16 / ESMÉE

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21 février 2022, 12:49. Paris.

Je tente de me lever du canapé sans réveiller les autres mais c'est peine perdue: Mathieu dort à moitié sur moi, sa tête étant posée sur mon épaule et son gros bras sur mon ventre. Je ne sais pas vraiment comment on s'est retrouvés dans cette position puisqu'il n'y avait qu'Ormaz et moi dans ce canapé de base mais il a dû s'incruster dans la nuit.

Moi: Mathieu... bouge-toi un peu, chuchotai-je.

Il grogne comme seule réponse et se rapproche un peu plus de moi. Ce n'est pas vraiment ce que je voulais dire...

Moi: Mathieu, bouge, dis-je un peu plus fort.

Il relève son bras droit, me cognant le nez par la même occasion. Je lâche un juron et je l'entends rigoler en s'éloignant de moi.

Moi: Je rêve ou t'étais réveillé depuis avant? dis-je en me tenant le nez.
Mathieu: Tu me faisais trop rire à chuchoter comme ça, dit-il en se retenant de rire fort.
Moi: T'es con.
Mathieu: Scuse pour ton nez, je pensais pas faire si fort.

Il pouffe de rire et je lui mets le poing dans le nez pour lui rendre la pareille, ce qui le fait rire encore plus.

Mathieu: T'es vraiment une bouffonne.

Je souris niaisement puis je me reprends: je le bouscule légèrement et le toise.

Moi: Bon maintenant bouge pour de vrai, je dois y aller.

Je me lève du canapé et je pars dans la salle de bain. Je fais un constat général de mon état: c'est une catastrophe. Du mascara dégouline en dessous de mes yeux, mon fond de teint est pâteux et brillant sur ma peau puis j'ai vraiment une sale gueule.

La porte s'ouvre sur Zoé et je sursaute légèrement, ce qui la fait rire. Hier soir, on a improvisé une soirée chez elle après le studio et on a tous dormi ici parce que personne ne pouvait conduire.

Moi: T'aurais du démaquillant? demandai-je timidement. Je dois aller travailler et je peux pas me ramener dans cet état!
Zoé: Ouais bien sûr! Attends, j'te ramène tout ce que j'ai. J'ai aussi du maquillage si t'as besoin, j'imagine que oui si tu vas travailler.
Moi: Volontiers.

Elle me sauve vraiment! J'utilise donc le maquillage qu'elle m'apporte et en un rien de temps, je suis présentable. Je n'ai pas la meilleure des mines mais j'ai réussi à le camoufler, à peu près.

Je retourne dans le salon où seuls Zoé, Olympe et Mathieu sont réveillés mais ils ne se parlent pas. Je leur fais un signe de la main et leur explique que j'y vais. Pendant que je rassemble mes affaires, Mathieu s'avance timidement vers moi.

Mathieu: J'te dépose?
Moi: Non merci, y a le métro pas loin.
Mathieu: Dis oui s'te plait, me supplie-t-il en chuchotant.

Je suis tentée de dire non mais quand je vois son regard de chien abattu, je finis par céder.

Moi: Dépose-moi s'te plait, sinon je serai en retard en fait.

Il me remercie tout bas et on salue les filles avant d'y aller, Olympe a l'air contrariée.

Mathieu: Merci, je te revaudrai ça! me dit-il une fois dehors.
Moi: Pourquoi tu voulais partir? dis-je en riant.
Mathieu: Ç'aurait été vachement gênant de rester seul avec elles, souffle-t-il.
Moi: Il s'est passé quoi hier soir? Vous vous êtes embrouillés avec Olympe quand elle t'a demandé d'aller dans la chambre de Zoé? demandai-je en le narguant.

Il me regarde de haut en bas et sort une clope de son paquet.

Mathieu: Ça te regarde pas.

Je souffle du nez et je l'observe fumer sa clope en silence. Je ne sais pas si j'ai le droit de le dire vu que j'ai un copain mais Mathieu est vraiment beau, son profil est plaisant à regarder. Il a un beau visage et des expressions qui le rendent mignon, même s'il est énervant et incompréhensible.

WIOSNA / PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant