Prologue

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" Bonjour Mademoiselle Watson

Nous vous envoyons une réponse positive pour votre demande d'embauche chez les éditions Grassi. Nous vous attendons cet automne dans nos rangs.

Nous avons très hâte de travailler avec vous,

L'équipe Grassi Industry."

Je vivais jusqu'à présent pour le bien des autres. À travers les autres. Puis j'ai commencé à rencontrer des individus, qui ont aidé à construire la personne que je suis, là, tout de suite. On dit souvent qu'il faut rencontrer une personne pour que la vie semble beaucoup plus simple, plus belle. Cette personne peut t'apprendre, l'amour, la haine et la joie. Puis cette personne peut disparaître. Ce serait mentir si je disais que je n'avais pas rencontré plusieurs personnes qui m'apportait ça. Il y a d'abord eu Oscar, qui m'a apporté la joie et l'amour. Puis mon père, qui m'a appris la haine.

Le jour exact de mes dix ans, il m'avait regardé pour la première fois dans les yeux et il m'avait dit qu'il reviendrait, qu'il ne partait pas pour longtemps et que c'était pour notre bien à tous.

Voilà maintenant douze ans que j'attends. J'attends de le revoir passer cette porte qu'il avait franchie douze ans plus tôt, j'attends l'entendre me dire qu'il a vécu des milliers de choses, mais que maintenant, il était revenu pour de bon et que notre vie allait aller mieux.

Douze ans que j'entends ma mère me dire que ça va quand je rentrais et qu'elle était en larmes, douze ans qu'elle me bafouille que ça va aller, que c'est « qu'une simple rechute ».

Et j'avais pris cette mauvaise habitude, le soir, de regarder les quelques étoiles qu'on pouvait apercevoir dans le ciel pollué de Paris. Me disant qu'elles, elles seraient toujours là à veiller sur moi quoi qu'il arrive.

Oui, le jour exact de mes dix ans, on m'avait menti pour la première fois. Et ça faisait mal.

Beaucoup penseront que je vais aux Etats-Unis, son pays d'origine, pour le retrouver, pour espérer le croiser à un coin de rue quelconque, lui sauter dans les bras comme si la vie ne nous avait jamais séparés. Mais j'y allais pour moi, pour réaliser mon rêve à moi. J'avais été formé par la plus grande globetrotteuse de la planète, j'ai nommé « Donna Sheridan ». Elle avait la Grèce pour renaître loin de tout, j'avais les Etats-Unis.

Les Etats Unis allaient m'offrir bien plus que ce que j'aurais pu m'imaginer en posant pour la première fois seule, mes pieds sur cette terre nouvelle.

NOLANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant