Tome 2 : Aime-moi

14 Zoey

Après deux heures de visites et de négociations je ressors avec les papiers de ventes. Il ne manque plus que la signature d'Emma et on aura un nouvel endroit.

J'ai réussi à baisser le prix de pas mal avec mon expérience d'agent immobilier, j'ai tout décortiqués devant lui en lui détaillant les petits problèmes qui font baisser le prix. Et comme c'est une vente rapide il a pas vraiment créé de problèmes et l'expert qui était avec lui était d'accord avec moi donc le prix est fixé et la vente va être enclenché dans les prochains jours.

Je ressors fière de moi et de mes négociations.

— Tu es douée, me dit Charline quand on repart à ma voiture. Tu as été pleine d'assurance.

— Merci. Avant c'était mon travail de faire ça. Qu'est-ce que tu en penses de l'endroit ?

— C'est pas mal c'est vrai. Plutôt grand mais niveau décoration c'est moche. Tout est ancien et vieillot. Avec un style plus contemporain la valeur augmenterait.

Je la regarde étonnée la bouche ouverte. La vache c'est la première fois qu'elle parle autant d'un coup. Elle continue de dire que ça serai pas mal d'ouvrir certain mur pour que l'espace paraisse plus lumineux et qu'il faudrait peindre les murs en gris clair pour agrandir les couloirs. Je rigole en écoutant attentivement quand soudain elle s'arrête en rougissant et elle baisse les yeux.

— Charline ! Je ne me moque pas de toi, dis-je aussitôt quand je la vois se refermer sur elle. Je suis agréablement surprise. Tu as l'air de t'y connaître vraiment en décoration. Tu dis ça avec beaucoup de passion.

— J'avais commencé des études pour être décoratrice d'intérieur, murmure t-elle sans lever la tête.

Je vois et un connard de mec lui a brisé tous ses rêves.

— Eh bien je suis certaine qu'un jour tu auras ton diplôme et que tu pourras enfin réaliser tes rêves. À mon avis tu as beaucoup de talent.

— Je sais pas trop.

— Bien-sûr que si, tu peux repartir étudier et même le faire à domicile. Emma connaît beaucoup de monde et l'assistante sociale peut t'aider, elle va t'orienter, te guider.

— Emma m'impressionne un peu dit-t-elle quand on avance. Elle a l'air tellement sûre d'elle.

— C'est vrai, mais elle est tellement gentille, ça fait un an que je la connais et j'ai jamais vu quelqu'un d'aussi impliqué dans ce qu'elle fait. Tu connais peut-être pas toute son histoire, mais elle aussi a vécu des trucs moches et regarde là maintenant, elle a un mari, un bébé et des amis. Elle est heureuse.

— C'est vrai qu'elle utilise tout son argent pour nous ?

— Oui, je réponds en hochant la tête. Elle ne voulait rien de la fortune de son premier mari et elle a décidé que tout irai pour aider les femmes qui subissent des violences. Elle fait ça avec beaucoup d'amour.

— D'accord. On rentre ?

— Ouais mais avant je dois passer voir quelqu'un. J'ai besoin d'un conseil.

Je déverrouille ma voiture et on s'installe toutes les deux. Je dois aller au poste de police.

— Tu vas me forcer à porter plainte ? souffle Charline au bord du malaise quand elle voit où je suis garée.

— Non, bien-sûr que non, même si j'aimerai que tu le fasses personne ne va te forcer. Je viens pour moi. Je dois parler avec le lieutenant Ford, l'informé-je en lui désignant le lieutenant du doigt qui parle avec d'autre policier.

J'ai besoin de savoir si mon ex-mari a une chance d'avoir la garde de mon fils. S'il décide d'engager des avocats je suis foutue et plutôt mourir que de le laisser avec lui.