Chapitre 63: Crabbe & Goyles

6 0 0
                                    

Lundi 28 octobre 1996 - 12 :05 Pm

Blaise 

Le chemin de Pré-au-Lard ne fut pas très agréable. Le petit groupe de garçons grimacèrent lorsqu'ils sortirent dans le vent et la pluie. Le temps avait irrémédiablement changé en moins d'une heure.

– Qui a eu la brillante idée de sortir par ce temps ? dit Blaise en s'enveloppant le bas du visage dans son écharpe.

Il éprouva bientôt une sensation d'irritation et d'engourdissement là où la peau restait nue. Sur la route qui menait au village, les élèves avançaient pliés en deux pour affronter le vent glacé. Plus d'une fois, Blaise se demanda s'il n'aurait pas mieux valu demeurer bien au chaud dans leur salle commune.

Crabbe et Goyles, quant à eux, restaient fidèles à eux-mêmes. Droits comme des poteaux, il semblait que le vent et la pluie ne les atteignaient pas. Les deux ne pouvaient s'empêcher de rire en voyant l'accoutrement de leur ami, trempé et grelottant sous la pluie battante.

Après une marche pénible, ils s'engouffrèrent rapidement dans le bar bondé. L'ensemble des élèves avait eu la même idée. En s'avançant pour trouver une table libre, ils croisèrent Pansy Parkinson accompagnée de Tulipe et Clémence, toutes trois chargées de plusieurs paquets.

– Salut les garçons ! Vous allez bien ? lança Pansy avec un sourire radieux. Bizarre c'est interrogatoire vous ne trouvez pas.

– Une promenade de santé à vrai dire, nous n'avons rien à nous reprocher, s'exclama Crabbe, le sourire aux lèvres.

– Oui, tu as raison.

– Nous sommes allées chercher nos robes de bal ! dit-la Gryffondor en montrant les différents colis.

Le regard perplexe des jeunes sorciers en disait long sur leur incompréhension de la situation.

– Ne me dites pas que vous n'êtes pas au courant ? demanda Pansy, étonnée. Leurs regards répondaient à leur place.

– Le bal d'Halloween ! s'écria-t-elle.

– Oh ! Tu comptes y aller ? demanda Blaise en se retournant vers la jeune Gryffondor.

La sorcière rougit et acquiesça de la tête.

– Et toi ? me demanda-t-elle, les yeux brillants d'espoir.

– Je pense y faire un tour, si tu y es présente... dit-il sans se rendre compte que le petit groupe écoutait.

Les deux garçons ainsi que Pansy les fixaient, pétrifiés et amusés à la fois. Quand Blaise se rendit compte de ses paroles, il s'empressa d'inventer une excuse maladroite.

– Euh ! Pour te surveiller, bien sûr ! Tu sais comment est Camie, elle ne supportera pas qu'un garçon t'approche !

La jeune fille esquissa un sourire et suivit ses amis jusqu'à la sortie. Au même instant, sans réfléchir, Crabbe se fraya un chemin dans la foule pour les rattraper.

– Tulipe ! s'écria-t-il.

– Oui, répondit la jeune fille timidement.

Le garçon s'arrêta net devant elle.

– Tout va bien, Vincent ? dit-elle, l'air inquiète de ne plus le voir bouger.

Dans un mouvement brusque, il s'abaissa à sa hauteur et chuchota à son oreille. La jeune fille s'écarta en le regardant dans les yeux et acquiesça timidement d'un signe de tête.

– Parfait ! dit-il, un grand sourire dessiné sur son visage.

Il revint jusqu'à nous d'un air niais.

– Que se passe-t-il ? demanda Goyles. L'arrivant ne répondant pas.

– Je crois que... qu'il vient de demander à Tulipe d'être son cavalier pour la soirée, je me trompe ? dis-je en l'observant abasourdi.

– Pas vraiment... elle a dit oui pour ne pas finir la soirée et venir jouer aux cartes avec nous le plus vite possible.

Goyles éclata de rire, suivi par Crabbe qui semblait toujours sur un nuage.

– Ah, Crabbe, tu nous étonneras toujours, fit Goyles en secouant la tête.

Nous tapotâmes l'épaule du jeune garçon et partîmes en riant en direction de la table du fond. Je me demandais bien ce que Drago avait à faire de si important pour ne pas nous accompagner.

Tandis qu'ils s'installaient sur une table en bois loin de tout le monde, l'atmosphère restait lourde de non-dits. Les regards suspicieux des autres élèves semblaient les suivre, mais ils savaient qu'ils devaient maintenir leur façade. Blaise ne put s'empêcher de repenser à Camie. Son comportement lors de l'interrogatoire l'avait perturbé. Quelque chose n'allait pas, mais il ne pouvait pas mettre le doigt dessus. C'est pour cela qu'il décida de garder cette préoccupation pour lui pour l'instant, préférant ne pas alarmer ses amis.

Après un moment de silence, il se redressa et prit une profonde inspiration.

– Il y a quelque chose que je dois vous dire, commença-t-il, attirant immédiatement l'attention de Crabbe et Goyle. J'étais là quand ils ont retrouvé la Serdaigle.

Crabbe et Goyles échangèrent un regard stupéfait, se penchant en avant pour écouter Blaise avec plus d'attention.

– Quoi ?! s'exclama Crabbe à voix basse. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Blaise jeta un coup d'œil autour de lui pour s'assurer qu'ils n'étaient pas entendus, puis reprit.

– C'était hier soir, je n'arrivais pas à dormir. J'étais agité. Alors, je me suis levé et je suis sorti de mon dortoir. C'est là que j'ai vu quelque chose d'étrange. Une silhouette encapuchonnée se glissait discrètement dans notre salle commune. Mon cœur a commencé à battre plus fort parce que j'ai reconnu cette silhouette. Je l'avais déjà vue par les fenêtres de l'école il y a quelques nuits, quand je rentrais tard. N'arrivant pas à me le sortir de la tête, je me suis rendu directement vers la salle de défense contre les forces du mal. C'est là que je l'ai vue, allongée par terre dans le couloir, immobile.

Goyles frissonna, son visage exprimant à la fois la peur et la curiosité.

– Qui était-elle ? Tu la connaissais ?

– Non, pas vraiment, je l'ai aperçu quelques-fois mais je ne connais pas son nom, répondit Blaise avec une voix grave. Elle était inconsciente, mais vivante. Ses yeux étaient ouverts, mais elle semblait ailleurs, comme si elle était sous l'effet d'un sort.

Crabbe fronça les sourcils, confus.

– Un sort ? Quel genre de sort ?

Blaise hocha la tête.

– Je ne suis pas sûr. Quelque chose de puissant, peut-être un sortilège d'Imperium ou quelque chose de similaire. Quand je l'ai trouvée, j'ai entendu des pas approcher, alors je me suis caché. J'ai vu McGonagall arriver avec Madame Pomfresh. Elles l'ont emmenée à l'infirmerie, mais pas avant que McGonagall ne remarque quelque chose d'étrange sur le sol.

Goyles se pencha encore plus près, accroché aux mots de Blaise.

– Quoi donc ?

– Il y avait un symbole tracé à la craie, un signe que je n'ai jamais vu avant. McGonagall l'a effacé immédiatement, mais j'ai réussi à en mémoriser les contours. Je pense que c'est lié à ce que Tom cherche.

Crabbe se frotta le menton, pensif.

– Et tu penses que Tom est derrière tout ça ?

Blaise secoua la tête, incertain.

– Je ne sais pas. Ce symbole pourrait être une piste, mais il faut qu'on soit prudents. Si Tom est impliqué, il ne voudra pas que nous le sachions avant qu'il ne soit prêt. On doit continuer à chercher des indices et découvrir ce que ce symbole signifie.

Goyles, l'air résolu, hocha la tête.

– On doit aussi surveiller les autres élèves. Si quelqu'un d'autre tombe sous l'effet de ce sort, on doit le savoir immédiatement.

Blaise approuva, appréciant la détermination de ses amis.

Pour toujours et à jamais ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant