Chapitre 25 : Trahison

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/!\ Point de vu de Gabriel /!\

Le lendemain de la venue de l'ange, je m'étais rendu au Paradis sur ordre du roi, afin de mettre à l'abri une âme.

Je ne savais pas de qui il s'agissait, mais César insistait sur le fait que, tant qu'elle n'était pas en sûreté, il ne pouvait rien faire contre les Dieux.

Alors j'avais traversé les couloirs du Paradis, tous les anges bien trop habitués à ma présence ne se souciaient pas de moi et les dieux demeuraient étrangement absents.

Autrefois, ils n'appréciaient guère que je me rende au Paradis, après tout, je restais un damné. Mais les anges affectionnaient bien trop ma compagnie pour qu'ils s'y opposent réellement, alors ils ont dû s'y habituer. À présent, lorsque je les croisais, ils faisaient comme si je n'existais pas et cela me convenait parfaitement.

Il n'empêchait, je me demandais : quel goût pouvait bien avoir un Dieu ?

Certainement un mélange répugnant d'orgueil et de condescendance, avec une touche légèrement âcre de cruauté.

Telle était la recette des Dieux du Paradis.

César échappait à cette règle, bien entendu.

Quoiqu'il en soit, la tâche s'était révélée d'une facilité déconcertante. Le jardin des âmes se trouvait au fond du palais, sans surveillance. En même temps, qui s'attaquerait à des âmes ?

En revanche, elles n'étaient pas à l'abri d'un petit enlèvement...

Il ne m'avait fallu que très peu de temps pour trouver l'âme en question. D'une couleur flamboyante, elle s'était laissé faire.

Je l'avais enfermée dans un réceptacle et repris mon chemin vers les Enfers, sans aucune altercation : trop facile !

Sur le retour, je croisais même August en compagnie d'autres archanges ! Nous nous sommes ignorés, évidemment, mais cela ne m'empêcha de penser à l'ancien Cupidon, qui se trouvait ici quelque part, cloitré dans une salle certainement blafarde à l'instar du Paradis.

Je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir cette angoisse qui ne me quittait jamais tout à fait : l'angoisse de ne pas être à la hauteur pour le sauver.

Tout ce blanc me donnait mal aux yeux.

Je m'étais empressé de rentrer en Enfer mais un détail avait retenu mon attention : une odeur...

Il me semblait qu'une odeur que je connaissais était ici, au paradis, alors qu'elle ne devrait pas.

Mais la fragrance s'était presque aussitôt dissipée et j'avais repris mon chemin, sans me poser plus de questions que nécessaire.

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De retour en Enfer, Saen et César s'affairaient à trouver Lord Achigan. Je cherchais de mon côté auprès des damnés, à l'affut d'une quelconque rumeur qui aurait pu me mettre la puce à l'oreille.

La question qui subsistait : comment Achigan avait fui sa cellule ?

La prison des Enfers était certes petite, mais impossible à ouvrir de l'intérieur puisque protégée par un ingénieux sortilège de César.

Pour qu'Achigan puisse en sortir, il avait eu recours à l'aide d'un autre damné. Mais qui ?

J'avais trois hypothèses : un membre du conseil l'avait libéré dans le but de renverser le roi.

Un de ses aspirants l'avait secouru tout simplement par désir de venir en aide à son cruel Lord.

Ou bien, Achigan avait lui-même trouvé un moyen de s'échapper.

Légende de FaucheuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant