Chapitre 3

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Suite à ma discussion avec mon père , je quittait son bureau et je partie m'enfermer dans ma chambre. Il m'avait donné les détails de la mission, mais ma tête était ailleurs. En Colombie britannique... C'était loin, très loin du Québec... Et c'était parfait pour disparaître. Voilà 19 ans que j'obéissais à mon père et que j'accédais à toutes ses requêtes et j'avais envie que celle-ci soit la dernière. Je pourrais me faire passer pour morte ou encore juste disparaître sans laisser de trace... Je secouais la tête. Ils finiraient par me retrouver et plus jamais me laisser partir. Le choix était difficile. Goûter à la liberté et risqué de la perdre ou avoir constamment une semi-liberté.

Je tentais de m'enlever cette idée de la tête et commençais à paqueter mes affaires. Je devrait rester trois semaines environ et me faire passer pour une étudiante en transfert. Les écoles d'être surnaturelles faisaient souvent ce genre d'échange pour éviter les soupçons. Pourtant, c'était comme envoyer un renard dans un poulailler. Sauf que les poules étaient plutôt des loups violents et sans cœur et que le renard... bah c'était moi. Bon j'exagère, les loup-garous ne sont pas sans cœur, mais ce sont des créatures très dangereuses et imprévisibles. Elles peuvent perdre complètement la tête et entrer dans une folie meurtrière ou encore se laisser envahir par leur instinct animal et tuer sans le vouloir. Les cas des loup-garous étaient toujours les plus complexes. Découvrir si le meurtre était un accident ou simplement un caprice n'étaient pas une mince affaire.

Quand j'étais plus petite, j'aimais penser que tout le monde avait un bon fond. Que les loup-garous étaient des créatures magnifiques et aimantes. Je rêvais de la relation d'âme sœur qu'ils entretiennent. Puis, mon père m'a forcé à tuer mon tout premier loup-garou.Je ne l'ai pas vraiment tuer...Mais c'était comme si. Il s'appelait Éthan. Il avait perdu son ames soeur dans un accident de voiture et était entré dans une folie meurtrière très intense, mais au lieu de le tuer, mon père l'a séquestrée ici. Il voulait nous montrer, à tous, de quoi ils étaient capables.

J'avais douze ans le jour où il m'a enfermée avec cette créature enragée. La petite fille naïve que j'étais ne l'a pas tué et il ne m'a pas attaqué non plus. Je me suis assise près de lui, sur le sol et j'ai posé ma mains sur son crâne et j'ai tout donné. J'ai mis toute mon énergie pour tenter de le guérir. À cette age la, je ne comprenais pas la différence entre une blessure physique et mentale. J'avais beau y mettre toute mon énergie et ma volonté, quelque chose restait brisé en lui. Le loup ne m'a pas attaqué, ni blessé. Il me fixait avec tellement de... douleur que j'avais moi-même mal. Lorsque mon père est entré, il a pris sa chance et s'est jeté sur moi. Il a pris mon cou dans sa gueule mais n'a pas serré. Les deux petites secondes qu'à prit mon père pour dégainer et tuer le loup me resteront toujours gravés dans ma mémoire. Son regard... Je ne l'ai pas compris sur le coup, mais maintenant, j'ai compris. Il voulait mourir et il m'était reconnaissant de lui offrir cette chance.

Après qu'il l'ait tué d'une balle, mon père m'a relever et montrer le corp du doigt

-Tu vois Charlie, ce sont des monstres. Ils faut les éradiquer

Et j'ai hocher la tête. C'est seulement à mes dix sept ans que j'ai compris que les créatures surnaturelles n'étaient pas fondamentalement mauvaises. Certaines étaient même plus humaines que certains humains.

Je remplis le plus possibles mes deux valises de vêtements et de chaussures pour être le plus préparé possible. Je partais demain bordel!

***

Je fini de faire mes valises tard dans la soirée et finit par rejoindre mes sœurs dans le salon. Elles étaient toutes les deux étendues sur le canapé, devant la page d'accueil de Netflix. Mora, la plus jeune, se tourna vers moi dès que j'entrai dans la pièce

-Charlie! Tu viens écouter un film avec nous ?

Je hochait la tête et me glissait entre mes deux sœurs. J'était très différente d'elles et il était légitime de se poser des questions sur la légitimité de nos liens de sang. Mes cheveux étaient brun presque noirs, alors que les leurs étaient beaucoup plus claires. J'avais hérité des yeux bleu de ma mère alors que mes deux sœurs avaient les yeux foncés de notre père. Pourtant, c'étaient bien mes sœurs. Je me glissait entre elles et les serrais contre moi. Jamais je n'étais partie aussi loin d'elles et seule en plus. Je tentais de me concentrer sur le film que mes sœurs avaient choisi, mais ma tête était pleine. Je devais faire cette mission le plus rapidement possible et rentrer

Pour elles.

***

Suite à ma soirée avec mes sœurs, je finis rapidement mes valises et tentait de dormir. Pourtant, ma tête était pleine et m'empêchait de fermer l'œil. J'allais devoir tuer. Il y avait des chances qu'une meute au complet soit impliquée et non seulement un seul loup. Si c'était le cas, j'allais avoir à faire le tri. Pour les loups, la meute était comme une famille. J'allais devoir détruire une famille entière pour rendre "justice" comme disait mon père.

Après chacun de mes meurtres, je creusais une tombe et j'enterrait les cadavres dans un endroit calme. La société dont nous faisons partie brûlait simplement les corps sans aucune cérémonie. Personnellement, je préferait leur offrir une sépulture digne de ce nom sur laquelle la famille des victimes pourrait aller se recueillir sur sa tombe.

Je me retournait pour la centième fois dans mon lit et finit par m'endormir sous le coup de la fatigue.

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