En janvier, ma crise s'amorça encore plus. Tout d' abord, mon père est reparti. Il a dit qu'il retournait vivre chez sa mère. Plus tard, début février, je me rendis compte que tout cela était faux, il était retourné vivre avec son ex-compagne. Il avait déjà menti auparavant en disant qu'il allait passer le réveillon de nouvel an en Espagne avec des collègues, alors qu'il était parti avec la pouf de service.1 A la rentrée de janvier, je commençai à me sentir vraiment mal. Durant les deux premiers jours d'école, j'avais déjà perdu le sourire, je n'avais plus le coeur à rire. Je ne me sentais pas très bien. Pas bien physiquement, mais mentalement. Je souffrais, j'avais mal, mais je ne savais pas pourquoi. Le soir, chez moi, je voulais hurler, mais je n' y arrivais pas. Parfois, j'avais tellement mal qu'il m'arrivait de taper dans les murs.
On arriva au mercredi 7 janvier 1998. Je suis arrivé à l'école vraiment pas bien. J'allais au cours de Français, puis à celui d'Anglais, un des seuls que j'avais avec Isabelle. Elle n'était pas là. Je commençais à paniquer. J'étais quasi en état psychotique. Finalement, après le cours, je pris mes jambes à mon coup et me sauvai de l'école. Je téléphonai à ma mère de la gare pour qu'elle vienne me chercher. Je ne savais pas ce qui se passait en moi, j'avais peur, je tremblais. Je regardais sans cesse derrière moi. Ma mère me demanda de l'attendre à l'entrée du Champion de Wavre. Je courus là, et en l'attendant, je m'assis contre le mur du magasin tout tremblant et panique grandissante. Ma mère, lorsqu' elle arriva, vit tout cela. Arrivé dans la voiture, elle me demanda ce que j'avais. Mais je ne savais pas ce que j'avais, je lui répondis ça, et je commençai à pleurer sans aucune raison. Tout ce que je savais, c'est que j'avais mal. Maman me dit :
- Mais ma parole, tu es un drogué en manque !
- Mais non, tu sais bien que ça fait longtemps que je n'ai plus rien pris ! Lui répondis-je.
Quand je suis rentré à la maison, mon père qui était encore là, commença à me gueuler dessus. Il avait repris son discours habituel : je faisais du cinéma, que j'étais une feignasse qui faisait tout pour manquer l'école. Mes parents ne comprenaient pas ce qui m'arrivait. Je ne savais pas leur expliquer, vu que moi non plus. Dès que je suis rentré, j'ai téléphoné à mon psychiatre qui m'a donné rendez-vous le soir même. A deux heures, je téléphonai chez Isabelle. Sa mère me répondit qu'elle était chez Alex pour travailler. Alors là, ça n'allait plus du tout Je téléphonai chez lui, mais soi-disant il n'était pas là.
A ce moment-là, tout était clair dans mon esprit : Isa me trompait avec Alex. Il faut dire qu'Isabelle est une bête de sexe, et Alex s'en vantait partout. J'ai pris le câble de ma guitare électrique, y fit un noeud de pendu, et l'accrochai à mon cou. Finalement, je me suis dit que c'était stupide et l'enlevai. Alex me téléphona juste après et commença à me poser des questions. Ensuite, il nia qu'il avait eu des relations avec Isa et il me dit qu'ils faisaient leur travail de psychologie. Puis, elle me téléphona. Elle nia tout comme son comparse et me dit qu'ils avaient mis le cours de Sciences d'Alex en ordre. Ça éveillait encore plus mes soupçons. Après une grosse discussion, l'assurance qu'il ne s'était rien passé, je réussis enfin à me calmer.
Le soir, j'allais chez mon psy. Je lui ai raconté tout ce qu'il se passait, et que j' avais repris de l'herbe et qu'elle était peut-être coupée à d'autres choses. Il décida de commencer une cure de désintoxication. Il me donna, en attendant le rendez-vous suivant, un médicament appelé Melleril. C'est un médicament pour soulager les crises de manque. J'ai cru, à ce moment-là, que tout ce que j'avais, ces crises, étaient des crises de ce type. Le docteur était lui-même persuadé de cela. Mais je pense, après coup, que ce n'était qu'un coup de semonce. Bien plus tard, des crises de ce type, bien plus sévères firent leur apparition. A la consultation suivante, il commença à me parler d'un centre de désintoxication appelé ENADEN. Celui-ci se trouve près de Saint Gilles. Il téléphona à son confrère, le docteur Debruin, un des psychiatres du centre. Je lui ai retéléphoné plus tard et on a pris rendez- vous pour le 23 janvier là-bas.
En attendant, le mercredi suivant celui du 7 janvier, le même cirque recommença. Cette fois, Isa et Alex avaient prétexté qu'ils allaient faire leur travail de Droit chez une troisième personne. Moi, je n'y croyais pas fort. Isa me retéléphona quand elle fut rentrée chez elle, et elle nia encore l'histoire. Elle le jura même sur la tête de sa mère, qui, comme par hasard, eut un accident de voiture quelques jours plus tard. Mon psychiatre, lui, continuait à augmenter les doses de Melleril. Finalement, le 23 janvier arriva. Ma mère, elle, était persuadée que je rentrais directement au centre et prépara ma valise. Là-bas, le docteur Debruin affirma qu'avant qu'une hospitalisation se fasse, une cure en ambulatoire était nécessaire. Et toutes les semaines, j'allais à Saint Gilles.
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Salut, moi c'est Greg [édité chez Atramenta]
Não FicçãoEst-ce que cette histoire vaut la peine d'être racontée ? Honnêtement, je n'en sais rien. Pendant des années, je pensais que ce que j'avais traversé faisait de moi quelqu'un d'extraordinaire, d'avoir une histoire hors du commun et qu'il fallait que...