Chapitre 2

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Rose,

Mon vol jusqu'à New-York, c'était plutôt bien passé. Je devais l'avouer que j'étais contente d'être enfin arrivée. Les enfants qui pleuraient dans l'avion, ceux qui prenaient beaucoup de place dans leur siège, tout ça, c'était fini. Fini, parce que je venais de poser le pied sur le sol américain. J'avais passé les douaniers sans que l'énorme paquet n'inquiète qui que ce soit. Le taxi que j'avais commandé dès mon arrivé, venait à son tour d'arriver. Tout me semblait beaucoup plus simple maintenant que j'étais arrivée. Moins d'appréhension, beaucoup plus d'excitation.

Il était déjà 18 heures quand je m'aventurais dans les rues déjà sombres de New-York. Assise à l'arrière de mon taxi, je ne trouvais pas plus intéressant à faire que de regarder encore une fois les décors qui allaient m'entourer jour et nuit. Les immeubles de Manhattan s'élevaient déjà dans le paysage. Mon futur chez moi était ici et j'étais vachement excitée.

Ce n'était pas la première fois que je venais dans ce pays de tous les possibles, mais disons que c'était la première que je venais pleinement conscience de mes futurs souvenirs. Je venais beaucoup avec mes parents, puis tout s'était brutalement arrêté et depuis que mon père nous a laissé seul, avec ma mère et moi n'avons plus jamais posé le pied sur le sol américain. Comme si c'était devenu le pays maudit.

J'arrivais peut-être une heure après mon arrivée. Je payais ma course auprès du chauffeur que je remerciais. Ma première dépense de ma nouvelle vie était donc faite ! J'avais également reçu un message de la fille de mon propriétaire qui m'attendait déjà aux pieds des escaliers de mon futur immeuble.

— Bonsoir ! Dis-je en tirant mes nombreuses valises derrière moi.

Son regard était fixé à son téléphone.

— Oh bonsoir ! Vous êtes Rosalia Watson ?

— Elle-même !

La jolie brune qui me faisait face me regardait de haut en bas avant de me sourire et de poursuivre notre conversation.

— Bien, je vais vous donner tout ce qui vous sera utile pour vivre dans un appartement du genre. Clé, code de l'ascenseur et tout ça. J'aurais aimé vous accompagner jusqu'en haut pour vous faire une visite de l'appartement, mais mon petit ami à un combat de boxe assez important et il m'attend là-bas !

Et notre conversation s'était terminée aussi vite qu'elle avait commencé. La jolie brune me laissait devant cet immeuble qui allait devenir le mien quant à elle, je la voyais rejoindre un homme qui l'attendait cacher sous son bonnet dans sa voiture.

Bien. Maintenant, c'était entre moi et ma nouvelle vie. Cet immeuble me faisait perdre la tête, plus je levais la tête, plus j'avais l'impression que des étages en verres se rajoutaient. Victime du froid, je décidais qu'il était temps pour moi de découvrir mon toit. Donc j'étais repartie dans la lourde et longue tâche qu'était de monter mes valises.

Quelle idée de ne pas avoir fait plus léger quand j'étais encore en France ?

J'en ai monté deux. Il me restait encore deux. Pourquoi maman m'avait acheté autant de vêtements et pourquoi j'avais décidé de tout prendre ?

— Laissez-moi vous aider ! Dit une voix masculine dans mon dos pendant que je tirais ma valise dans les escaliers.

Je me retournais et je tombais nez à nez avec un homme, qui me regardait d'un air amusé. Les mains dans les poches, il attendait probablement d'avoir une réponse favorable de ma part.

— Je veux bien oui, dis-je vaincu par la situation.

— Vous voyagez lourdement, dit-il en s'approchant vers ma valise.

— Disons que je suis une nouvelle américaine ! Il faut bien commencer quelque part.

— Effectivement. Commençons alors. Je m'appelle Finn, votre voisin du 9e ! Ajoutait-il enfin en posant ma valise sur ma droite ? Le sourire aux lèvres, il me fixait dans les yeux.

— Enchanté, je suis votre voisine avec dix étages de différence donc.

— Enchanté, votre voisine avec dix étages de différence donc.

— Très drôle ! Je m'appelle Rosalia mais tout le monde m'appelle Rose.

— Enchanté. Dit-il en me montrant ses dents qui entraient en contraste avec le noir de son écharpe. Je dois y aller, j'espère vous revoir mademoiselle Rosalia.

C'était étrange comme conversation.

Je venais donc de rencontrer mon premier voisin, un charmant voisin certes. Il m'en restait donc une dizaine à rencontrer.

Je n'imaginais pas que dans ce genre d'immeuble, il y a des genres de fêtes des voisins, des fêtes de bienvenue ou quelque chose dans le genre. Je pourrais prendre l'initiative de faire moi-même une fête en mon honneur, mais je suppose que ça me ferait passer pour une mégalo ou que mes voisins en profiteraient pour voler mon minable appartement.

Ok, le jet-lag me joue des tours. Je vais monter dans mon nouvel appartement. Me mettre dans mon nouveau lit et attendre que mon corps s'habitue à ce changement d'horaires. Il était quand même plus d'une heure du matin, ce qui signifiait que là moi de New-York est fatigué à plus de dix-neuf heures. Pendant que d'autre iront profiter de leur vendredi soir, moi, je dormirais bien profondément. Et je commençais à croire que c'était la meilleure des solutions.

La faible lumière des rayons du soleil venait caresser mes paupières encore lourdement fermées. J'avais tellement bien dormi. J'avais l'impression d'être sur un nuage. Ok, peut être le prix que je paye pour le loyer aidait un peu. Ma mère et moi, on avait trouvé l'appartement idéal. La petite annonce qui avait été mise en ligne nous avait tout de suite conquises. Je n'ai que quelques minutes de voiture pour arriver à mon travail. Le seul problème ? Je n'ai toujours pas de voiture. Et ça c'était ma mission du jour, trouver une voiture ça et trouver quelque chose pour remplir mon frigo.

Il est vrai qu'hier, la fille de mon propriétaire avait omis de me dire que le frigo était vide. J'étais allée me coucher le ventre vide, en n'ayant pas la force de commander quelque chose. Je me serais probablement endormie avant que le livreur n'arrive.

Avant de partir, j'avais regardé quelques adresses de quelques garagistes qui vendaient des voitures d'occasion. Il me fallait impérativement une voiture avant lundi. Donc je devais trouver un garagiste qui me la vendrait tout de suite. Parce que lundi, je ne me vois pas arriver au travail après un voyage dans les transports New-Yorkais. Ce n'était même pas envisageable.

C'était comme ça que je fis mon tour de garages. Ça me permettait également de découvrir la ville que je connaissais si peu. J'aimerais prendre le temps de découvrir toute la ville à ma façon. Ce n'était pas comme si j'étais là en vacances ! New-York était devenue ma nouvelle ville et ça pour une durée indéterminée.  

NOLANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant