sa mère, qui, en passant n'était que bidon, je téléphonai à la femme du diable. On se donna rendez-vous le vendredi matin pour discuter, mettre les choses au point.
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Salut, moi c'est Greg [édité chez Atramenta]
Não FicçãoEst-ce que cette histoire vaut la peine d'être racontée ? Honnêtement, je n'en sais rien. Pendant des années, je pensais que ce que j'avais traversé faisait de moi quelqu'un d'extraordinaire, d'avoir une histoire hors du commun et qu'il fallait que...