Chapitre 15

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Alessio,

« Elle est vraiment trop belle ! Tu me l'as prête ? » Voilà ce qu'Elijah m'avait dit une fois qu'elle avait quitté la terrasse l'autre soir. Et depuis ce jour-là, cette soirée ne veut pas quitter mon esprit. Tout tourne comme si on était encore que tous les deux. J'allais l'embrasser. J'en avais vraiment très envie. A ce moment-là, j'avais laissé le désir qui me consume depuis plusieurs jours dicter mes actions. Mais mes deux meilleurs amis m'avaient interrompu. J'ai compris que plus tard que c'étaient une bonne chose de ne pas être allé jusqu'à ce stade. Je suis allé dire mon discours, un léger gout amer dans la bouche, pensant juste à aller la rejoindre pour combler cette frustration. Une jeune dame était venue me rejoindre dès ma descente de scène et m'avait accaparé assez de temps pour que la fougue disparaisse.

— Buena vigilia di natale, amore mio.

— Joyeux réveillon de Noël à toi aussi maman.

Aujourd'hui c'était le réveillon de Noël. Ma mère comme à son habitude m'appelait pour me le souhaiter. Ça fait plusieurs années que je n'ai pas pu le fêter avec eux et je sais que ça la pèse, rien qu'au son de sa voix. Je sais qu'elle ne me le dira jamais, car elle préfère que je m'occupe de ma société que de la vie familiale. Quelquefois je regrette de laisser cette famille qui m'a permis d'avoir cette vie-là, mais je relativise en me disant que c'est grâce à eux tout ça et que je le fais aussi pour eux.

— Tu ne travailles pas trop j'espère ? Me demande-t-elle avec toute la compassion qu'elle a.

— Autant que je le peux, dis-je dans un sourire.

— Qu'est-ce que tu as prévu pour ces deux jours ?

— Rien de bien spécial, je dois te l'avouer. J'irais probablement faire un tour à l'orphelinat après avoir fini de préparer mes derniers rendez-vous de l'année. Et toi mama ?

— Eh bien, ton père a prévu de s'occuper lui-même du repas, alors je suppose que je devrais quand même un peu le surveiller ! Elle rigolait. Et ta sœur est arrivée dans l'après-midi, on ira faire des trucs de filles dans le centre-ville je pense.

Ma sœur aussi ça fait quelques temps que je ne l'avais pas vue. J'ai comme cette impression amère que ma vie me file entre les mains. Je vois ma petite sœur grandir de loin, mes parents vieillir et je me dis qu'un jour ce sera trop tard.

— J'ai quelques rendez-vous en France dans quelques jours, je me suis dit que je pourrais passer après ? Surement après le nouvel an ? Demande-je.

Ma mère émit un petit cri de surprise à la suite de ma demande.

— Mio caro ! La maison sera toujours ouverte pour toi !

Elle semblait émue. Ça me faisait doucement rire de penser que cette simple attention lui fasse plaisir.

— Bon, maman je te laisse ! Mon rendez-vous vient d'arriver. Je te rappel dans quelques jours.

—- Arrivederci Al' !

Elle avait raccroché tout de suite après, surement pressée d'aller l'annoncer à mon père que leur enfant allait revenir dans quelques jours. Quant à moi je me concentrais sur la poignée de la porte de mon bureau qui commençait à s'actionner. Rosalia n'était pas en retard pour le petit rendez-vous que je lui ai donné l'autre soir.

Je voulais lui parler de ce contrat le soir du gala. A vrai dire c'était ça ma principale raison de lui avoir envoyé un message. Mais je l'ai vue arrivé, près de moi, alors que je gardais un œil sur elle depuis le début. Et j'ai perdu le fil. La suite de la soirée a été le fruit de ce petit égarement. C'est pour ça que je lui ai envoyé un message dès qu'elle nous a quitté, ayant retrouvé les esprits, afin de me remettre sur le droit chemin. Le désir était toujours présent mais beaucoup plus gérable

NOLANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant