Chapitre 25

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Alessio,

Ce serait mentir si je disais que ça va dans ma vie depuis quelques jours.

Je ne ressens plus rien.

Comme si j'étais vide.

Tout m'avait quitté.

Et je comprends que j'ai quelque chose qui battait dans la poitrine, alors que tant de personne disaient que non. Et ça fait mal de le ressentir maintenant.

Mais est-ce qu'ils ont déjà fait face à quelqu'un qui n'a vraiment plus son cœur qui bas. Moi ? oui. Et depuis ce jour-là, je n'avance plus.

Je ne respire plus.

Je ne vis plus.

Ma vie s'est arrêté au moment où Jane m'a appelé pour me dire que c'était fini. Je me rappelle, j'étais dans ma cuisine quand j'ai reçu son appel. Et bizarrement, je l'ai senti que quelque chose n'allait pas. J'avais appuyé sur le combiner vert. Et les quelques mots qu'elle avait prononcé avant que je raccroche tournaient dans ma tête sans cesse.

« C'est fini Alessio. »

J'allais devenir fou. 

Ces trois mots m'empêchaient de trouver le sommeil la nuit. Ils m'obligeaient à rester au travail longtemps dans la soirée pour que mon esprit soit occupé et que jamais plus je ne pense à eux. Parce qu'il était parti tout seul, que je lui avais encore promis tellement de chose et parce que je n'ai pas pu lui dire "au revoir". Et je m'en veux tellement.

Ça fait qu'une toute petite semaine. Une semaine que ma compagne m'a accompagné voir son petit cercueil dans ce jardin en fleur. Une semaine que je suis exécrable avec tout le monde. Que j'ai enfin la réputation que tout le monde me donnait. La réputation du connard riche surpuissant.

Je vis que par le travail. Je ne dors plus. Ne fait plus l'amour. N'éprouve plus aucuns sentiments, comme si ma vie avait été mise violemment en pause et que je n'avais rien pu y faire.

C'était compliqué de vivre alors qu'on ne se trouvait pas légitime d'être heureux alors que je l'avais perdu. Que lui ne pouvait jamais plus l'être et que j'étais destiné à vivre. Donc ouais je crois qu'inconsciemment je me laissais mourir, fait partir toute les belles choses de ma vie pour mériter la situation et l'accepter.

J'étais passé par plusieurs phase. Et la plus difficile a été celle de la culpabilité. Je me suis imaginé que c'était ma faute si je ne l'avais pas sauvé. Il n'y a eu personne ce jour-là pendant que j'étais en train de m'étouffer de cette tristesse qui me rongeait les entrailles.

Ce que j'apprécie le plus avec Rosalia, c'est qu'elle restait avec moi dans la même pièce sans trop rien dire. Et je dois dire que je me suis habitué à la vision d'elle assise sur mon canapé avec son ordinateur sur les genoux. La sensation que me procurait cette vision, une sorte d'envie primaire de la protéger comme un instinct animal me perturbait. Je n'avais jamais éprouvé quelques choses d'aussi fort pour quelqu'un. Et je crois, que c'est en train de me mener à ma perte.

Je m'en veux dans les moments où je vais trop loin dans mes propos et qu'elle décide de quitter l'appartement. Elle me dit souvent qu'elle n'a pas demandé d'explication sur ce qu'il s'est passé avec Meryl alors je ne devais pas la blâmer quand elle essayait de m'aider.

Dans ce genre de moment, quand la porte se referme et que le bruit résonne dans tout mon appartement, je me laisse aller. J'enfile de nombreuse bouteille qui décoraient mon bar pour combler la solitude qui possède chacune de mes cellules de mon corps encore en vie.

Parce que moi je vivais et lui il était parti.

J'en prenais encore conscience chaque jour. Et ça se transformais en boule au fond de la gorge et une envie de tout lâcher. Ça passait quand je n'y pensais plus, puis ça revenait et je vivais comme ça depuis au moins une putain de semaine.

Aujourd'hui, j'avais décidé d'appeler le tribunal parce que je m'étais convaincu que toute cette situation était leur faute et de la lenteur qu'ils avaient pour traiter mon dossier.

C'est à cause deux que je n'entrais pas dans les codes pour avoir un dossier complet pour l'adoption. C'est à cause d'eux que je n'avais pas pu offrir à ce petit garçon la vie qu'il aurait mérité d'avoir.

La satisfaction sur mon visage quand je les ai enfin entendus me donner une date. C'était pour bientôt. La justice allait enfin faire quelque chose, quelque chose que l'homme le plus fortuné des Etats Unis n'a pas pu faire. On allait se retrouver une dernière fois devant le tribunal. Et cette simple pensé me donnait le sourire. Le premier sourire que j'arrivais à esquissé depuis une semaine.

La partie finale venait de commencer. 

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