Chapitre 15 : Comme un Ange

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- Mais non voyons ! Ça vient du coeur ! Vous devez trouver votre propre force et en faire de la magie ! Si ce n'est pas écrit sur des livres c'est tout simplement parce que notre magie se ressent, elle ne s'apprend pas ! s'agaçait Aaron.

- Oh je t'en prie ! Inutile de crier, je suis parfaitement capable de comprendre ! m'énervai-je à mon tour.

Cela faisait maintenant trois jours entiers que nous consacrions notre temps à l'étude de la magie. Au début, Aaron était calme et plutôt réservé, quant à moi... Eh bien j'étais comme à mon habitude, simplement plus agacé puisqu'il était un traître

Mais un détail me tracassait. Depuis qu'il avait retrouvé sa condition d'ange, son sang m'attirait d'une façon bien plus irrésistible. Pourtant, j'avais souvent fréquenté des anges lors de mes visites au paradis mais jamais je n'avais ressenti le besoin de goûter à leur sang. Sans doute était-ce parce qu'ils me fuyaient chaque fois que je venais ? 

Néanmoins, grâce à lui et au temps que nous passions ensemble, j'avais découvert de nombreuses choses. Premièrement, chaque être immortel pouvait acquérir la magie d'un Ange, il suffisait selon les dires d'Aaron d'"ouvrir son coeur". Balivernes.

Deuxièmement, les Anges étaient répartis en plusieurs factions. Il y avait celle des soldats, qui exécutaient les tâches les plus simples comme protéger les âmes ou encore s'assurer que ces dernières ne se perdaient pas je ne sais où.

Et puis il y avait les Anges Seconds. Eux assistaient les dieux dans leurs devoirs quotidiens notamment pour créer la vie auprès d'Azel ou encore garantir le bon écoulement du temps de Tempestas. Bizarrement, je n'avais jamais eu connaissance de cette faction qui aurait pu m'être particulièrement utile.

Et enfin, il y avait le Cercle des Dix. Constitué d'Archanges aux pouvoirs dont la puissance talonnait parfois celle des Dieux, Aaron en faisait parti. Cependant, il ne s'était pas étalé dans la description des pouvoirs de ses collègues, prétextant que c'était inutile. J'y devinais néanmoins un comportement protecteur de sa part et cela m'agaçait. 

En revanche, je l'avais forcé à m'expliquer en détails son pouvoir. Il se faisait appeler Memento, l'Ange des Souvenirs. Et grâce à lui, tous les humains sur Terre étaient capables de se remémorer des moments importants de leur vie. Mais des contre-coups à ce don existaient. Il ressentait tout, que ce soit la peur d'un ami, la joie d'un démon ou la tristesse d'un autre, tout l'atteignait. Aaron m'avait expliqué que ce défaut lui avait valu de nombreux incidents mais qu'il contrôlait à présent parfaitement son pouvoir. Ce dont je doutais fortement... mais je n'avais pas insisté. 

Et depuis, nous passions nos journées dans les jardins du palais, constamment vides puisque j'interdisais leur accès. 

Aaron, dès le premier après-midi avait commencé à perdre patience face à mon entêtement. Je refusais catégoriquement de croire que l'absence de documents sur la magie angélique reposait sur le simple fait qu'elle se "ressentait". Je n'allais tout de même pas avaler ces absurdités. Et ma fermeté exaspérait l'ange au plus au point. 

Ma colère avait complètement disparue, je ne lui faisais simplement plus confiance. Mais cela ne m'empêchait pas d'apprécier sa compagnie. Étrangement, depuis que la vérité avait éclaté entre nous, au lieu de nous éloigner cela nous avait en quelque sorte rapprochés puisque nous étions à présent des alliés. De simples alliés.

 Alors pour la millième fois consécutive de ces derniers jours, je frappais ma poitrine pour "ouvrir" mon coeur comme le disait si bien l'ange. 

Ce dernier, exaspéré, rejetait sa tête en arrière en levant les bras au ciel et dit : 

Légende de FaucheuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant