Camie
En arpentant le couloir menant au dortoir, je ne peux m'enlever de la tête les images de ce soir. Je revois ses yeux gris fulminants me regardant avec insistance et cette certitude dans le regard que je le suivrais. Moi-même, je dois me l'avouer, j'y ai pensé un instant. Les visages tout endormis des peintures autour de moi me renferment dans ma solitude.
Jamais je n'aurais pensé qu'il serait venu me chercher !
Je ne comprends toujours pas comment tout ça a pu aussi vite déraper.
Je ferme la petite porte de bois derrière moi et m'allonge sur les draps qui ont eu le temps de refroidir. Des larmes incontrôlables s'écoulent sur mes joues. La vie que je m'étais créé ici s'effondre. J'essuie tant bien que mal mon visage et repense à tous les moments que j'ai passé avec lui ses trois dernières années...
Est-ce fini ? Drago et moi arrivons dans une impasse. Ma respiration se fait courte et je commence à suffoquer. Je n'arrive plus à expirer correctement et la sensation de bien-être que je ressentais dans cette chambre quelque temps auparavant s'en est allée.
Je n'ai plus envie de rester dans ce dortoir, je n'ai pas non plus envie de redescendre dans ma salle commune...
Je prends le reste de mes affaires qui jonchent le sol, et observe les différentes options pour m'éclipser. Car c'est bien une fuite, je n'ai pas le courage de me retrouver devant ni l'un ni l'autre, et ma seule solution et de m'enfuir.
La minuscule fenêtre ronde donnant sur une pelouse parsemée de fleurs, en ce soir d'été, m'indique en réalité ce que je dois faire, ou, plus exactement, où je dois me rendre.
Je sors doucement de la chambre et me dirige vers l'imposant tableau représentant un rhinocéros blanc dans son milieu naturel. Les jumeaux Weasley ont été les premiers à me révéler une partie des passages secrets présents dans le château. Fred fréquentait Milly Evans pendant un temps. Étant à Poufsouffle, ses tunnels aidaient le Gryffondor à venir la rejoindre durant la nuit.
En tirant sur la toile, je découvre un escalier recouvert de poussière. Personne ne doit être passé par là depuis bien longtemps. Surement depuis que Evans a surpris son petit ami dans les bras de Kaitlin Davies en se trompant de chemin une nuit où il n'était pas venu la rejoindre. La joue du sorcier était rouge jusqu'au déjeuner ce qui permit à l'ensemble des élèves de cette école de rire de lui ou avec lui, nul ne le sait.
En m'immisçant dans ce couloir froid en pleine nuit, mes larmes continuent de couler sur mes joues et mon cœur tambourine dans ma poitrine. L'escalier en colimaçon menant aux étages n'est pas des plus accueillants et sa tombe bien, car ce n'est pas là que je vais. J'emprunte le couloir face à moi me conduisant surement à l'extérieur. Je regrette pour une fois de ne pas avoir pris ma baguette, je trébuche plusieurs fois et m'emmêle les cheveux dans de nombreuses toiles d'araignées. En arrivant au bout de la coursive, un claquement de porte me surprit. Mon sang se glace, ce n'est pas le moment de me faire attraper par Rusard.
Sans attendre, je me mets à courir et au fur et à mesure que je progresse, les torches sur les murs s'enflamment. Tout cet enchainement de malchance me fait penser à une mauvaise blague.
Après quelques minutes, je me retrouve à une intersection. Deux escaliers s'érigent devant moi. Un, qui me mènerait dans les cachots de Poudlard, à proximité, d'où se trouvent Drago. Et l'autre qui me conduirait directement vers l'extérieur, à l'arrière du château.
Je suis épuisée et au fond de moi, je sais déjà celui que j'ai envie de prendre, mais je ne peux pas revenir après ce qu'il s'est passé.
Je prends mon courage à deux mains, et je décide de dévaler l'escalier de droite. Plus j'avance sur le chemin, plus je ressens, une brise d'air frais m'effleurer le visage. Quelques crevasses présentes dans la vieille roche laissent transpercer certains rayons de Lune.
VOUS LISEZ
Pour toujours et à jamais ...
FanficJe n'ai jamais beaucoup réfléchi à la manière dont je pourrais mourir même si, ces derniers mois, j'aurai eu toutes les raisons d'y penser. Mais je pense que de toute les façon possible et imaginable, celle-ci ne serait que la meilleure. Haletante j...