Chapitre 19

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Rose,

Je me réveillais reposée. Pour la première fois depuis plusieurs jours je me réveillais sans trop avoir subi ma nuit. C'était plutôt agréable.

J'étais au chaud dans ce lit, qu'ouvrir les yeux semblaient compliqué. Le retour à la vie semblait compliqué. Si je restais les yeux fermées, rien ni personne ne pourrait m'atteindre. Pas même Alessio qui m'avait tendu un piège hier soir.

Je commençais doucement à ouvrir les yeux, consciente que je ne pouvais pas rester ici toute la journée. Ma vue s'habituait peu à peu à la lumière qui traversait les fin rideaux qui bordaient le lit. Avant d'être prit d'un moment de panique qui me fait émerger au plus vite.

Les yeux arrondies, je m'écartais violement du lit. Non, je m'écartais d'Alessio.

C'est quoi ce délire ?

J'ai dû être trop brusque, car je l'ai vue revenir parmi nous à son tour. Il frottait ses yeux, faisant ressortir au maximum les muscles de ses bras.

Comment on en est arrivé là ? J'essayais de me remémorer la soirée d'hier, mais rien ne venait. Point positif, j'avais toujours mon short. Point négatif, lui il était complétement torse nu, et allongé dans ce lit et on aurait complétement dit un Dieu grecque. Mon Dieu.

Ne pas détourner le regard. Surtout pas. Simplement rester le regard bloqué sur la fenêtre, jusqu'à qu'il m'explique comment on en est arrivé là.

— Vous comptez rester longtemps debout, comme ça ? Me demande-t-il de sa voix rauque du matin.

On avait dormi ensemble. J'avais précisément dormi dans ses bras. Les bras de mon patron. Si ça se savait, j'étais foutue. Complétement morte.

— Je suis très bien ici, dis-je en le regardant dans les yeux pour paraître un minimum poli avec celui qui me verse un salaire à la fin du mois.

— Si vous le dites, dit-il en s'asseyant.

— On a dormi ensemble et j'étais accrochée à vous une bonne partie de la nuit. Et on a dormi ensemble, dis-je en essayant d'assimiler l'information.

— Ça, vous l'avez déjà dit mademoiselle Watson.

— Est-ce que je suis virée ?

Il riait franchement.

— Ecoutez, on n'a fait que dormir. On n'a pas couché ensemble si cela peut vous rassurer. On a été des adultes qui ont partagé un lit d'adulte. Simplement, dit-il en se mettant sur pied.

Ne pas détourner le regard. Je te le demande cerveau, ne me fait pas détourner le regard. Il s'était levé tel un animal majestueux devant moi. Ses muscles se réveillaient un à un, m'offrant le plus beau spectacle de la décennies.

Il avait une érection. Je sais, j'ai détourné le regard. Mais il avait une érection ! Je sentais mes joues rosir avant de détourner précipitamment le regard, une main devant moi essayant d'effacer cette vision de mon champ périphérique.

— Vous risquez de vous faire mal à tourner la tête aussi brusquement.

Est-ce que je peux lui dire qu'il a une érection ? Est-ce qu'il penserait que je regarde son boxer intentionnellement ? De toute manière il doit la sentir ?

— Vous avez une érection... Dis-je d'une voix qui pourrait me trahir.

— Une simple érection matinale. Vous savez qu'un homme bande à peu près six fois par nuit, sans pour autant éprouver du désir. C'est une réaction naturelle chez l'homme, dit-il d'une façon si sérieuse que s'en était presque déstabilisant.

NOLANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant