Apprendre à remonter (1): la douce lumière d'Aurélia

247 61 2
                                        

Le lendemain de cette histoire, une nouvelle était arrivée en psychiatrie sud ouest. C'était une nouvelle pour moi, mais en réalité c'était une ancienne et connaissait Nico. C'est grâce à cela que je fis sa connaissance. Elle était très belle, avait un de ses sourires et respirait la gentillesse. J'avais eu comme une sorte de coup de foudre. Mais je n'y croyais pas trop, je ne voulais plus y croire. Pourtant, le soir même, on se tenait la main, mais je pensais que c'était par jeu, et je ne pensais pas que je sortirais avec elle. Je pensais qu'elle en avait rien à foutre de moi. Mais en fait ce fut le contraire qui se produisit. Le mercredi matin, elle me dit qu'elle m'accompagnerait l'après-midi quand j'irais boire un verre. Lorsque vint ce moment, et elle m'accompagna quand je descendis prendre ma chope. On se donna la main pendant le temps qu'on était au café, et puis on sortit un peu. On alla à l'étang qui se trouvait juste derrière l'hôpital. Là, elle me dit qu'elle avait froid et je la réchauffai un peu. Et puis, on s'embrassa. C'était magique. J'étais transporté. Mais je n'y croyais pas encore trop. Je me suis dit que ce n'était que pour une après-midi. On discuta, et on s'avoua des choses, qu'elle avait flashé sur moi et consort et je lui disais que c'était pour moi de même. Lorsqu'on remonta, surprise ! Qui était dans ma chambre ? Daphnée ! Aurélia voyant ça s'éclipsa. Surtout que Daphnée m'avait apporté une rose. Qui trôna pendant tout mon séjour sur ma table de nuit. On descendit au café, prendre un verre. Je me rappelle qu'elle n'a rien pris. Je voulais lui offrir un verre mais elle n'a pas voulu. Je lui racontais que je venais de commencer une relation. Puis, avant de remonter, j'allai chez le fleuriste acheter deux, trois roses pour Aurélia. Quand Daphnée partit, elle alla la trouver avec moi et lui dit qu'elle avait bien de la chance qu'elle sorte avec moi. Et moi, je lui offris les roses. Aurélia m'annonça par la suite qu' elle croyait que je m' étais foutu d' elle, que je sortais réellement avec Daphnée, mais qu'elle changea d' avis lorsque j' arrivai avec les roses et qu' elle lui parle.




J'étais sur un petit nuage avec cette relation, même si j'avais encore de gros problèmes à résoudre. Surtout avec mes parents. Je voulais mon indépendance. Je ne voulais plus revenir à la maison et à nouveau subir les engueulades incessantes de mon père. D'ailleurs, je l'ai envoyé péter plus d'une fois pendant mon hospitalisation, car il recommençait à nouveau. Les infirmières me parlèrent de ce qu'on appelle les appartements supervisés et me dirent que je pourrais voir une assistante sociale pour en parler. Mais je ne l'ai jamais vue. Et puis, mes parents refusèrent catégoriquement. J'appris plus tard que les appartements supervisés étaient fait pour des personnes ayant eu des problèmes psychologiques graves et qui avaient fait de longs séjour en clinique, pour se réinsérer et que c'était en majorité des gens plus âgés. Donc je n'ai rien raté. Puis, il fut question de mise en autonomisation. Ce fut Nico qui me parla de cela. Il allait peut-être en bénéficier. On peut avoir cela grâce au Service d' Aide de la Jeunesse. Mais je ne l'ai pas fait non plus. Sur ce point-là, partir de la maison, je ne fis aucune démarche, même si le désir de partir était très fort.




Je commençais à me rendre compte que j'avais d'énormes problèmes de poids. De 69 kilos en janvier, je passais à un poids de 45 kilos en mars. Il est vrai, je ne mangeais plus correctement. Je n'arrivais pas. Je n'avais pas faim. A la fin du séjour je commençais à en prendre. Parfois, j'avais des faims subites et je me goinfrais en sandwiches ou en crasses telles que chips, bonbons et consort. Mais j'avais aussi d'énormes problèmes de concentration depuis ma tentative d'octobre. Je ne savais plus plancher sur rien. Mes problèmes sur ce point-là ne se résolvaient pas. J'essayais de me forcer mais rien à faire après 30 secondes je décrochais. Tout m'était devenu impossible. C'était l'enfer. Ces problèmes je les ai encore eu pendant plus d'un an, et même encore en janvier 1999 même si je remontais la pente, j'avais encore de graves problèmes sur ce point-là.




Les vacances de Pâques approchèrent. Mes parents partaient en vacances, mais pour moi c'était hors de question. Je ne voulais pas du tout les accompagner. J'en avais marre des vacances avec les parents où on s'emmerde car on est tout seul, pas de jeunes de son âge, et faire des visites barbantes à tout casser. Mais ma mère ne voulait pas que je reste là, tellement l'endroit était malsain. Olivier, que j'eus au téléphone me proposa de venir chez lui pendant qu'ils étaient partis si j'étais sorti de l'hôpital. Justement le lendemain il y avait thérapie familiale, et mes parents s'énervèrent. Alors, les médecins jugèrent que j'étais apte à sortir et mirent la date de sortie au samedi 4 avril qui était le début des vacances scolaires. J'étais content, en plus Aurélia sortait le jour juste avant moi !




La veille de mon départ, le 3 ce fut Aurélia qui sortit. J'avais peur de la quitter, car je ne voulais pas qu'à sa sortie elle me laisse tomber. Mais il n'en fut rien. Elle me téléphona le soir-même, mais en pleurs car les problèmes qu'elle avait à la maison recommençaient. Ça me donna un peu le cafard, la veille de mon départ. A ma sortie, j'étais dans une phase euphorique, donc ça allait précéder une terrible phase dépressive. Amis lecteurs si vous connaissez un peu les dépressions, je dois vous dire que je ne suis pas maniaco-dépressif, mais ma maladie se déroule un peu sous le même principe. Enfin, je dois juste dire que je me sentais bien à ma sortie de l'hôpital.


Salut, moi c'est Greg [édité chez Atramenta]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant