/!\ Point de vu Aaron /!\
Il ne restait plus qu'une semaine. Plus qu'une semaine avant la vengeance de César et le sauvetage de Cæron. Ma plus grande crainte n'était pas ce prochain affrontement, mais plutôt la possibilité de perdre César. C'était ridicule, je m'en rendais bien compte, nous n'étions pas si proches que ça : de simples alliés défiant les lois divines. Mais une partie de moi, que je refusais d'admettre, tenait à ce damné bien plus qu'à ma propre vie. Alors pour ce futur conflit, je ferai en sorte que tout se déroule parfaitement, que rien ne vienne entacher le plan de César et que personne ne mette en danger son âme. Je ne pouvais pas le perdre. Pas lui.
Assis à mes côtés, il paraissait troublé, sans doute par la révélation qu'August venait de faire. Je m'interrogeais également : si les Dieux avaient réellement effacé mes souvenirs, comment pouvais-je les récupérer ?
Toute mon existence, les souvenirs se présentaient à moi naturellement, comme un livre dans une vaste bibliothèque il me suffisait de l'ouvrir. Mais là... un vide remplaçait le livre, et je ne savais pas comment le retrouver. Frustrant. J'étais l'ange des souvenirs et ma mémoire demeurait incomplète !
Je soupirais, m'enfonçant dans les coussins. Gabriel et Saen se disputaient dans le coin de la pièce mais je ne les écoutais pas contrairement à August qui s'amusait de leurs chamailleries infantiles. Cerbère dormait à mes pieds, le roi plongé dans ses réflexions ne remarqua pas mes doigts qui s'enroulèrent dans ses cheveux d'or. Ils étaient soyeux. César se tourna vers moi, surpris et me dévisagea sans pour autant s'éloigner : j'y voyais son approbation et continuais à entrelacer mes doigts dans ses mèches.
Un détail me fit sourire : ses yeux. Aujourd'hui d'un vert tirant sur le gris, ils me rappelaient la végétation lors des tempêtes. Leur couleur ne changeait que très légèrement et pourtant, cela me fascinait toujours autant.
Soudainement, il attrapa ma main et dirigea son regard vers celle-ci, soustrayant ses pupilles à ma vue. Je ne distinguais à présent que ses longs cils blonds mais cela me suffisait amplement. D'une douceur infinie, il traça de son pouce des cercles sur le dos de ma main. Ce simple contact, ce geste si innocent chassait toutes mes angoisses et me procurait un sentiment de plénitude. Je me sentais à ma place, enfin complet, comme si toute ma vie n'était destinée qu'à cet instant présent, qu'à sa seule et unique compagnie.
Il releva les yeux vers moi, m'envoutant de son regard aimant et ma raison s'échappait. Je ne voyais plus que lui. Lui et sa bienveillance sans égale. Lui et ses bras rassurants. Lui et ses lèvres qui recelaient toute la bonté du monde. Dessinées comme la plus délicate des fleurs, elles n'appelaient qu'amour et douceur, provoquant en moi le désir puissant de les effleurer du bout des doigts.
Lentement, je levais mon autre main vers son visage et la posais sur sa joue. César s'étonna de mon geste, mais bientôt, la surprise laissa place à son sourire ensorcelant. Il avait parfaitement confiance de l'effet que sa présence possédait sur moi, et il s'en délectait. Ses sourcils s'arquèrent légèrement, me défiant d'aller plus loin et je sentis mes joues s'empourprer. Je n'allais pas me laisser impressionner.
Mon pouce traça son chemin jusqu'à la bouche de César, lentement mais sûrement. Je sentais son regard brûlant sur mon visage, parfaitement conscient que l'affronter me ferait perdre mes moyens, je l'ignorais tant bien que mal et caressais sa joue. Passant délicatement par ses pommettes, je m'approchais dangereusement de sa bouche et atteignais la commissure de ses lèvres. Elle s'étira à mon contact tandis que je m'aventurais toujours plus loin. Plus douces que le précieux satin, leur chaleur suscitait une sensation agréable dans mon corps, je me plaisais à ce contact léger et j'aurais souhaité poser mes lèvres sur les siennes, dans un délicat baiser.
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Légende de Faucheuse
Paranormal" Ils m'appellent le dévoreur d'âme, la faucheuse, la mort. Je suis le monstre dont ils ont besoin. Et lui ? Lui n'est qu'un humain pathétique, une offrande vouée à m'adoucir. " Le Roi des Enfers et une Offrande, un damné aux cheveux flamboyants et...