Chapitre 25

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Le jeune couple, épuisé après cette première nuit d'amour, avait sombré dans un profond sommeil, Kay Leen lovée dans les bras de son petit ami. Tout à coup, un bruit sourd réveilla la jeune fille. Il ne lui fallut que quelques secondes pour en déterminer l'origine : son père venait de rentrer. Elle secoua son voisin, encore assoupi, qui ouvrit péniblement les yeux, curieux de comprendre ce qui lui valait un réveil aussi prématuré.

– Mon coeur, faut que tu partes ! Dit-elle dans un petit rire.

Tag se redressa sur ses avant-bras, étirant les muscles de son dos, sans vraiment comprendre. Puis il réalisa. Un cliquetis caractéristique, celui des clés que l'on pose sur une table, venait de résonner à l'étage inférieur.

– Ton père est là, c'est ça ? Si on fait pas de bruit, il va probablement aller se coucher, non ?

Sa compagne fit non de la tête, et une boule d'angoisse se forma dans la gorge du jeune homme. Tout en continuant son interrogatoire, il entreprit de remettre la main sur ses vêtements. Alors qu'elle l'aidait, à pas de velours pour ne pas attirer l'attention, Kay Leen lui expliqua qu'elle avait, à la base, dit à son père qu'elle passait la nuit chez Anita. Mais, quand elle avait paniqué et décidé de revenir en hâte chez elle, par habitude, elle avait informé Paul qu'elle rentrait. Et depuis son accident cardio-vasculaire, l'arbitre de foot de rue était devenu très protecteur, et s'inquiétait facilement. La lycéenne croyait fermement qu'il allait venir vérifier qu'elle allait bien.

Des bruits de pas, qui se voulaient pourtant légers, firent grincer le vieil escalier en bois, confirmant qu'il montait. Les deux jeunes amoureux ricanaient nerveusement face à l'absurde de leur situation. Ils avaient l'impression de rejouer une scène clichée d'une romance de Noël, quand l'amant doit se cacher dans l'armoire pour ne pas être vu. Mais, dans le cas présent, Kay Leen n'ayant pas d'armoire, l'évacuation d'urgence par la fenêtre leur parut une meilleure option.

Tag enfourna les affaires qu'il n'avait pas eu le temps d'enfiler : chaussettes et sweat à capuche, grossièrement à l'intérieur de sa doudoune. Il demanda à Kay de l'aider à se suspendre, car la chute serait trop risquée autrement. Faisant en sorte de peser le moins possible sur les bras de la jeune fille, il se laissa pendre dans le vide, le temps d'attraper le dessous du garde-fou, et lâcha prise.

Dans la nuit noire, Kay ne parvenait pas à voir s'il avait amorti sa chute. Mais il lui murmura qu'il allait bien. Elle referma donc instantanément la fenêtre alors que la poignée de sa chambre pivotait lentement. Se jetant sous les draps, toujours nue, elle dut faire de gros efforts pour ne pas exploser de rire. Telle une fillette de 5 ans faisant une blague à ses parents, elle fit mine de dormir, le visage à moitié plongé dans l'oreiller pour éviter d'être démasquée. Un fin halo de lumière parcourut son lit, suivi d'un soupir de Paul. Elle n'aurait su dire qu'il s'agissait de soulagement ou d'épuisement, mais il quitta la pièce et rejoignit sa propre chambre.

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Deux jours plus tard, le lundi, Kay Leen se rendit, comme si de rien n'était au lycée, mais c'était sans compter sur l'œil averti d'Alexander.

– Oh ma belle ! Toi, tu as passé un bon week-end, non ? Fanfaronna-t-il dès qu'il arriva à sa hauteur.

– Euh... Pourquoi tu dis ça ?

– Parce que tu es bien trop rayonnante pour avoir passé un week-end, seule, dans ta chambre ! Je me trompe ?

– Qu... J'vois pas de quoi tu parles...

Ils venaient de rejoindre Anita qui prit la conversation en cours de route. Cette dernière constata qu'Alexander avait l'air blasé, et s'enquit de savoir pourquoi. Il lui fit donc le rapide récapitulatif de sa discussion matinale avec Kay, qui n'ajouta rien, ce qui le mit hors de lui.

Un océan émeraude {TAG x OC} _ f2rxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant