Chapitre 12

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Lorsque Tag ouvrit les paupières, les rayons d'un soleil déjà bien haut lui percèrent la rétine. Son visage tout entier se fronça. Alors qu'il se redressait, les oreilles bourdonnantes et la tête lourde, la voix d'Isabelle retentit :

– Ah ! Te voilà réveillé ! J'ai bien cru qu'on allait finir par manger ce délicieux plat de lasagnes sans toi !

Ses narines se délectaient déjà de l'odeur tiède et parfumée qui émanait du four. Il se hissa sur ses jambes et se dirigea vers la table, où l'attendait sa famille et Héloïse. Cette dernière n'avait pas l'air plus fraîche que lui. Il dut assurer sa position à chaque pas, son cerveau lui donnait l'impression de se heurter contre son crâne à chaque mouvement qu'il faisait. Une fois sa destination atteinte, il s'assit avec précaution quand son petit frère hurla :

– Ouah Tag ! T'as une de ces têtes ! Si Inès te voyait comme ça, elle te trouverait moins canon !

– Chuuuuut ! Pas si fort Samy, je suis juste à côté de toi! chuchota le jeune homme en se bouchant les oreilles. Il leva les yeux vers l'horloge du four et constata qu'il était déjà midi passé. Il avait vraiment trop bu la veille, car il était plutôt matinal d'habitude.

Le repas se déroula normalement, bien que les deux jeunes adultes ne furent pas très loquaces. Les lasagnes d'Isabelle étaient délicieuses et Tag, qui n'avait pas pris de petit déjeuner, se resservit une deuxième portion. Ils montèrent ensuite dans sa chambre, leur corps toujours à moitié endormi, pour passer le temps jusqu'au départ d'Héloïse. Son train ne partait qu'en début de soirée, ils auraient le temps de se remettre et de discuter entre vieux amis, avant qu'elle ne retourne à Port-Marie. La jeune femme s'installa dans le fauteuil en toile beige au milieu de la chambre, alors que son ami fouillait dans sa commode à la recherche de vêtements propres. Comme à l'accoutumée, il choisit un bermuda blanc et un débardeur bleu ; à croire qu'il n'avait que ça dans ses tiroirs. Puis il se dirigea vers la porte de sa chambre.

– Comme d'hab, tu fais comme chez toi ! Juste si tu joues sur ma switch, prends ton compte cette fois, nique pas ma sauvegarde ! J'vais m'doucher !

– Sir, yes, sir ! Répondit-elle, imitant maladroitement un salut militaire.

Le son de l'eau qui coule durait depuis quelques minutes, et elle somnolait dans le fauteuil quand on frappa à la porte ; c'était Isabelle, la belle-mère de Tag. En rangeant le salon, elle avait retrouvé le téléphone de Sébastien posé sur la table basse et le lui avait ramené.

– Oh ! Donnez-le moi, je vais le mettre en charge ! Héloïse s'était levée, tant bien que mal, pour se saisir du petit appareil électronique avant de le brancher au chargeur situé à côté du lit. Alors qu'elle le posait sur la table de nuit, l'écran s'alluma pour signifier que la charge de la batterie était en cours. Et avant qu'il ne s'éteigne à nouveau, elle eut le temps de voir que Kay Leen avait envoyé un message à son ami d'enfance. Un sourire bienveillant se dessina sur son visage ; elle savait mieux que quiconque à quel point son silence lui avait pesé jusque-là.

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Une vingtaine de minutes plus tard, Tag revint dans la chambre, habillé, mais ses cheveux gouttaient encore dans son dos. Il s'immobilisa en rencontrant les yeux malicieux de l'ancienne gardienne des Bleus.

– Tu en as mis du temps "princesse" Tag ! Le charia-t-elle.

– Mais vas te faire... qu'est ce qu'il y a ? T'as ta tête de fouine ! Plaisanta-t-il tout en reprenant la traversée de sa chambre afin de rejoindre son amie.

– C'est toi la fouine ! Elle prit un air faussement vexé, avant d'enchaîner.

– Isabelle a rapporté ton téléphone. Je l'ai mis en charge et j'ai, sans le vouloir, vu qu'une certaine jeune fille t'as, ENFIN, envoyé un message... un large sourire satisfait et curieux se dessina sur le visage d'Héloïse. Le jeune athlète, de son côté, ne savait pas comment réagir. Il mourrait d'envie de se jeter sur son téléphone pour constater la nouvelle. Mais son amie était encore là pour quelques minutes, et cela ne serait pas très correct de la laisser en plan. La jeune femme trancha donc pour lui.

Un océan émeraude {TAG x OC} _ f2rxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant