Cette partie a été écrite entre 1997 et 1998.
Je croyais avoir tout dit. Je pensais avoir touché le bonheur. Eh bien, tout cela n'était que foutaises, conneries, illusions. Je n'ai vécu seulement que deux mois de ce que l'on peut appeler bonheur. À l'heure où j'écris ces lignes, je suis retourné au point de départ. Malheureusement, ces trous noirs, cette détresse, ce désespoir sont beaucoup plus forts. Comme si ceux-ci voulaient prendre une revanche, parce qu'ils avaient perdu un combat. Tous ces points noirs ont repris des forces, pour pouvoir m'achever. Cette fois-ci, mes forces ne sont pas assez puissantes pour combattre, et personne n'est là pour m'aider, car personne ne comprend. Mon corps n'est plus que souffrance. Je ne sais plus ce qui m'arrive.
8 Vacances 1997
Les deux seuls mois de ce que je pensais être le bonheur. Tout s'est à peu près bien passé, à part quelques stigmates de ma vie précédente, de mon roman noir que fut ma vie. Je partis tout d' abord pour Clervaux quelques jours, où, j'ai écrit la partie précédente de mon récit. Je pensais avoir tout dit, et je me suis trompé. Après ce séjour en abbaye, j'ai décidé de dire que je sortais avec Daphnée. Contre toute attente, mes parents ne se sont pas fâchés. Heureusement que je l'ai dit, car j'ai pu la revoir plus facilement par après. Mais jamais je n'aurais dû commencer à sortir avec elle. C'est en partie cela qui a provoqué ce que je pourrais appeler un « grand cataclysme en moi ». Mais bon, l'erreur est humaine, mais celle-ci peut être fatale. Elle n'a peut-être pas cherché à provoquer cela, enfin, ça je ne le saurai certainement jamais. On ne peut pas deviner la pensée de quelqu'un. J'ai beaucoup réfléchi durant ces vacances, et je me disais que plus jamais je ne recommencerai de pareilles stupidités. Je me disais que pour moi, le cauchemar était bien fini. Mais je me trompais, c'est vrai, on ne peut prédire ce que l'avenir va nous réserver.
Après mon séjour chez les moines, je suis parti comme intendant chez les louveteaux de Schaerbeek. Pendant ce camp, j'ai eu ce que j'appelle mon premier flash-back. Il est vrai, j'allais dormir tard, je me réveillais tôt, et je ne récupérais pas. Un soir, la veille de la fête nationale, je n'étais pas très bien. J'en avais très marre, et j'ai décidé d'aller me calmer un peu plus loin. Après un certain moment de marche, je me suis assis sur le bord de la route. Tout à coup, sans annonce, je me suis retrouvé quelques mois en arrière. J'étais assis sur le bord d'une route, et j'étais complètement shooté sans avoir rien pris ! Mais ce n'était pas un bon voyage qui revenait. C'était exactement le contraire, ce qu'on appelle dans le jargon des drogués un bad trip. Au lieu d'être bien dans ma peau et euphorique, je stressais comme un bœuf. J'entendais des bruits bizarres, comme des rats qui venaient vers moi. J'avais l'impression que ceux-ci venaient vers moi pour me bouffer. J'avais horriblement peur, je voulais partir, mais je n'arrivais pas à bouger. La peur et les effets me clouaient sur place. Enfin, quand ce flash-back s'estompa, je m'en suis allé un peu plus loin et j'ai fait un peu de yoga. Mais ça ne servit à rien, car lorsque je revins à l'endroit de camp, c'était comme si je n'étais pas parti, j'étais à nouveau au point de départ.
Comme le chef de meute avait remarqué que quelque chose n'allait pas, on est allé discuter un peu. Il m'a dit que c'était normal et que le lendemain je devais me reposer toute la journée. Le chef de meute, Olivier, était un de mes anciens chefs scouts avec qui j'avais gardé de bons contacts et d' ailleurs j'en garde toujours de très bons, c'est d'ailleurs la seule personne qui me téléphone pour prendre de mes nouvelles. Le lendemain je me suis reposé et ça allait un peu mieux. Je commençais un peu à composer des trucs sur ma guitare et je regrettais de n'avoir pas une gratte électrique, mon père s'y était toujours opposé. Il me refusait d'ailleurs beaucoup de choses, je ne pouvais quasi rien faire. A part ça, le reste du camp s'était bien passé.
En août, nous sommes partis en famille en France, tout près de Gap, en vacances. Je n'avais pas fort envie d'y aller, je savais qu'il n'y aurait aucun jeune, et je ne me suis pas trompé. Nous étions dans une maison d'hôtes, tenues par une cousine de mon père ainsi que son mari, écrivain de métier. Mes parents m'avaient dit de prendre avec moi tout ce que j'avais écrit et je le fis. À cette époque-là, je ne savais pas qu'il y aurait une suite à mon histoire. Lorsque le mari de la cousine de mon père lut mon récit, il le trouva tout de suite intéressant et il en a fait des copies pour les montrer à ses collègues, ainsi qu'à son éditeur. J'étais très enthousiasmé. Mais il va falloir que je lui écrive, pour lui annoncer que toute cette histoire n'était pas finie, que ce n'était qu'un break de deux mois. Lorsque nous sommes rentrés à la maison, je lui ai aussi envoyé mes poèmes sur disquette par la poste.1
Pendant mon séjour à Gap, mon cerveau était en ébullition. Je parle d'ébullition pour deux choses : D' abord, je commençais à réfléchir sur le monde qui nous entoure et je suis entré en totale révolution contre ce monde. J'ai commencé à écrire là-dessus aussi. Je pensais aussi à un de mes amis Nicolas, complètement ravagé par la drogue, et qui en est mort. Il n'est pas mort, enterré six pieds sous terre, je veux dire par là que mon ami, le vrai Nicolas est mort, remplacé par une épave qui ne pense qu'à se détruire. Et dire que je me rapprochais de cet état, quelques mois auparavant ! Plus j'y pensais, plus j'étais dégoûté par toutes ces choses que sont les drogues. L'autre point de mon ébullition était venu à cause d'un rêve qui me fit fort paniquer. J'avais rêvé que Daphnée me plaquait. Et ça me chipotait l'esprit pas possible. J'en étais tellement perturbé, que j'en ai écrit trois poèmes, la triade des "songes". Finalement mes doutes s'estompèrent lorsque je l'eus au téléphone. Mes doutes s'avéraient quand-même réels, car notre relation se dégrada fort vite, à partir de la rentrée scolaire. A part ça, le reste des congés, j'étudiais vu que j'avais des examens de passage en Math et en Sciences. Mais au fur et à mesure que les vacances arrivaient à leur fin, la panique s'emparait de moi et devenait de plus en plus envahissante : j'avais énormément peur de ce qui allait se passer à l'école, je ne voulais plus revivre toutes ces menaces, ce sentiment de solitude. De revoir M. Et avec la panique, la haine et le désespoir recommençaient à grandir en moi.
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Salut, moi c'est Greg [édité chez Atramenta]
Não FicçãoEst-ce que cette histoire vaut la peine d'être racontée ? Honnêtement, je n'en sais rien. Pendant des années, je pensais que ce que j'avais traversé faisait de moi quelqu'un d'extraordinaire, d'avoir une histoire hors du commun et qu'il fallait que...