« Mais ça... » dit-il en allongeant le bras et en le faisant descendre et monter en désignant mon corps.
« Hé, ça va hein !! » rétorquais-je.
J'étais gênée mais soulagée à la fois qu'il n'ait pas eu le temps d'apercevoir mon tatouage. C'était le genre de tatouage qui devait s'accompagner d'une explication car il était incompréhensible pour les non-initiés.
Et je n'avais pas du tout envie de lui livrer l'histoire de cette erreur de jeunesse. Mais je remarquai au passage que ce que je prenais pour des défauts physiques majeurs n'avaient pas eu l'air de le perturber, car il continuait à me reluquer avec le sourire comme s'il essayait de se remémorer chaque détail de ce que je cachais sous ma serviette. Étant célibataire depuis un petit moment, je n'étais plus habituée à être sous pesée par un regard aussi lubrique, surtout en petite tenue.
« On ne t'a jamais appris à frapper aux portes avant d'entrer ??? » dis-je excédée.
- Excuse-moi, je ne l'ai pas fait exprès mais j'avoue que si j'avais frappé, je serais passé à côté d'un ravissant spectacle... Je t'emmène quand tu veux à la piscine. »
Il me fit un clin d'œil. Heureusement, il n'était pas méchant et plutôt taquin. J'optai pour le second degré.
« Non merci, ça ira, j'essaye d'arrêter la natation. Ça pourrait me muscler, et le chlore, c'est mauvais pour les cheveux.
- Tu as bien raison, tes cheveux sont magnifiques aussi... »
Je rougis à nouveau et allai d'un pas décidé vers lui pour le forcer à repasser la porte dans l'autre sens.
« Hé, attends ! Je n'étais pas venu juste pour admirer tes sous-vêtements en dentelle ! »
Je le repoussai fermement vers le couloir.
« Qu'est-ce que tu veux ?
- Je voulais aller faire un tour au village, et je comptais un peu sur toi pour conduire... » dit-il la bouche en cœur.« Tu as de la chance, j'avais prévu d'y aller aussi. Je te retrouve dans la salle commune quand j'ai fini.
- Ok, à tout à l'heure ! Frotte bien sous les bras ! »
Fabricio était un concentré de classe et de romantisme à lui tout seul.
Je fermai la porte et poussai la chaise sous la poignée. Il était hors de question que quelqu'un entre à l'improviste avec moi en tenue d'Ève devant le lavabo. D'ailleurs, il faudrait que je me renseigne sur ce qui était prévu pour fermer les portes car je ne pouvais pas simplement me cantonner à une poignée.
Je finis de charger ma lampe et fis ma toilette. Je sacrifiai une serviette pour la mettre sur le sol de pierre usé. L'eau n'était pas si froide que ce à quoi je m'attendais. C'était le début de l'été, il faisait très bon et ce petit nettoyage allait sûrement être rafraîchissant, après une journée passée à faire des efforts et à transpirer.
Je me lavai petit à petit au gant de toilette, à l'ancienne. L'atmosphère d'un autre âge dans laquelle je baignais me renvoya en pensées à l'époque où il n'y avait pas d'eau courante dans les maisons et où il fallait aller la chercher au puits. Il était bon d'être privé de son confort habituel pour en mesurer toute l'importance. À l'avenir, j'étais sûre que j'apprécierais ma douche quotidienne à sa juste valeur. Après m'être séchée, je revêtis une tenue confortable. Je n'avais rien prévu de particulièrement habillé pour ce séjour, j'avais juste pris de quoi être à l'aise.
Une fois prête, j'attrapai mon ordinateur portable et un livre dans mon sac de voyage, et je descendis à la salle commune. Quelques groupes étaient déjà là, installés dans les sièges autour des tables basses. Chaque coin salon avait son lot de travailleurs attitrés, car je repérais les mêmes têtes aux mêmes endroits et il n'y avait personne dans le nôtre.
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À la recherche de l'homme perdu
RomanceGala, dynamique jeune célibataire de trente ans, fait un point sur sa vie. Entre une boîte dans laquelle elle ne s'épanouit pas et son célibat qui s'éternise, elle s'interroge de plus en plus. Ce jour-là, en partant au bureau, elle est loin de s'ima...