/!\Point de vu de César/!\
Du peu dont je me souvienne, ma vie humaine fut courte.
Ai-je connu l'amitié ? La peur ? Le désespoir ou bien l'amour ?Je ne m'en souviens plus. Seule ma mère demeure par fragments dans ma mémoire dépérissante.
Ma mort ne fut pas glorieuse non plus. Rendu coupable des morts de milliers d'âmes chaque jour, j'en suis devenus un véritable monstre, une légende terrifiante parmi les humains.
Partout où j'allais en Enfer, les gens fuyaient mon regard, sans doute par crainte de périr une seconde fois.
On me fuyait comme la peste, mais je ne pouvais que comprendre leur répulsion et l'accepter. Après tout, selon leurs croyances j'étais le Dieu responsable de la fin.
Mais lorsque je les ai rencontrés, les uns après les autres, je me suis mis à espérer un nouveau monde.
À croire que je méritais sans doute autre chose que de la haine ou de la crainte.
Un monde où la souffrance ne serait plus la légale justice, un endroit dénué de ce désespoir collé à mon corps comme une seconde peau.
Mais surtout, jamais je n'aurais cru que quelqu'un puisse prendre autant d'importance dans mon existence.
Pourtant, chaque fois qu'il n'était pas là je ne pouvais m'empêcher de chercher au loin sa grande silhouette, ses cheveux bruns ou son sourire si contagieux.
Sans que je ne m'en aperçoive, son existence toute entière faisait déjà partie de la mienne.
Sans que je ne m'en aperçoive, j'étais tombé éperdument amoureux de lui.
Et si seulement j'avais pu, pour une fois dans ma vie, sauver une personne aussi chère à mes yeux .
J'ai échoué une première fois avec ma mère.
Je ne pouvais pas mourir, pas maintenant, alors qu'il avait encore besoin de moi.
Je ne pouvais pas l'abandonner, alors que lui m'acceptait et voyait au-delà du Dieu monstrueux craint par les Hommes.
*
* *
/!\ Point de vu d'Aaron /!\
Au Paradis, dans une salle isolée, pendant la Cérémonie des Offrandes
- Quelque chose ne va pas, déclarai-je.
Cæron leva ses yeux bruns vers moi et fronça les sourcils.
- De quoi parles-tu ?
Je tournais la tête, à la recherche de la cause de mon malaise.
- Je n'en sais rien. Je le sens, c'est si étrange. J'ai un très mauvais pressentiment.
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Légende de Faucheuse
Siêu nhiên" Ils m'appellent le dévoreur d'âme, la faucheuse, la mort. Je suis le monstre dont ils ont besoin. Et lui ? Lui n'est qu'un humain pathétique, une offrande vouée à m'adoucir. " Le Roi des Enfers et une Offrande, un damné aux cheveux flamboyants et...