Chapitre 16

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Rose,

Je vais en France ! Je vais en France ! Je vais en France ! Je me répétais ça depuis plusieurs jours déjà. J'étais excitée. Même si je savais que ce n'était pas des jours de vacances. J'étais officiellement devenue l'assistante attitrée de Monsieur Grassi. J'ai vu sa proposition plus comme un défi que quoi que ce soit d'autre à vrai dire. Moi devenir son assistante. Quand j'imaginais un nouveau travail au sein de l'entreprise, je n'imaginais pas vraiment ça. Je suis passé d'une simple correctrice à être assistante de l'employeur. Je ne pensais pas gagner des échelons aussi vite. Je n'espère pas juste que ce soit pour son plaisir personnel, afin de m'avoir à l'œil depuis ce qu'on a failli faire l'autre soir.

L'autre soir tourne encore dans ma tête. J'y pense. A la limite de l'obsession si ce n'est pour dire. C'est pour ça, peut-être que j'ai vue de la malice dans son regard. Alors que je le sais, je le sens, l'envie n'est pas partagée. Surtout maintenant que je suis devenue son assistante. Je vais prendre logement dans le bureau juste en face du sien. J'ai pu apercevoir que si on laissait tous les deux notre porte ouverte, on s'avait dans la ligne de mire. Mais maintenant que j'ai pris ce post, j'imagine déjà les gros titres. « Le célibataire le plus beau de New-York s'est vue embrassé sa simple assistante ! » « D'où vient cette assistante qui lui a volé un baiser en public ? ». La seule chose qui me rassure, c'est que Alessio est le patron d'un grand titre de journal, il sait quoi faire si ça fuite ?

Mais qu'est-ce que je veux me faire croire en disant des choses comme ça ! Il ne va rien se passer. La France n'est qu'un voyage d'affaire. Et on aura simplement une relation patron employé. Tout simplement.

Ce voyage dans mon pays d'adoption me monte à la tête. Si bien que j'attendais déjà Alessio avec une valise au pied de l'appartement, comme il me l'avait gentiment demandé. Je ne sais pas à quelle heure on était censés prendre l'avion. A vrai dire je ne savais même pas que des avions décollaient pendant cette période. Enfin, je m'en doutais. Mais pour les longues distances non. Ils n'ont jamais de vacances ? Je panique.

Je regardais l'heure de sur mon téléphone il était aux alentours de 14h. Une notification était apparue sur mon écran d'accueil. C'était un message de la part de mon patron me disant qu'ils arrivaient dans les prochaines minutes. Je me posais la question de savoir qui était cette deuxième personne qui donnait la marque du pluriel. Je n'ai pas eu connaissance d'une personne en plus, et je dois l'avouer que je suis assez vexée. En tant que nouvelle assistante, j'estime avoir le droit de savoir ce genre de chose.

Il ne m'avait pas menti. Quelques minutes après avoir rangé mon téléphone dans mon imposante veste, je le voyais quant à lui sortir de sa voiture. Avec cette même allure qui me faisait penser à un félin. Les dames présentes dans la rue se retournaient pour admirer cet homme qui sait faire chavirer tous les cœurs. Mais il n'y portait aucune attention, surement l'habitude.

— Laissez-moi prendre votre valise, allez-vous installer, dit-il sans vraiment me laisser le choix.

Je m'approchais de la voiture, prête à voir ladite troisième personne. Mais rien. En glissant sur la banquète arrière, je ne vis personne. Personne sauf le chauffeur, qui attendait avec impatience le retour de son patron dans l'habitacle de la voiture. Nous voilà avec un point commun. Nous sommes tous les deux des employés de la franchise Grassi.

— Bonjour mademoiselle Watson ! Dit-il poliment sans trop en faire.

Bonjour il au pluriel, pensais-je en rigolant.

Je me contentais de faire un mouvement de la tête, car je me suis trouvée être interrompue par la masse noire qui venait de prendre toute la place de la voiture. Nous voilà encore une fois tous les deux en voiture, mais là, il a ses deux mains de libres et cette pensée me fit frémir.

NOLANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant