11 Zoey

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Bon sang je suis crevée ! J'ai passé ma journée sur la route, j'ai fait aucune pause, j'ai enchaîné les 12 heures avec une boule au ventre.

J'éteins le moteur du petit fourgon prête à m'endormir. D'habitude je ne quitte pas le pays, j'ai un homme qui me rejoins à la frontière et c'est plus rapide mais cette fois j'ai dû la passer et j'avais les mains moites et une peur viscérale qui me broyait le corps. Si je me trompais de voie et que j'étais contrôlé j'étais dans la merde.

Il y avait tellement de flics que j'ai cru que j'allais m'évanouir. Je veux plus faire ça putain.

J'ai même pas le temps de souffler que j'entends les portes de derrière s'ouvrir avec des voix. Ils ne perdent pas de temps. Je viens à peine de me garer.

— Pas de problème Zoey ? demande Crow quand je descends en claquant la porte.

Je plante mon regard dans le sien en jouant avec mes doigts nerveusement. Ce mec est immense, il fait pas loin des deux mètres à côté de lui je me sens tellement minuscule. Il a une carrure de déménageur. Blond avec des yeux marron terrifiant. J'essaye de prendre une attitude posée devant ses iris qui me glace le corps.
— Je veux plus jamais faire ça.

Le coin de ses lèvres s'étire légèrement et ses yeux me passent au scanner lentement.
— Fais attention sur la route, dit-il en me donnant mes clés de voiture.

Enfoiré de biker. J'ai même pas la force de répéter, je veux juste rentrer chez moi et voir mon fils.

Je passe devant les trois autres Royal Blood qui sont en train de vider les caisses en les ouvrant pour vérifier que tout est ok. Je me stoppe quand je vois des liasses de billets enveloppés dans des sacs transparents. D'autres contiennent de la drogue comme d'habitude mais de faux billets je savais pas. Alors ce sont eux qui trafic ça aussi ?

Putain j'aurai dû m'en douter. Et dire que c'est grâce à moi qu'ils sont en train de prendre le pouvoir. J'ai la gorge sèche en remontant dans ma voiture. C'est un cauchemar.

J'ouvre mon sac pour récupérer mon téléphone et le rallumer. J'ai préféré ne pas le prendre et l'éteindre au cas où qu'on essaye de me pister. J'ai pas envie qu'ils sachent que j'étais en vadrouille avec des Mexicains complètement malades. J'ai encore des frissons qui remontent quand je repense à celui qui est venu me livrer, il m'a fait vraiment peur.

J'ai trois messages d'Emma et des appels manqués. Je soupire en allumant le moteur, quelle vie de merde ! J'espère qu'elle sera rentrée chez elle. J'ai besoin de me reposer demain, je la verrais lundi.

Je sursaute quand j'entends frapper à mon carreau. Je tourne la tête pour voir Jordan qui me demande d'ouvrir ma vitre. Putain, mais on peut pas me lâcher !

— Dégage, dis-je en ouvrant, je suis pas d'humeur Jordan.

— Tu vas bien ? Je suis désolé pour hier ma puce. Je t'assure que je t'aurai rien fait.

Ouais bien-sûr, je suis pas conne. Je ne réponds pas, il baisse les yeux en soufflant avant de me regarder de nouveau.

— Laisse-moi revenir, je vais arrêter. Léo a tellement changé. Je t'aime toujours.

J'ai mal quand j'entends ça, je sens les larmes monter en moi et mon cœur souffre tellement.

— Regarde où tu es Jordan, regarde ce que je dois faire à cause de vous. Va en désintoxication et on verra. Je veux que tu disparaisses, tu n'es pas un père.

Je serre mon volant de toutes mes forces en restant calme. Il caresse ma larme qui glisse sans que je puisse l'empêcher de couler.

— On est une famille, laisse-moi une chance. Je vais rester avec vous je dormirai dans le canapé.

Tome 2 : Aime-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant