Chapitre 18 _ part 3

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Les sacs déposés dans l'entrée, Tag s'aventura en haut de l'escalier en bois. Il se trouva rapidement dans un couloir avec quatre portes. L'une d'entre elles, entrouverte, donnait sur une petite salle de bains avec WC. Une autre, en bois verni, située tout au fond, était fermée. Les deux autres se trouvaient l'une en face de l'autre. Sur celle de droite, on pouvait lire "Atelier" dans un écriteau en bois multicolore, et celle de gauche était recouverte de posters et de stickers. C'était un pêle-mêle de tout ce qu'aimait Kay Leen, à la connaissance de Tag. Des patineurs, des stickers de jeux vidéo, de star wars, des fleurs typées années 70, des bouddhas et des paysages apaisants. Son père avait eu raison, le jeune homme n'avait aucun doute quant à la localisation de la chambre de sa petite amie. Il fit quelques pas sur le parquet, qui grinça par moments, et s'immobilisa devant la porte avant de frapper timidement.

– Kay ? C'est Tag, ton père m'a dit que t'étais là...Je... Je peux entrer ?!

Le silence ne dura pas. Il distingua le son d'un matelas qui couine et le bruit sourd des pas qui se déplacent. Finalement, la poignée de la porte s'abaissa pour ouvrir sur le visage de la jeune fille. Elle souriait tristement et Tag sentit son cœur se serrer alors qu'il constatait de ses yeux l'état de sa copine. Elle était méconnaissable ! Elle avait toujours eu la peau pâle, surtout par rapport à lui, mais son teint rosé avait viré au gris. Sous ses yeux, des cernes violacés avaient fait leur apparition, et même ses lèvres semblaient asséchées, sans couleur. Le jeune homme ne parvint pas à retenir une moue de tristesse à la vue de ce visage fatigué et malade.

– Ouais... C'est moche, hein ? Rigola-t-elle sans joie.

Immédiatement, Tag posa une main sur sa joue et lui sourit tendrement, plongeant dans le vert éteint des yeux de Kay.

– Non ! Il faudra bien plus que ça pour te rendre moche, princesse ! Mais t'as l'air super fatiguée... Et c'est de ma faute visiblement ! Se désola le jeune athlète.

Elle leva les yeux au ciel, un sourire plus franc et sincère éclairant son visage.

– Quel narcissisme ! Tu penses être la cause de ma fatigue, mais c'est bien prétentieux de ta part !

Elle rigola en lui tirant la langue. Puis elle saisit sa main et l'invita à entrer. Elle se laissa tomber sur un zafu bleu ciel installé au milieu de la pièce.

– J'aurais pu te dire que j'étais pas chaude pour aller à la patinoire, trouver une excuse bidon mais... la vérité c'est que je voulais pas te rendre triste... et ça faisait tellement longtemps que j'étais pas montée sur des patins ! Ça m'a fait un bien fou, tu sais ! Ne plus patiner c'est... encore difficile ! J'ai du mal à me faire à l'idée que je ... Bref ! C'est pas de ta faute , Ok ?!

Il s'était assis près d'elle alors qu'elle lui expliquait qu'elle ne lui en voulait pas le moins du monde. La jeune femme le prit au dépourvu alors qu'elle s'appuyait chaleureusement contre son épaule. Après la seconde d'hésitation, il passa un bras autour d'elle pour coller son dos contre son torse. Ils restèrent ainsi un long moment, peut-être cinq voire dix minutes. L'instant était au silence, à la pleine conscience de l'autre. Ils savouraient la présence rassurante du corps de l'être aimé. L'un comme l'autre, ils se laissaient bercer par les mouvements répétés de la respiration de l'autre. Ils pouvaient ressentir le battement sourd de chacun de leurs cœurs. Les bras enroulés autour des épaules de Kay, Tag se perdit dans la contemplation des lignes de son visage qu'il parcourait, encore et encore, avec son pouce. Il pouvait la sentir se détendre, sa respiration se faisait plus lente, plus profonde à chaque caresse. Il dégagea une mèche de cheveux qui occultait la peau fine et douce de sa nuque avant d'y déposer un baiser, puis un autre, et encore un autre. L'instant d'après, elle était face à lui, une cuisse de chaque côté de son corps, ses mains plantées dans son dos.

Électrisés par leur étreinte, les deux jeunes amoureux se laissaient porter par la passion. Kay Leen peinait à reprendre son souffle entre deux baisers, et ses lèvres si pâles et sans vie quelques instants plus tôt se réveillaient. Elle pouvait sentir le sang affluer de tout son être. Ses lèvres étaient tièdes, humides et certainement d'un rose vif grâce à la danse effrénée qu'elles partageaient avec celles de Tag. Son petit ami lui offrit quelques secondes de répit. Il plongea dans son cou, remontant depuis sa clavicule jusqu'à la base de ses cheveux en une suite de baisers et de succions, des râles rauques de désirs résonnèrent même contre la peau de la jeune femme. Lorsque ses lèvres se posèrent derrière l'oreille de Kay, un frisson de plaisir la parcourut et elle exalta un gémissement que Tag interpréta à sa juste valeur. Tel un oiseau de proie, il se jeta à nouveau sur les lèvres de Kay Leen, qui l'attendait avec avidité, et leur étreinte passionnée reprit de plus belle. Le jeune athlète saisit fermement les hanches de sa compagne pour l'attirer encore plus près de lui. A quelques millimètres de tissu près, leurs corps ne faisaient plus qu'un. Les ondulations que leur baiser imposait au bassin de Kay se répercutaient sur Tag qui sentait une douce chaleur l'envahir, perdant le contrôle sur son désir ardent. D'instinct, il grogna, mordillant la lèvre inférieure de sa petite amie. Elle lui répondit avec la même passion, plongeant sa langue dans sa bouche alors que les mains du jeune homme glissaient dans le creux de ses reins. Collée contre lui, alors qu'elle tentait de réfréner ses envies, elle sentait des papillons, une nuée toute entière, se répandre depuis son bas ventre à travers tout son corps. Et la sensation des muscles de Tag roulants tout contre elle n'aidait en rien.

Alors que leur étreinte se poursuivait, Kay Leen se retira, tout aussi essoufflée que son partenaire. Maintenant que quelques dizaines de centimètres les séparaient, elle avait saisi les mains de Tag, jouant avec ses doigts. Ce dernier tentait de reprendre son souffle et surtout ses esprits après ce moment de passion. Il usa de toute sa volonté pour rendormir l'être autonome qui s'éveillait entre ses jambes. Ce serait mentir que de dire qu'il ne la désirait pas en cet instant. S'il suivait son instinct, le jeune homme la mettrait nue en moins d'une minute pour savourer la vue et le goût de l'entièreté de sa peau. Mais il l'aimait trop pour ça. Cela ne faisait que quelques jours qu'ils sortaient officiellement ensemble, et il préférait laisser le temps au temps. Surtout qu'il avait fait la vidange en Août pendant sa petite escapade solitaire au Brésil, même s'il se cachera d'en parler avec elle ! Tag concevait totalement qu'elle souhaitait mettre un frein à leur étreinte. Elle était sûrement encore épuisée de sa crise à la patinoire, et il s'en voudrait de l'épuiser davantage en allant plus loin, car ils seraient sans aucun doute bien plus fatigués que maintenant. Et peut-être serait-il son premier amant, autant en faire un moment spécial. Sans oublier que Paul était encore dans la maison, probablement dans le salon, juste en dessous, et que, d'expérience, Tag savait que ce genre d'activité de couple était plutôt bruyant ! Il posa son front contre les cheveux de Kay, qui tombaient sur son visage puisque qu'elle avait baissé la tête. Dans un rire aussi nerveux que joyeux, le jeune homme rompit le silence.

– Ouah ! Princesse, c'était... incroyable ! Si tu continues comme ça, je ne vais perdre le peu de self-control que j'ai quand t'es là !

Il contemplait ses petits doigts soulever et repousser les siens. Mais son sourire s'effaça lorsqu'il constata que son silence ne venait visiblement pas de son essoufflement. La respiration de la jeune femme était lente et lourde, presque douloureuse à entendre.

– Hey ! Kay, ça va ?

Les pressions sur les doigts du jeune athlète se faisaient plus appuyées, alors qu'elle cherchait la force d'avouer ce qui avait mis fin à leur baiser. Sans relever la tête, trop honteuse et trop triste, elle lacha :

– Non, ça ne va pas... Tout ça c'est... Faut qu'on arrête !

Un long silence plana à nouveau sur la pièce.

– Toi et moi, ça sert à rien... faut qu'on arrête !


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Ce cliffhanger est sadique?! Ouin je sais et j'assume XD

A la semaine prochaine!

XOXO
Yélie

Un océan émeraude {TAG x OC} _ f2rxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant