Mon super retour à l'école fut un véritable échec. Je n' y suis resté que deux jours. Je pensais que ça allait aller. Mais non. Déjà, rien que les cours cela n'allait pas. En plus, la plupart des élèves m'avaient comme oublié. C'est comme si j'avais cessé d'exister. Lorsque je revis Alex, lui fit comme si rien ne s'était passé. Il essaya de me parler, je le regardai droit dans les yeux et m'en allai. Par la suite, il n'osa plus m'adresser la parole. Comme s'il avait compris que je ne voulais plus rien savoir à propos de lui, qu'il avait compris qu'il m'avait trop fait mal. Je me retrouvai à nouveau tout seul, sauf au temps de midi, où j'étais avec Géraldine, Michel et la bande mais la plupart de ceux-là m' ignoraient. Tout comme Isabelle. Elle me disait à peine bonjour. Mais ça, ce n'était pas grave. Mais cela me faisait encore réfléchir à son sujet, mais dans le mauvais sens. Plus je réfléchissais, plus je me disais qu'elle n'en valait pas la peine. Surtout qu'elle était retournée avec son copain pendant que j'étais à l'hôpital, et elle voulait me le cacher à tout prix. J'ignore quelle en était la raison, mais je m'en foutais.
Le mercredi, après la deuxième heure de cours, je me sauvai de l'école. Je n'en pouvais plus. Je me sentais trop mal. J'avais rendez-vous à la gare du Midi à deux heures et demie avec Aurélia, qui pouvait sortir de son internat le mercredi après-midi. On alla voir Nico à l'hôpital. On y alla d' ailleurs presque tous les mercredis d'ailleurs. Ça marchait bien entre elle et moi. C'était vraiment chouette. C'est ce qui me motivait à me battre pour m'en sortir. Je me battais pour elle, pour que ça marche encore mieux entre nous. Je l'aimais beaucoup. Mais, pendant une période d'une à deux semaines, j'hésitais sur mes sentiments. J'en ressentais encore quelques-uns pour Daphnée. Celle-ci le savait. Pour finir, je me disais que je devais être content de ce que j'avais, et je restai avec Aurélia. Je n'ai pas regretté mon choix. Je coupai les ponts avec Daphnée et elle resta pendant quelques mois sans de mes nouvelles. J'étais bien avec Aurélia. Cette relation me faisait beaucoup de bien, mais parfois un peu de mal. Surtout des fois au téléphone, quand elle n'était pas bien. Cela me rendait encore plus mal, je me sentais impuissant, loin d'elle, sans pouvoir l'aider. Je le cachai la plupart du temps, car je ne voulais pas qu'elle en souffre.
Enfin, lorsque je rentrais chez moi le soir de ce mercredi-là, j'eus une discussion avec mon père. Comme il voyait que ce n'allait pas trop bien, il me dit qu'on verrait avec le médecin pour un certificat et voir comment cela se passerait. Il était d' accord pour que j'abandonne mes études cette année. Je ne compris pas comment il avait pu changer d'idées comme ça. Il disait qu'il préférait mon bien-être plutôt que je me sente mal à l'école et foire tout. Que ce n'était qu'une année de perdue. Mais que la santé comptait avant tout. Le lendemain, j'allai chez mon médecin traitant. Je lui expliquai que j'avais des angoisses, et consort. Elle me fit un certificat de deux semaines et me donna un anxiolytique, un médicament appelé Xanax. Malheureusement, celui-ci ne faisait aucun effet. Il ne me soulageait pas du tout. C'est comme si je prenais un bonbon au lieu de médicaments. Quelques jours plus tard, j'allai chez mon psychiatre et lui me dit que ce n'était plus là peine de retourner à l'école pour cette année, il me dit d'arrêter le xanax puisqu'il ne m'était d'aucune utilité, afin d'éviter une dépendance à ce médicament, faisant partie de la famille des benzodiazépines. En effet, ces médicaments provoquent des dépendances très fortes. Mon psychiatre voulait aussi que je parte loin de ma famille, me mettre au vert et ne plus penser à rien. Ne plus subir de pressions et de contraintes.
L'endroit auquel je pensais directement était l'Abbaye de Clervaux. J'y connaissais certains moines, et je savais qu'ils ne me jugeraient pas. On fit les démarches. Seulement, ils ne furent pas d' accord. Ils avaient trop de travail et n'auraient pas pu être à mon écoute. Ils ne voulaient pas que j'y aille seul. Ils me donnèrent une adresse d'un centre tenu par deux dames qui s'occupaient de gens à problèmes, pour les aider à remonter la pente. On alla voir en fraude, mais cela ne me disait rien du tout. La journée, il fallait s'occuper des animaux de la ferme, et tous les travaux manuels s'y rapportant. Ce n'était franchement pas pour moi. Je n'aurais pas pu. C'était calme et tout, mais j'avais quand même besoin d'autre chose que cela. Je refis des démarches à l'Abbaye, mais ils ne préférèrent pas que je vienne. Alors je restai à la maison.

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Salut, moi c'est Greg [édité chez Atramenta]
SachbücherEst-ce que cette histoire vaut la peine d'être racontée ? Honnêtement, je n'en sais rien. Pendant des années, je pensais que ce que j'avais traversé faisait de moi quelqu'un d'extraordinaire, d'avoir une histoire hors du commun et qu'il fallait que...